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La Force de l’ONU au Liban accuse Israël d’avoir tiré sur son QG

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Keystone-SDA

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11 octobre 2024 – 02:54

(Keystone-ATS) L’Italie a accusé jeudi Israël de possibles « crimes de guerre » après que la force de l’ONU déployée entre le Liban et Israël a dénoncé des tirs israéliens « répétés » sur ses positions, dont un qui a blessé deux casques bleus.

L’armée israélienne a assuré avoir demandé aux soldats de l’ONU de rester “dans des espaces protégés” avant de tirer “à côté” de leur base, mais Washington, Paris, Rome, Madrid, Dublin et Jakarta ont protesté, ainsi que le Conseil de sécurité de l’ONU réuni jeudi à New York.

La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), dont 10 000 soldats sont déployés dans le sud du pays, a appelé à l’arrêt des hostilités depuis que les fusillades transfrontalières depuis un an entre Israël et le groupe armé chiite libanais Hezbollah se sont transformées en ouvrir la guerre.

Jeudi, la Finul a annoncé que « deux casques bleus ont été blessés après qu’un char Merkava de l’armée israélienne a tiré sur une tour d’observation du quartier général de la Finul » à Naqoura, « la touchant directement et provoquant sa chute » des deux hommes.

De nationalité indonésienne, ils sont « toujours hospitalisés » mais « leurs blessures ne sont pas graves ».

“Crimes de guerre”

Immédiatement, l’Italie, premier pays occidental contribuant à la Finul en termes de personnel, avec près de 900 soldats mobilisés, a dénoncé des actes « intolérables » et a convoqué l’ambassadeur d’Israël pour une « protestation ferme ».

Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a estimé que ces tirs israéliens contre la FINUL « pourraient constituer des crimes de guerre et représenter certainement des violations très graves des normes du droit international humanitaire ».

Madrid a dénoncé une « grave violation du droit international », exigeant que la sécurité des Casques bleus soit « garantie ».

Les États-Unis se sont dits « très préoccupés », exhortant leur allié « à ne pas menacer la sécurité des forces de maintien de la paix de l’ONU ».

La France “a condamné toute atteinte à la sécurité de la FINUL”. Paris avait demandé, avant l’incident, une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au Liban.

Ses 15 membres, en présence d’Israël, du Liban et de l’Iran en séance, ont protesté et le chef des Casques bleus, le diplomate français Jean-Pierre Lacroix, a prévenu que « la sécurité et la sûreté des soldats de maintien de la paix étaient de plus en plus menacées.

« Israël au-dessus des lois »

L’ambassadeur indonésien à l’ONU, Hari Prabowo, a vu dans cet incident “une démonstration claire qu’Israël se place au-dessus du droit international, de l’impunité et de nos valeurs communes de paix”.

La France a également annoncé sa décision prise avec l’Italie de rencontrer la semaine prochaine l’Espagne et l’Irlande, contributeurs à la FINUL.

Le Premier ministre irlandais Simon Harris, dont le pays compte environ 370 hommes dans la Force, a qualifié X d’« acte irresponsable ».

“Les soldats israéliens ont également tiré sur une position de l’ONU à Ras al-Naqoura, touchant l’entrée du bunker où s’étaient réfugiés les soldats de la paix et endommageant des véhicules et des systèmes de communication”, a indiqué la FINUL.

Mercredi, « des soldats israéliens ont délibérément tiré sur les caméras de la position, les rendant inutilisables, et ont délibérément tiré sur une position où se tenaient régulièrement des réunions tripartites avant que ce conflit n’éclate », selon la même Source.

Jeudi, le Hezbollah a affirmé avoir « détruit un char israélien qui avançait » vers Ras al-Naqoura et affirmé avoir « pris pour cible les troupes israéliennes qui tentaient d’évacuer les soldats blessés de Ras al-Naqoura avec des salves de roquettes ».

La formation armée pro-iranienne a ajouté avoir tiré des roquettes sur des soldats israéliens qui avançaient vers la ville frontalière libanaise de Maïs al-Jabal.

« Extrêmement dangereux »

Dimanche, la Finul a dénoncé les opérations de l’armée israélienne à proximité d’une de ses positions, les jugeant « extrêmement dangereuses ».

Elle a annoncé le 5 octobre « maintenir ses positions », malgré une demande de l’armée israélienne de « déplacer certaines d’entre elles ».

Le mouvement islamiste libanais a déclaré avoir appelé ses combattants à ne pas mettre en danger les soldats de la paix.

Depuis le début de l’escalade, la FINUL appelle les deux belligérants à appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité.

Ce texte, qui a marqué la fin de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, stipule que seules les forces de maintien de la paix de l’ONU et l’armée libanaise peuvent être déployées au sud du Liban.

Mais le Hezbollah a maintenu une présence dans cette région et Israël a lancé le 30 septembre des opérations terrestres contre le mouvement pro-iranien.

 
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