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Les Américains Ambros et Ruvkun récompensés pour leur percée dans la régulation génétique

MicroARNsont d’une importance fondamentale pour le développement et le fonctionnement des organismes», a clamé le jury Nobel dans un communiqué.

«Un dysfonctionnement de la régulation génétique peut entraîner des maladies graves telles que le cancer, le diabète ou l’auto-immunité. C’est pourquoi comprendre la régulation de l’activité des gènes constitue un objectif important depuis plusieurs décennies.», a-t-il souligné.

M. Ambros, 70 ans, est biologiste à la Massachusetts Medical School, et M. Ruvkun, 72 ans, est professeur de génétique à la Harvard Medical School. Ils ont publié en 1993 dans deux articles distincts leurs conclusions sur «un nouveau niveau de régulation génétique» qui s’est avéré décisif.

«C’est un bouleversement», a déclaré à l’AFP Gary Ruvkun par téléphone aux Etats-Unis après avoir appris la nouvelle, son chien aboyant à la porte d’entrée alors que d’autres journalistes arrivaient.

Il a dit qu’il était “ami depuis des années» avec M. Ambros : «C’est beau et on va fêter ça comme des fous».

Son co-lauréat, qui a raconté de façon hilarante avoir raté l’appel téléphonique du jury Nobel, a expliqué lors d’une conférence de presse à Worcester (nord-est des Etats-Unis), que « les gènes de nos cellules communiquent entre eux et coordonnent leurs activités pour que ces cellules communiquent entre elles pour envoyer et recevoir des signaux dans tout le corps.

« Financement public »

M. Ambros s’est félicité à plusieurs reprises du «financement public» de la recherche aux États-Unis.

En collaboration, mais séparément, les deux hommes ont mené des recherches sur un ver rond millimétrique, C. elegans, afin de déterminer pourquoi et quand des mutations cellulaires se sont produites.

Chaque cellule contient les mêmes chromosomes, donc exactement le même ensemble de gènes et d’instructions. La régulation génétique permet à chaque cellule de sélectionner uniquement les instructions pertinentes.

Les deux chercheurs se sont donc intéressés au développement de différents types de cellules et ont découvert les microARN.

«Leur découverte révolutionnaire a révélé un tout nouveau principe de régulation génétique qui s’est avéré essentiel pour les organismes multicellulaires, y compris les humains.», a encore souligné le jury.

Aucune « application du monde réel »

Cette découverte a conduit à «de nombreux essais (qui sont) en cours, et pas seulement contre le cancer, mais aussi dans d’autres maladies, comme les maladies cardiovasculaires rénales (…) mais rien qui se rapproche d’une réelle application», a expliqué Gunilla Karlsson Hedestam, professeur à l’Institut Karolinska et présidente du comité Nobel Médecine 2024.

Eric Miska, généticien de l’université de Cambridge, a décrit à l’AFP l’importance de l’étude des mutations cellulaires des ascaris menée par les deux biologistes.

«Le même petit ARN qui se trouve dans ce petit ver et qui est important pour son développement se retrouve chez vous et moi. Et il a une fonction importante, en fait il s’avère être un suppresseur de tumeur», dit M. Miska.

L’année dernière, le prix Nobel de médecine a récompensé les avancées de la chercheuse hongroise Katalin Kariko et de son collègue américain Drew Weissman dans le développement de vaccins à ARN messager, décisifs dans la lutte contre le Covid-19.

Le prix est assorti d’une récompense de onze millions de couronnes (920 000 euros), la valeur nominale la plus élevée (en monnaie suédoise) de l’histoire plus que centenaire du prix Nobel.

Décernés depuis 1901, les Nobel récompensent les « bienfaiteurs de l’humanité », une promesse qui vient heurter le fracas d’une année marquée par les guerres au Moyen-Orient et en Ukraine.

Microscope de l’infiniment petit

Pour le prix Nobel de physique mardi, les spécialistes de la radio publique suédoise citent le physicien suisse Christoph Gerber, pionnier du développement du microscope à force atomique.

«Il s’agit d’un microscope qui fournit des images tridimensionnelles à un niveau si incroyablement petit qu’il atteint parfois une résolution atomique.», souligne Camilla Widebeck, de la radio publique SR. Cet outil est devenu crucial dans le domaine des nanotechnologies et des nanosciences, ajoute-t-elle.

Outre Gerber, le cabinet spécialisé Clarivate évoque les travaux de David Deutsch et Peter W. Shor sur les algorithmes quantiques.

A l’occasion du prix Nobel de chimie mercredi, Lars Broström, de radio SR, cite le biologiste américain Omar Yaghi et ses travaux sur les réseaux métallo-organiques (MOR) et leurs propriétés poreuses pour absorber les gaz dangereux.

Karl Deisseroth, psychiatre et spécialiste en bio-ingénierie, pourrait également être consacré par le comité Nobel. Le chercheur a investi dans le domaine de l’optogénétique, qui rend les neurones sensibles à la lumière. Sous sa direction, des chercheurs ont réussi à rendre le cerveau d’une souris complètement transparent pour voir ce qui s’y passe.

Par Le360 (avec AFP)

10/08/2024 à 7h12

 
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