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ce que proposent les syndicats en vue d’une éventuelle réforme

Le sujet d’une éventuelle réforme du système de retraite au Luxembourg est sur la table. Ou du moins, le « grand débat » qui pourrait déboucher sur cette réforme. Dans les trois semaines qui suivront, la ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, Martine Deprez (CSV), rencontrera différents interlocuteurs à cet effet, à commencer par les syndicats OGBL et LCGB mercredi. Pour l’instant, les partis politiques n’ont pas été intégrés à ces échanges.

Les deux organisations syndicales ont tenu une conférence de presse commune ce lundi 7 octobre pour réaffirmer leur souhait de voir « le système des retraites être amélioré et non dégradé ». Alors, s’ils « exigent une réforme », ce qu’ils souhaitent surtout, c’est voir certains points de la réforme de 2012, la dernière en date, abrogés. Comme Nora Back l’avait déjà expliqué dans une interview accordée à Virgule au début de l’été.

Ils espèrent également qu’en cas de projet de réforme, tous les points seront abordés de manière tripartite, entre les syndicats, le gouvernement et le patronat. “Nous ne voulons pas que les mesures soient prises unilatéralement par le gouvernement”, ont résumé Nora Back, présidente de l’OGBL, et Patrick Dury, son homologue du LCGB.

Réajustement en fonction des cotisations, allocation de fin d’année, etc.

Nora Back a rappelé : « Nous n’accepterons pas une nouvelle dégradation de notre modèle social. » Le dirigeant syndical estime qu’« avant 2012, le sujet des retraites s’était constamment amélioré ». L’OGBL et le LCGB souhaitent abroger le mécanisme de modération du réajustement, car ils estiment que « le réajustement des retraites à l’évolution des salaires est un élément essentiel pour éviter une augmentation considérable des inégalités entre retraités et travailleurs », comme ils le disent. “, a écrit dans un document cosigné par les deux organisations.

Comme le souligne Sylvain Hoffmann, directeur de la Chambre des Salariés du Luxembourg, « l’indemnité de fin d’année est supprimée si les cotisations continuent d’augmenter ». Les organisations syndicales réclament la fin de ce mécanisme, qui s’applique aux personnes dont les cotisations dépassent 24%, ce qui représente pour elles un manque à gagner de 960 euros. “Etant donné que l’indemnité de fin d’année ne correspond qu’à 1,85% de l’ensemble des dépenses de retraite, son maintien est également tout à fait justifiable financièrement”, ajoutent les syndicats dans leur analyse commune.

Néanmoins, les deux syndicats rappellent la bonne santé financière du Luxembourg : le Luxembourg disposait, fin 2023, d’une réserve de plus de 27 milliards d’euros. “Cela permettrait de payer toutes les retraites pendant encore quatre ans même si le pays ne recevait plus un centime de cotisations”, ajoute Patrick Dury.

Les structures syndicales ont également pointé du doigt des « prévisions pessimistes » de l’IGSS (Inspection générale de la sécurité sociale). “Le déséquilibre financier projeté pour l’année 2027 n’est en aucun cas le signe d’un niveau insuffisant des recettes de cotisations pour couvrir les dépenses de retraite du système”, rappellent-ils. “En fait, selon les estimations, les recettes des cotisations seraient suffisantes pour couvrir elles-mêmes les dépenses de retraite jusqu’en 2034.”

Les propositions des syndicats en bref

L’OGBL et le LCGB listent une série de revendications et de propositions :

  • Analyse de la situation financière du pays sur des périodes de couverture de 10 ans et des bilans tous les 5 ans

  • Le recours à la réserve pour compenser certains déséquilibres à court et moyen terme

  • L’exclusion de toute réduction des prestations pour favoriser l’apport de nouveaux revenus, pour éviter l’adaptation des prestations au montant des recettes perçues

  • La pérennité de l’allocation de fin d’année

  • Soutenir l’ajustement des retraites afin de réduire les inégalités entre actifs et retraités

  • L’augmentation de la pension minimum, à la fois par une augmentation brute mais aussi par la création d’un Crédit d’impôt Minimum pour Pension (CIPM)

  • Le développement de nouvelles sources de financement pour rendre l’assurance moins dépendante de l’évolution du marché du travail

Les citoyens peuvent faire part de leurs observations et suggestions sur une plateforme prévue à cet effet.

 
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