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Jugé pour avoir tué son beau-père… comme son père

L’histoire peut-elle se répéter ? C’est ce qu’on serait tenté de penser à propos de l’affaire suivante. Et c’est sans doute une question que se posera la cour d’assises de Haute-Savoie lors du procès qui s’ouvre lundi à Annecy. Sur le banc des accusés : un Haut-Savoyard de 22 ans. Cet ouvrier agricole était accusé du meurtre du père de sa compagne et de violences volontaires sur la mère.

Les événements remontent au samedi 23 janvier 2021 et se sont déroulés dans une ferme isolée à Pringy (commune d’Annecy), à une trentaine de kilomètres de la frontière franco-genevoise. Pourtant, onze ans plus tôt, le 22 février 2010, non loin de là, dans le village de Choisy, son père avait abattu de deux coups de feu le père de sa compagne (lire l’encadré). Une histoire familiale qui ne devrait pas manquer d’intéresser le jury.

Retour au 23 janvier 2021. A 22h53, la gendarmerie reçoit un appel à l’aide d’une jeune femme, affirmant que son compagnon venait de tuer son père et de blesser sa mère. Sur place, après l’interpellation du jeune homme, la police a découvert le corps sans vie d’un agriculteur de 64 ans. L’épouse, âgée de 60 ans, a été grièvement blessée à la tête. Des faits d’une « très grande violence » selon les mots du procureur. Outre les coups de feu, des coups de hache auraient été portés.

Le drame est survenu après plusieurs semaines de tension. La jeune femme a assuré que son compagnon, apprenti chez ses parents, ne supportait pas leur rupture, qu’elle avait peur de lui mais aussi qu’il l’avait forcée à avoir des relations sexuelles. Il a déclaré vouloir protéger sa petite amie et sa mère des violences du sexagénaire. Ce que contestent les deux femmes.

La question de la préméditation mais aussi celle de l’influence du passé familial devraient occuper les jurés. Sur ce deuxième point, un expert psychologue estime que « le passage de cet adolescent à l’action violente apparaît étrangement activé par un mécanisme de répétition traumatique ». Le psychiatre parle aussi d’« une répétition de l’histoire familiale traumatisante » et des « déficiences relationnelles » de l’accusé. Un lourd bagage à porter que Me Georges Rimondi, l’avocat de la défense (qui fut avocat de la plaignante en 2012) soulignera sans doute.

Le procès dure jusqu’à vendredi.

 
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