News Day FR

Huit soldats israéliens tués lors d’une incursion terrestre au Liban

Les troupes israéliennes ont commencé mercredi à combattre le Hezbollah dans le sud du Liban, où Israël a annoncé la mort de huit soldats, la première tuée depuis le début de ses opérations terrestres.


Publié à 6h37

Mis à jour à 12h16

Après une semaine d’intenses bombardements israéliens à travers le Liban contre le mouvement islamiste soutenu par Téhéran, l’Iran a lancé mardi sa deuxième attaque directe contre Israël, affirmant vouloir venger la mort du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah et celle du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh.

« L’Iran a commis une grave erreur […] et en paiera le prix », a prévenu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

L’Iran a de son côté affirmé qu’il frapperait « avec plus d’intensité » et ciblerait « toutes les infrastructures » du pays en cas de représailles israéliennes.

L’escalade militaire entre Israël d’un côté, l’Iran et le Hezbollah de l’autre fait craindre que la situation au Moyen-Orient ne devienne incontrôlable, un an après l’attaque sans précédent menée par le Hamas, allié du Hezbollah, sur Le sol israélien, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023.

>

AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

De la poussière et de la fumée s’échappent du site d’une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, à Shayyah, le 2 octobre 2024.

Mi-septembre, Israël a intensifié ses opérations militaires sur le front nord, afin d’affaiblir le Hezbollah et permettre le retour de dizaines de milliers d’habitants des régions frontalières avec le Liban déplacés par les tirs de roquettes du groupe armé libanais, incessants depuis un an.

Appel à évacuer

Après avoir fait état la veille de premières opérations terrestres, qualifiées de « limitées », au sud du Liban, l’armée israélienne a annoncé mercredi la mort de huit soldats.

« Sept soldats supplémentaires sont tombés » au combat, a-t-elle déclaré, après avoir annoncé plus tôt la mort d’un premier soldat depuis le début de l’offensive terrestre.

Le Hezbollah a annoncé avoir détruit « à l’aide de missiles guidés » trois chars israéliens avançant vers le village frontalier de Maroun al-Ras, et a fait état d’affrontements avec les forces israéliennes « infiltrées ».

>

AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

Des nuages ​​de fumée apparaissent lors d’une frappe aérienne israélienne sur Khiam, dans le sud du Liban, près de la frontière avec Israël, le 2 octobre 2024.

L’armée libanaise a confirmé une « intrusion » israélienne et affirmé qu’un drone israélien avait blessé un soldat dans le sud.

L’armée de l’air israélienne a également poursuivi ses frappes sur la banlieue sud de Beyrouth et a appelé à l’évacuation « immédiate » de nouvelles localités du sud du Liban.

>

PHOTO HASSAN AMMAR, PRESSE ASSOCIÉE

De la fumée s’élève du site d’une frappe aérienne israélienne à Dahiyeh, une banlieue de Beyrouth, au Liban, le 2 octobre 2024.

En Syrie, une frappe israélienne a fait deux morts à Damas, selon une ONG.

Au Liban, plus d’un millier de personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah les 17 et 18 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements massifs le 23 septembre, qui ont principalement visé le Hezbollah. bastions du sud et de l’est du Liban et de la banlieue sud de Beyrouth.

Selon l’unité de gestion des catastrophes, 1 873 personnes ont été tuées au Liban depuis le début des tirs transfrontaliers il y a un an.

>

PHOTO VALENTINA BRESCHI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Carte localisant les frappes menées au Liban le 1erest octobre, selon les données de l’Institute for the Study of War and AEI’s Critical Threats Project

Le « cœur d’Israël » visé

Dans le même temps, Israël et Téhéran ont échangé des menaces après l’attaque massive lancée mardi par l’Iran pour venger la mort de Hassan Nasrallah, tué lors d’une frappe israélienne le 27 septembre sur la banlieue sud de Beyrouth, et celle d’Ismaïl Haniyeh, tué en juillet. 31 lors d’une attaque à Téhéran, imputée à Israël par l’Iran et le Hamas.

Environ 200 missiles ont été tirés, dont 90 %, selon Téhéran, ont atteint leur cible.

Un grand nombre ont été interceptés par le système anti-missile, a indiqué l’armée israélienne, qui a bénéficié du soutien des forces américaines et britanniques, selon le Pentagone et Londres.

L’attaque, la deuxième depuis avril, a blessé deux personnes en Israël et tué un Palestinien en Cisjordanie occupée, selon les services d’urgence et un responsable palestinien.

“C’était fou”, “extrêmement effrayant, nous n’aurions rien pu prévoir”, a déclaré Ron Nori, 59 ans, un habitant de Tel Aviv.

Les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique iranienne, ont affirmé avoir « visé le cœur » d’Israël.

>

PHOTO AMIR COHEN, ARCHIVES REUTERS

Le système antimissile israélien Iron Dome intercepte des roquettes après que l’Iran a tiré une salve de missiles balistiques sur Israël le 1est octobre 2024

Selon le chef d’état-major iranien, le général Mohammad Bagheri, les missiles ont visé cinq bases aériennes militaires et le Mossad, les services secrets israéliens.

L’armée israélienne a affirmé mercredi que des missiles étaient tombés sur des bases aériennes sans causer de dégâts.

L’Iran a exercé son “droit de légitime défense”, après deux mois de “retenue” pour “céder la place à un cessez-le-feu à Gaza”, a écrit sur X son chef de la diplomatie, Seyed Abbas Araghchi.

L’ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett a appelé à une frappe décisive pour détruire les installations nucléaires iraniennes.

“Cela ne va pas bien se terminer”, “la retenue n’est pas le point fort de M. Netanyahu”, a commenté pour l’AFP l’analyste politique Jordan Barkin.

A Téhéran, Mansour Firouzabadi, un infirmier de 45 ans, s’est dit “vraiment inquiet”, espérant “que les Etats-Unis cesseront de soutenir Israël et qu’Israël ne ripostera pas”.

« Les États-Unis soutiennent pleinement, pleinement, pleinement Israël », a déclaré mardi le président américain Joe Biden, soulignant les discussions « en cours » avec Israël sur la réponse.

>

PHOTO MENAHEM KAHANA, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des personnes se tiennent sur les restes d’un missile iranien dans le désert du Néguev, en Israël, le 2 octobre 2024.

L’attaque a suscité une vague d’appels à la retenue, notamment de la part de Moscou, qui a mis en garde mercredi contre une spirale “alarmante”, et de Pékin. L’Allemagne a exhorté l’Iran à « s’abstenir de toute nouvelle attaque, y compris par l’intermédiaire de ses alliés ».

Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir d’urgence mercredi.

Dans le même temps, Israël poursuit son offensive dans la bande de Gaza, quoique avec moins d’intensité.

Mercredi, l’armée a annoncé avoir attaqué deux écoles au nord du territoire palestinien et une troisième au centre, utilisées selon elle par le Hamas comme centres de commandement.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :