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Pays africains où des précipitations supérieures à la moyenne sont prévues entre octobre 2024 et février 2025

Une fois de plus, La Niña semble déterminée à s’attaquer à des populations africaines déjà très vulnérables. Avec les prévisions d’un retour de ce phénomène climatique, une véritable course contre la montre est engagée pour prévenir les catastrophes dans plusieurs pays africains. De quoi conforter le constat d’un récent rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) : « L’Afrique porte un fardeau de plus en plus lourd en raison du changement climatique et des coûts disproportionnés pour une adaptation climatique essentielle ».

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Selon les récentes prévisions de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) pour la mi-septembre 2024, il y a 60 % de chances que des conditions La Niña se développent vers la fin de cette année. Le phénomène La Niña, caractérisé par un refroidissement des eaux de surface dans le Pacifique équatorial, provoque généralement des précipitations supérieures à la normale dans certaines zones et des conditions plus sèches dans d’autres, contrairement à El Niño. Comme l’explique la Secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo : «La Niña a un impact de refroidissement relatif à court terme sur le climat mondial et produit des impacts climatiques opposés à ceux d’El Niño, en particulier dans les régions tropicales.

Selon les prévisions probabilistes de l’OMM pour la saison septembre-novembre 2024, plusieurs régions du monde devraient connaître des précipitations supérieures à la normale avec l’arrivée de La Niña. Il s’agit notamment de l’extrême nord de l’Amérique du Sud, de l’Amérique centrale, des Caraïbes, du nord de la Corne de l’Afrique, du Sahel et de certaines parties de l’Asie du Sud-Est.

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En Afrique, les zones les plus touchées par ces excès de précipitations seraient la Corne Nord de l’Afrique, regroupant des pays comme l’Érythrée, Djibouti, l’Éthiopie et la Somalie, ainsi que le Sahel, regroupant des pays comme le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, Niger et Tchad. “Les prévisions des régimes de précipitations à grande échelle correspondent en partie aux impacts typiques observés au début des conditions La Niña.» souligne le communiqué de l’OMM.

Les craintes liées à l’arrivée de La Niña en Afrique ne sont malheureusement pas infondées. Certains pays du continent sont déjà durement touchés par des précipitations excessives et leurs conséquences désastreuses, comme en témoigne la situation au Mali. Dans ce pays sahélien, parmi ceux menacés par les excès de précipitations annoncés, les inondations survenues avant même l’apparition de La Niña ont été d’une telle ampleur que le gouvernement a dû reporter l’année scolaire nationale, initialement prévue début octobre, jusqu’au 4 novembre 2024. Cette décision illustre l’état d’urgence dans lequel se trouveront plusieurs des pays cités ci-dessus, déjà vulnérables aux aléas climatiques et qui risquent d’être durement touchés par le nouveau phénomène La Niña à venir.

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Face à cette perspective, une mobilisation renforcée des gouvernements, des agences humanitaires et des donateurs sera essentielle pour soutenir les efforts de prévention, de préparation et de réponse aux catastrophes naturelles induites par La Niña. Il faut dire que ces régions ont déjà subi les effets des épisodes de La Niña dans un passé récent, qui se sont souvent traduits par des pluies abondantes, parfois torrentielles, entraînant des inondations, des glissements de terrain et des dégâts agricoles considérables. Au cours de la dernière période La Niña, de 2020 au début 2023, certaines zones du Sahel et de la Corne de l’Afrique ont connu des précipitations excédentaires de plus de 20 % par rapport aux normales saisonnières, provoquant des inondations dévastatrices et des pertes de récoltes. .

Selon les prévisions actuelles, l’épisode La Niña devrait apparaître dans ces régions africaines à partir d’octobre 2024, avec un pic d’intensité attendu entre décembre 2024 et février 2025.Il est crucial que ces régions se préparent dès maintenant à faire face aux excès de précipitations et à leurs conséquences potentiellement désastreuses.» alerte le secrétaire général de l’OMM.

Au-delà de la Corne de l’Afrique et du Sahel

Au-delà de la Corne de l’Afrique et du Sahel, d’autres régions du continent maritime pourraient également être touchées par des pluies supérieures aux normales saisonnières, comme certaines parties de l’Asie du Sud-Est.

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Malheureusement, de nombreuses zones touchées ne sont pas suffisamment préparées pour faire face à de tels excès de précipitations. Les infrastructures de drainage, de protection contre les inondations et les glissements de terrain sont souvent inadéquates ou obsolètes. Les systèmes d’alerte précoce et de gestion des catastrophes restent faibles dans plusieurs pays.

Des mesures de prévention et d’adaptation sont donc essentielles, notamment le renforcement des digues et des systèmes de drainage, la mise en œuvre de plans d’urgence et d’évacuation, le développement d’une agriculture résiliente au climat, ainsi que la sensibilisation du public aux risques liés aux inondations et aux glissements de terrain.

Risques d’aggravation des vulnérabilités

Le phénomène La Niña risque d’aggraver les vulnérabilités existantes dans des zones déjà fragilisées par l’insécurité alimentaire, les conflits, la pauvreté et les effets du changement climatique. “Les prévisions saisonnières d’El Niño et de La Niña et de leurs impacts sur les modèles climatiques mondiaux constituent un outil important pour éclairer les alertes précoces et les actions en amont.» se souvient Céleste Saulo.

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Les services météorologiques nationaux auront un rôle crucial à jouer dans la surveillance des conditions météorologiques changeantes, en émettant des avertissements en temps opportun et en coordonnant les réponses d’urgence. Cependant, de nombreux pays manquent de ressources et de moyens adéquats pour mener à bien cette mission.

C’est pourquoi l’OMM, par l’intermédiaire de ses centres climatiques régionaux et de son soutien technique, jouera un rôle clé en soutenant les efforts d’adaptation aux niveaux local et régional. “L’initiative d’alerte précoce pour tous reste la priorité absolue de l’OMM» insiste le secrétaire général de l’OMM.

 
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