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le premier jour, un procès enlisé dans la procédure

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Marine Le Pen à la barre lors du procès des collaborateurs du Front national au Parlement européen, à Paris, le 30 septembre 2024. BENOIT LAMARE

Le procès des collaborateurs du Front national au Parlement européen s’est ouvert lundi 30 septembre à Paris, dans un épais brouillard procédural. C’est le rituel judiciaire : la défense fait de son mieux pour reporter le procès, et même si les chances sont minces, les avocats s’échauffent en déposant les premières banderoles. Les 19 prévenus présents, députés européens et leurs assistants endimanchés, ont passé six longues heures sur leur banc, outre une brève présentation devant le tribunal pour vérifier leur identité, leur âge et leur adresse.

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Marine Le Pen, dans un élégant costume bleu nuit, a préféré, comme Bruno Gollnish, ne pas donner son adresse à haute voix pour éviter quelques désagréments ultérieurs, et a commencé à suspendre l’audience à la recherche d’une barre de chocolat. Six députés étaient absents, dont Louis Aliot, le numéro deux du parti, et Yann Le Pen, la sœur aînée de Marine et mère de Marion Maréchal. Et deux autres ont été excusés, leur procès étant reporté sine die : Jean-François Jalkh, ancien vice-président du FN, foudroyé par un accident vasculaire cérébral, et Jean-Marie Le Pen, 96 ans, qui n’a plus toute sa santé. tête mais toujours voix. Il a été filmé à son domicile, samedi 28 septembre, en train de chanter des chansons nazies avec un groupe de rock lyonnais, comme l’a découvert Mediapart. Marine Le Pen a annoncé qu’elle allait porter plainte pour abus de faiblesse.

Lors du procès, Mᵉ Robert Apéry a lancé les hostilités. L’avocat de Fernand Le Rachinel, imprimeur de 82 ans qui entretient des relations tendues avec le parti, a déposé une demande de non-lieu de son client, «puisque les faits qui lui sont reprochés sont indissociables de ceux articulés contre M. Jean-Marie Le Pen». Mais Mᵉ Apéry a remarqué dans le programme du procès que son client allait être interrogé, il s’en est donc indigné et a considéré, sans même plaider, que sa demande avait été rejetée. La présidente, Bénédicte de Perthuis, lui a calmement fait remarquer que sa demande n’avait pas été rejetée, puisque le cas de Jean-Marie Le Pen n’avait été séparé que quelques minutes plus tôt. M.e Apéry n’insiste pas. «Je ne comprends pas trop le sens de cette demande»sobrement indiqué Me Patrick Maisonneuve, avocat au Parlement européen, partie civile.

Une succession de demandes

Me Laurent de Caunes, l’avocat de Marie-Christine Boutonnet, ancienne députée européenne aujourd’hui âgée de 75 ans, a soulevé la traditionnelle question prioritaire de constitutionnalité (QPC), qui vise cette fois à examiner s’il y a lieu de révoquer un député européen selon la loi. L’article 432-15 du code pénal, qui réprime le détournement de fonds publics, est conforme à la Constitution. Mᵉ de Caunes, qui souffre de maux de dos, a plaidé une bonne heure debout pour soulager le bas de son dos, et retracer l’histoire de la QPC jusqu’à nos jours. Il estime que le code pénal qui punit “personnes dépositaires de l’autorité publique” ou “chargé d’une mission de service public” ne dit rien des parlementaires européens. La loi n’est pas claire, il faut donc renvoyer la question au Conseil constitutionnel – et interrompre le procès pour en être sûr. Le parquet a relevé que la Cour de cassation avait rejeté l’argument à trois reprises, le tribunal ayant rejeté la QPC.

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