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“en souffrance”, l’ex-mari de Gisèle Pelicot doit subir une intervention médicale

Jérôme V., 46 ans, Jean T., 52 ans, Redouane E., 55 ans : la cinquième semaine d’audience dans le procès d’un mari qui a drogué sa femme pour la faire violer par des inconnus pendant une décennie, jugés avec 50 coaccusés, a débuté lundi, sans le principal accusé, excusé pour journée pour raisons médicales.

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« Il ne va pas bien. Il doit subir une intervention médicale cet après-midi. Je l’ai excusé pour la journée. (…) Nous ferons le point sur son état de santé en fin de journée», a expliqué le président du tribunal correctionnel du Vaucluse (sud), Roger Arata, au début de l’audience.

Le principal accusé, Dominique Pelicot, un retraité de 71 ans, avait déjà subi une visite médicale vendredi, jour où aucune audience n’était prévue. Son avocate, Me Béatrice Zavarro, a indiqué dimanche à l’AFP que cet interrogatoire “s’était bien déroulé”, espérant que son client serait présent lundi.

Le procès, qui a débuté le 2 septembre et doit durer jusqu’au 20 décembre, a déjà été suspendu pendant deux jours à la mi-septembre en raison de l’absence de M. Pelicot, souffrant de problèmes intestinaux.

En son absence, le tribunal a donc commencé à examiner les cas d’un troisième groupe de coaccusés, sept sur la cinquantaine d’hommes que Dominique Pelicot avait contactés sur internet, sur dix ans, de juillet 2011 à octobre 2020, pour venir violé sa femme, après l’avoir droguée avec des anxiolytiques. Au cours des deux dernières semaines, les cas des dix premiers coaccusés ont été étudiés.

La plupart d’entre eux sont poursuivis pour viol aggravé et risquent jusqu’à 20 ans de prison pénale. Dix-huit de ces accusés, dont Dominique Pelicot, semblent détenus. Trente-deux autres paraissent libres, le dernier, en fuite, étant jugé par contumace.

En attendant que ces sept hommes soient interrogés, a priori jeudi, en présence de Dominique Pelicot, le tribunal a commencé lundi matin par décortiquer leurs caractères et leurs parcours de vie, avec les enquêteurs de personnalité. Mardi et mercredi, elle devrait aborder leur expertise psychologique puis psychiatrique.

Jérôme V., 46 ans, ancien employé dans un magasin d’alimentation, est l’un des principaux prévenus de ce procès dont la victime est devenue une icône de la lutte contre les violences faites aux femmes.

Selon le parquet, il fait partie des quatre hommes venus six fois au domicile conjugal du couple à Mazan (Vaucluse), dans le sud-est de la France, en 2020, pour violer Gisèle Pelicot.

Il aurait vécu une enfance difficile, victime de « violences psychologiques et verbales » de la part de ses parents, a expliqué l’enquêtrice de personnalité, Elisa Scheidt. Décrit comme une « personne pragmatique et utilitaire dans son rapport aux autres », ce passionné « de randonnées et de relations extra-conjugales » avait une « sexualité frustrée, qui l’amenait à chercher satisfaction ailleurs ».

Dans la matinée, le tribunal a également entendu des expertises concernant trois autres prévenus, dont Jean T., 52 ans, ancien couvreur, venu une fois au domicile des Pélicot, en 2018, décrit par son entourage comme « serviable, courageux et gentil ». .

Redouane E., 55 ans, infirmier libéral, s’en est pris à Gisèle en 2019. Il aurait compensé son « stress lié au travail » par le libertinage et en regardant beaucoup de pornographie.

Enfin, Thierry P., 54 ans, accusé d’avoir violé Mme Pelicot en juillet 2020, est un ancien maçon qui avait sombré dans l’alcoolisme après la mort de son fils de 18 ans dans un accident de voiture en 2016. Je ne comprends absolument pas » comment il a pu faire cela, a expliqué, en larmes, à la barre son ex-femme, qui tente pourtant de « reconstruire » une relation avec lui.

Les trois autres prévenus qui seront interrogés cette semaine sont Thierry P., 61 ans, artisan frigoriste, Simone M., 43 ans, ouvrière du bâtiment après 12 ans chez les chasseurs alpins, et Adrien L., 34 ans.

A l’ouverture des débats lundi matin, le président du tribunal a indiqué qu’un créneau serait consacré jeudi après-midi à un débat contradictoire concernant la diffusion ou non des vidéos des viols en l’absence du public et notamment des journalistes. Une décision prise par M. Arata qui divise profondément les parties au procès.

 
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