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« L’île Maurice se positionne comme un modèle de durabilité dans le secteur aéronautique »

Maga Ramasamy, président de l’Association mondiale des clubs de compagnies aériennes.

La World Airlines Clubs Association (WACA) a tenu sa 55e Assemblée générale à l’île Maurice la semaine dernière sous le thème « Voyage responsable et durable » – un sujet d’autant plus pertinent que l’industrie du voyage se remet des années de pandémie de Covid-19 et de confinement. L’un des points clés abordés a été l’évolution vers l’utilisation du carburant d’aviation durable (SAF) par les compagnies aériennes et ses avantages environnementaux. L’événement, qui a réuni des membres de plusieurs pays, a mis en avant les initiatives environnementales et sociales promues par l’organisation. En outre, des questions cruciales telles que la lutte contre le gaspillage alimentaire, la réduction de l’utilisation du plastique et la protection des enfants contre l’exploitation ont été abordées. Selon Maga Ramasamy, présidente de WACA, l’île Maurice se positionne comme un modèle de durabilité dans l’industrie aéronautique.

Compte tenu du thème de la 55e Assemblée générale annuelle, « Voyages responsables et durables », comment la WACA a-t-elle relevé les défis et exploité les opportunités liées au carburant d’aviation durable ?

Le carburant durable pour l’aviation est l’un des principaux sujets sur lesquels nous nous sommes concentrés lors de cette conférence. Nous avons également eu des intervenants pour aborder cette question.Organisation de l’aviation civile internationale et leAssociation du transport aérien international (IATA) soutiennent toutes deux cette initiative. Ainsi, d’ici 2050, nous visons une mise en œuvre d’environ 50 % de la méthode SAF pour le carburant. Maurice, étant un petit État insulaire, doit absolument prendre cet aspect en compte. Au WACA, nous l’avons clairement mis en avant pour soutenir l’IATA, qui a déjà sa feuille de route, afin que le SAF devienne une réalité, principalement dans cette région du monde.

Nous voulons inculquer le sens des responsabilités à chacun. Nous voulons des voyageurs responsables. Si nous avons des voyageurs responsables, ils seront enclins à compenser leurs émissions de carbone, sous forme de crédits qu’ils pourront offrir, afin que nous puissions accroître la recherche et le développement dans le secteur et obtenir de meilleures méthodes. Le SAF, par exemple, est l’un des aspects que nous voulons promouvoir pour que l’industrie aéronautique consomme moins de carburant et qu’il s’agisse d’un carburant durable.

Quelle est la vision de WACA sur le rôle de l’île Maurice dans la promotion de pratiques durables en matière de tourisme et d’aviation ?

En tant qu’organisation mondiale, WACA voit bien que l’île Maurice a été labellisée île durable et nous voulons vraiment promouvoir notre concept. Nous disons à tous nos membres que voyager est une opportunité de faire la différence. Comment faisons-nous cette différence ? Principalement par la protection de l’environnement et en intégrant un aspect social. Par « social », nous entendons soutenir la communauté locale, encourager le tourisme local et aider les enfants de la société. À WACA, nous sommes également membres de CODE (Code de conduite pour la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle dans le secteur des voyages et du tourisme). Nous sensibilisons les gens partout où nous allons. Ainsi, partout où WACA se rend, nous intégrons l’aspect environnemental et social dans notre démarche.

Quels changements avez-vous constatés grâce à ces campagnes de sensibilisation ?

En sensibilisant nos membres, ils deviennent des ambassadeurs des compagnies aériennes en promouvant ce concept. Nous nous efforçons d’être présents à chaque forum et de faire entendre notre voix pour la protection de l’environnement et des enfants contre l’exploitation sexuelle. Cela comprend l’exploitation commerciale et la traite des êtres humains. En tant qu’association responsable de l’industrie aérienne, nous nous engageons à éliminer la traite des êtres humains et à éduquer nos membres afin qu’ils puissent identifier toute situation de traite autour d’eux.

Étant donné que l’Indian Ocean Islands Interline Club organise l’assemblée générale annuelle, quelles initiatives ou programmes spécifiques de voyages durables de cette région ont été mis en évidence lors de la conférence ?

Il s’agit de l’utilisation de zéro plastique. Nous n’avons utilisé aucun plastique pendant la conférence.

De quelle manière la WACA prévoit-elle d’améliorer la collaboration mondiale entre les clubs de compagnies aériennes pour promouvoir des pratiques de voyage responsables ?

Chez WACA, nous soutenons laClub interligne des îles de l’océan Indien et tous les clubs du monde entier. Ce faisant, nous garantissons que l’IATA, en tant qu’organisme de tutelle, comprend ce que nous faisons en tant qu’association de soutien au sein de l’industrie. Nos notes de réunion et nos délibérations lors de la réunion seront distribuées à tous nos membres, qui les partageront avec leurs compagnies aériennes respectives.

Quelles sont les tendances émergentes en matière de voyages responsables et durables que WACA prévoit au cours des cinq prochaines années ?

La première chose est le zéro plastique. Nous veillons à ce qu’à bord d’un avion, l’utilisation du plastique soit réduite et que nous ne gaspillions pas de nourriture. Le gaspillage alimentaire est un problème majeur dans le secteur aérien et nous constatons que beaucoup de nourriture est perdue. Nous avons mené une enquête auprès de deux de nos consultants de l’Université de Kassel en Allemagne et avons constaté que les passagers responsables ne veulent pas gaspiller de nourriture. Nous devons mettre en place un système de contrôle : lors de la réservation, les passagers peuvent choisir parmi une liste de produits alimentaires. Nous devons également être une organisation responsable pour attirer les voyageurs conscients. Par exemple, nous encourageons chaque aéroport à installer des distributeurs d’eau potable, permettant aux gens de remplir leurs bouteilles au lieu d’acheter des bouteilles en plastique. Il est essentiel d’interdire les bouteilles en plastique à l’aéroport afin que les passagers puissent utiliser des bouteilles en inox et les remplir sur place.

Si l’on compare Air Mauritius à d’autres compagnies aériennes également engagées dans des actions de développement durable, où nous situons-nous ?

Malheureusement, il reste encore beaucoup à apprendre, c’est un fait. Il est crucial d’éviter le greenwashing. Nous devons aborder ces actions avec passion et intégrité. Il ne suffit pas de suivre des critères pour le plaisir ; il est essentiel que nos efforts soient authentiques et réfléchis. Nous devons être prudents à cet égard.

 
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