Qui a gagné selon la presse américaine ?

Dans l’ensemble, les observateurs et les électeurs indécis ont estimé que la candidate démocrate avait pris l’avantage sur son adversaire.

Un débat et un vainqueur clair ? Quelques heures après la fin de l'âpre débat qui a opposé mardi 10 septembre Donald Trump et Kamala Harris, à quelques semaines de l'élection américaine prévue le 7 novembre, de nombreux observateurs estiment que le vice-président et candidat démocrate de Joe Biden a gagné face à l'ancien locataire de la Maison Blanche.

À plusieurs reprises, notamment sur la question de l'avortement, Kamala Harris s'en est prise à l'ancien président républicain, qui a de son côté puisé dans la rhétorique sombre, parfois décousue et souvent pleine de mensonges de ses meetings.

« Trump a été très mauvais et Harris a gagné avec une large marge », a déclaré à l'AFP le politologue Larry Sabato.

« Vainqueur incontesté »

Selon la presse américaine, c'est bien Kamala Harris qui a gagné. Comme le rapporte CNN dans un article consacré à cette rencontre sous haute tension, « Trump a souvent perdu le contrôle » et « répété haut et fort qu'une multitude de faussetés étaient vraies », notamment sur de potentielles fraudes lors de l'élection de 2020 remportée par Joe Biden.

Selon les mêmes médias, les électeurs indécis de Pennsylvanie, un État clé qui s'annonce décisif dans la course à la Maison Blanche, estiment majoritairement que Kamala Harris a remporté ce débat.

Dans une tribune publiée sur Fox News, l'analyste politique Doug Schoen désigne également le démocrate comme le vainqueur de ce débat. « Il y a un vainqueur clair, mais ne pensez pas que cette élection soit terminée », titre-t-il.

« Il est assez clair pour moi que mardi soir, la vice-présidente Kamala Harris a remporté ce qui pourrait bien être le seul débat entre elle et l'ancien président Donald Trump », a-t-il déclaré. « La vice-présidente a semblé reprendre confiance en elle en voyant Trump vaciller sous les questions incessantes », a-t-il ajouté.

“Secoué”

En général, la presse grand public américaine estime que Kamala Harris était plus à l’aise tout au long du débat, et que Donald Trump a été déstabilisé à plusieurs reprises. « Harris secoue un Trump en colère », titre NBC News.

« L’ancien président Donald Trump a découvert mardi soir qu’il avait désormais un rival beaucoup plus coriace entre les mains », peut-on lire.

De son côté, le Washington Post s'est également penché sur l'impact de ce débat sur les électeurs indécis des États swing, qui, une fois de plus, auront un poids considérable lors du vote d'octobre.

Ainsi, sur 25 d'entre eux interrogés, 23 estiment que Kamala Harris a « fait » mieux que son adversaire ce soir. Seuls deux électeurs interrogés pensent le contraire.

Trump fermé, Harris souriant

Si Donald Trump n’a jamais complètement perdu son sang-froid, Kamala Harris a piqué sa sensibilité à plusieurs reprises.

Ainsi en assurant que le public quittait les meetings de son rival « par ennui », un sujet éminemment sensible pour l’ancienne star de la télévision. Ou en lui rappelant qu’il avait été « viré » par les électeurs, quand Donald Trump a une nouvelle fois refusé de reconnaître qu’il avait perdu en 2020.

Sur scène, le républicain, dont le ton devenait de plus en plus agressif au fur et à mesure du débat, apparaissait le visage fermé, le regard fixé sur la caméra sans jamais regarder son adversaire.

Kamala Harris, dans une posture plus détendue, tournait fréquemment la tête vers sa rivale et affichait une expression parfois dubitative, parfois franchement moqueuse.