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20 septembre 2024 – 01:47
(Keystone-ATS) Le chef du Hezbollah a reconnu jeudi que le groupe chiite libanais avait subi un coup « sans précédent », suite aux explosions meurtrières de ses appareils de transmission au Liban. Il a promis une réponse « terrible » à cette attaque, qu’il attribue à Israël.
Israël recevra « un châtiment terrible et un juste châtiment », a prévenu Hassan Nasrallah dans un discours télévisé, annonçant l’ouverture d’une enquête interne sur les explosions qui ont fait 37 morts et près de 3.000 blessés mardi et mercredi, exacerbant les craintes d’une guerre à grande échelle au Moyen-Orient.
Israël n’a pas commenté cette attaque, survenue juste après que l’Etat hébreu a annoncé étendre ses objectifs de guerre à Gaza contre le Hamas palestinien jusqu’à la frontière avec le Liban pour permettre le retour chez eux des habitants du nord du pays, déplacés par les affrontements transfrontaliers quasi quotidiens depuis octobre entre le Hezbollah et l’armée israélienne.
Raids aériens
“Vous ne pourrez pas ramener les gens du nord” chez eux, a rétorqué le chef du Hezbollah, s’adressant aux dirigeants israéliens. “Le front du Liban avec Israël restera ouvert jusqu’à la fin de l’agression à Gaza”, a poursuivi Hassan Nasrallah. Le Hamas s’est dit “très reconnaissant” de ce soutien.
Depuis jeudi matin, le Hezbollah a revendiqué la responsabilité d’au moins 17 attaques contre 14 positions militaires israéliennes.
Côté israélien, l’armée a annoncé la mort de deux soldats « tombés au combat » dans le nord d’Israël. Elle a annoncé de nouvelles frappes jeudi soir, visant une centaine de lance-roquettes et des sites d’infrastructures du Hezbollah. Les opérations militaires contre le Hezbollah « se poursuivront », a déclaré jeudi soir le ministre de la Défense Yoav Gallant.
Selon l’agence de presse libanaise Ani, un « drone hostile » a survolé dans la soirée plusieurs zones du sud du Liban, diffusant des « discours incitatifs » contre le chef du Hezbollah et l’accusant d’avoir « provoqué une destruction totale ».
Téléavertisseurs et talkies-walkies interdits
Mardi, des explosions simultanées de téléavertisseurs, un système de radiomessagerie utilisé par le Hezbollah, se sont produites dans ses bastions de la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l’est du Liban, faisant 12 morts et des centaines de blessés, selon le ministère libanais de la Santé.
Le lendemain, une deuxième vague d’explosions, visant cette fois des talkies-walkies, a fait 25 morts, selon le ministère, portant le nombre de victimes sur deux jours à 37 morts et 2.931 blessés.
Le ministre israélien de la Défense a déclaré mercredi que le « centre de gravité » de la guerre se déplaçait « vers le nord », où des combats meurtriers avec le Hezbollah ont déplacé des dizaines de milliers d’habitants des deux côtés de la frontière avec le Liban.
Les principaux objectifs affichés jusqu’à présent par Israël ont été la destruction du Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et le retour des otages détenus dans le territoire palestinien.
« Nous accomplissons nos tâches simultanément » au nord et au sud, a souligné M. Gallant, en faisant référence à Gaza, et « notre tâche est claire : assurer le retour en toute sécurité des habitants du nord dans leurs foyers ».
Appareils préprogrammés
Selon un responsable de la sécurité libanaise, « les appareils [de transmission du Hezbollah] Les engins qui ont explosé étaient programmés pour exploser et contenaient des matières explosives. Une enquête préliminaire des autorités libanaises montre que les engins qui ont explosé ont été piégés avant d’entrer dans le pays, selon une lettre de la mission libanaise auprès de l’ONU consultée jeudi par l’AFP.
Le chef de la diplomatie libanaise, Abdallah Bou Habib, a annoncé le dépôt d’une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU suite à « l’agression cyberterroriste israélienne qui constitue un crime de guerre ».
La Turquie a accusé « Israël d’étendre la guerre au Liban », l’ONU et Washington ont mis en garde contre une « escalade », tandis que Londres a exprimé sa « profonde inquiétude » face à la « montée des tensions ».
Les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique iranienne, ont promis « une réponse écrasante du front de la résistance », qui regroupe des formations armées de la région hostiles à Israël.
Pendant ce temps, la guerre fait rage à Gaza, assiégée et plongée dans une crise humanitaire majeure. Selon la Défense civile de Gaza, cinq Palestiniens ont été tués dans une frappe nocturne à Gaza-ville, deux autres dans le bombardement d’une maison à Jabaliya (nord).
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