News Day FR

extrémistes et conspirateurs furieux contre l’éducation sexuelle des enfants, écoles incendiées

Les premiers incidents se sont produits à Charleroi, dans le sud du pays. Dans les quatre écoles, aux niveaux maternel et primaire, des inscriptions hostiles à ce programme scolaire qui venait d’être officiellement adopté par décret ont été découvertes, a indiqué Vincent Fiasse, procureur de la ville, qui dirige l’enquête. Depuis, le phénomène s’est amplifié et quatre autres écoles ont été incendiées et vandalisées en Wallonie, rapporte Le , portant à huit le nombre d’établissements visés ces derniers jours.

“Non Evras, sinon les prochains, c’est vous”, évoquaient des inscriptions noires sur plusieurs murs, selon des images de la télévision belge. Un acronyme qui fait référence à « Éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle », un cours de deux heures par an pour deux tranches d’âge destiné à répondre aux questions des élèves sur ces sujets sensibles.

Mais depuis la rentrée, le programme suscite une révolte sur les réseaux sociaux et des appels à manifester de la part des milieux ultraconservateurs, notamment des associations islamiques et de Civitas (catholiques intégristes). Selon Le Monde, une violente révolte alimentée par une intense campagne de désinformation mise en place par « des courants extrémistes et complotistes, hostiles entre autres aux personnes LGBT » ou à l’avortement. On y retrouve des anti-vaccins, des partisans de Poutine et même des climato-sceptiques, très conscients des méthodes de désinformation et de manipulation de l’information chères aux réseaux sociaux, TikTok en tête.

Et dimanche à Bruxelles, la capitale du pays, 1.500 personnes se sont rassemblées pour réclamer l’abandon de ces cours. En , le rappeur Rohff a relayé une pétition anti-Evras au nom de la lutte contre « la pédophilie et la perversion ».

« Campagne de désinformation »

Caroline Désir, la ministre francophone de l’Éducation, a dénoncé « une campagne de désinformation » destinée selon elle à « attiser la suspicion » et « effrayer les parents ». « Nous n’allons évidemment pas encourager l’hypersexualisation chez les jeunes, ni créer une orientation sexuelle ou une identité de genre. J’ai lu qu’on allait “apprendre aux enfants à se masturber”, c’est totalement inacceptable d’effrayer les parents à ce sujet”, a déclaré Mme Désir la semaine dernière sur la radio La Première (RTBF).

“Les enfants sont souvent confrontés très tôt à des choses qu’ils ne comprennent pas et qui peuvent même être dangereuses”, a commenté le ministre, faisant référence à la pornographie sur smartphone ou aux photos de nus échangées entre adolescents. C’est pourquoi Evras est important, pour les protéger mais aussi pour apporter des réponses aux questions qu’ils se posent lors de la puberté. »

En France, les mêmes fausses nouvelles, sur le même thème, émanant des mêmes milieux extrémistes, ont circulé en 2018, mêlant satanisme, légalisation de la pédophilie ou encore apprentissage de la masturbation à la maternelle, obligeant le gouvernement à démentir.

Sur le même sujet

Éducation sexuelle : « Il faut oser en parler avec ses enfants »

Une étude récente publiée par le collectif #NousToutes dénonce le trop peu d’éducation sexuelle dans les écoles. Un constat partagé par Maëlle Challan Belval, présidente de l’organisme de formation Comitys et auteure du livre “Osez en parler !” Savoir parler d’amour et de sexualité avec ses enfants »

Risques terroristes

Mercredi, le bourgmestre de Charleroi Paul Magnette a dénoncé “une forme de terrorisme”, des “actes barbares”, et promis que la police ferait “le maximum pour retrouver le(s) auteur(s) de cette infamie”.

Le cours « Evras », présenté par Mme Désir sous la forme d’une « animation » de deux heures par des intervenants extérieurs agréés, concerne les élèves du sixième niveau du primaire (11-12 ans) et ceux du quatrième niveau du secondaire ( 15-16 ans). ). Obligatoire depuis 2012, elle n’était pas systématiquement assurée jusqu’alors, faute de moyens. Son objectif est de « rassurer les élèves sur les questions qu’ils se posent lors de la puberté » et de « les protéger de situations potentiellement dangereuses ou problématiques », a insisté la ministre, citant « le sexisme, les violences sexuelles, les stéréotypes de genre ».

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

Related News :