Vladimir Poutine et son homologue iranien Massoud Pezeshkian ont signé vendredi un accord de partenariat stratégique, renforçant notamment leur « coopération militaire ». Ceci dans le cadre de leur alliance destinée à faire contrepoids à tout « diktat » de l’Occident.
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17 janvier 2025 – 18h25
(Keystone-ATS) Soumis à de lourdes sanctions internationales qui affectent leurs économies, la Russie et l’Iran ont procédé ces dernières années à un rapprochement accéléré, notamment depuis l’assaut contre l’Ukraine.
Les deux pays ont également subi, en décembre, un échec commun et une perte d’influence avec la fuite de Syrie de leur allié Bachar al-Assad.
Plusieurs domaines couverts
Vendredi, Vladimir Poutine et Massoud Pezeshkian ont signé un « accord de partenariat stratégique global », un pacte couvrant plusieurs domaines.
Il s’agit d’un texte « aux objectifs ambitieux », a salué Vladimir Poutine, affirmant que Moscou et Téhéran s’opposaient ensemble à « tout diktat venant de l’extérieur ». Massoud Pezeshkian s’est contenté d’un accord qui ouvrira des « horizons » entre les deux pays.
Face aux « menaces sécuritaires »
L’accord prévoit notamment de “développer la coopération militaire” et de se soutenir mutuellement face aux “menaces sécuritaires”, selon le contenu de l’accord en 47 articles publiés par le Kremlin après la signature.
Selon le document, si la Russie ou l’Iran étaient confrontés à une « agression », l’autre pays ne fournirait aucune « aide » au pays agresseur. Ce point ne prévoit toutefois pas que les pays signataires se fourniraient mutuellement une assistance militaire dans ce scénario.
Différence avec la Corée du Nord
Moscou a conclu l’année dernière un texte du même nom avec la Corée du Nord. Un article de ce document prévoit une « aide militaire immédiate » en cas d’agression armée d’un pays tiers.
Mais le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, cité par les médias russes, a affirmé cette semaine que le traité avec Téhéran ne visait pas à « créer une alliance militaire » similaire à celle scellée entre Moscou et Pyongyang.
La Corée du Nord est accusée par Kiev et les Occidentaux d’avoir envoyé des soldats combattre aux côtés de l’armée russe contre les forces ukrainiennes. Moscou et Pyongyang n’ont ni confirmé ni infirmé.
Drones et missiles
Téhéran, de son côté, est accusé par l’Occident de fournir à la Russie des drones explosifs et des missiles à courte portée, aidant ainsi l’armée russe en Ukraine. Des accusations rejetées par l’Iran.
-L’accord signé vendredi prévoit également des échanges “dans le domaine des utilisations pacifiques de l’énergie atomique”, notamment “la construction d’installations d’énergie nucléaire”.
Contrepoids à l’influence américaine
Téhéran et Moscou veulent faire contrepoids, aux côtés de Pékin et Pyongyang, à l’influence américaine. Ils ont noué des liens étroits et se soutiennent mutuellement sur de nombreuses questions internationales, du Moyen-Orient au conflit en Ukraine.
Cette signature intervient quelques jours avant le retour au pouvoir à Washington de Donald Trump, architecte d’une politique dite de « pression maximale » envers l’Iran lors de son premier mandat (2017-2021).
Ukraine
Le président élu américain a également promis de mettre fin rapidement au conflit en Ukraine, sans préciser comment.
Vendredi, Massoud Pezeshkian a appelé lors de sa conférence de presse commune avec Vladimir Poutine à “des négociations et à la paix” entre Moscou et Kiev, trois ans après le début de l’assaut lancé par le Kremlin.
Une précédente traduction russe de ses propos parlait d’un « règlement politique » de ce conflit.
Moyen-Orient
Les deux dirigeants ont déclaré avoir également discuté de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas, Vladimir Poutine affirmant espérer une « stabilisation à long terme ».
“Nous espérons qu’un cessez-le-feu permanent sera établi à Gaza et que les agressions sur cette terre cesseront”, a déclaré Massoud Pezeshkian.
“L’Iran et la Russie, conscients de leur responsabilité historique, construisent un nouvel ordre”, a écrit Abbas Araghchi, le chef de la diplomatie iranienne, dans un article publié cette semaine par l’agence de presse russe Ria Novosti.
Il a affirmé qu’il s’agissait de remplacer « l’hégémonie » – sous-entendue par l’Occident – par la « coopération ».
Consolider la « dynamique positive »
Massoud Pezeshkian, arrivé vendredi matin à Moscou, avait déposé une gerbe de fleurs devant la tombe du Soldat inconnu et rencontré le Premier ministre russe Mikhaïl Mishustin.
La dernière rencontre entre MM. Pezeshkian et Poutine remontent au mois d’octobre, lors du sommet des BRICS en Russie. Vladimir Poutine a ensuite appelé à consolider la « dynamique positive » concernant leur coopération économique.
La Russie souhaite notamment développer un projet de corridor logistique – ferroviaire et maritime – entre Moscou, Bakou et Téhéran, sur un axe nord-sud.