« Cérémonie sans protocole » en ce début d’année avec les forces vives du département, a présenté Françoise Souliman, préfète de Meurthe-et-Moselle, lors du premier petit-déjeuner de presse de 2025 qui s’est tenu jeudi 16 janvier. se tiendra conjointement avec la Mairie de Nancy, à l’occasion de la célébration du 14 juillet, dans les jardins de la préfecture. Une demande qu’elle a elle-même formulée auprès de Mathieu Klein, maire de Nancy.
Autre nouveauté de ce début d’année, l’arrivée du nouveau sous-préfet de Toul, puisque le territoire bénéficiait jusqu’à présent des services d’un agent en intérim depuis septembre 2024. Une bonne nouvelle pour le préfet du Lunévillois, forcément impactés par la situation, qui pourront désormais se consacrer pleinement à leur territoire. ” [Ce dernier] J’ai commencé à connaître le parcours par cœur», plaisante à ce sujet Françoise Souliman, qui préfère, comme à son habitude, aborder la situation avec une pointe d’humour. Une petite présentation s’impose : il s’agit de Nizar Azouz, qui, après une expérience au sein de l’administration pénitentiaire, a exprimé son souhait de mettre son expérience au service des territoires. Il prendra ses nouvelles fonctions à partir du 27 janvier.
Des fêtes de fin d’année « calmes »
Après cette brève introduction, faisons le point sur l’exercice 2024 qui vient de s’achever avec, tout d’abord, un rapide débriefing sur les fêtes de fin d’année, connues pour être régulièrement le théâtre de dérives. Selon les mots de Madame la Préfète, la période a été cette fois « plutôt calme ». Des moyens renforcés avaient néanmoins été déployés pour la prévention, notamment le déploiement de 102 patrouilles de police municipale et de gendarmerie, appuyées par des agents de la force Sentinelle. Parallèlement, une unité de CRS était mobilisée dans la commune de Mont-Saint-Martin, en proie à des épisodes de violence ponctuels mais particulièrement virulents, comme ce fut le cas lors des émeutes urbaines de juin 2023 ou encore en juillet 2024. Dans le détail, 14 véhicules ont été incendiés, une portée « basse » selon Françoise Souliman. Parallèlement, une quarantaine d’interventions ont été réalisées, soit une baisse de 45% par rapport à 2023.
Parlant de sécurité, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a demandé aux préfets d’établir des « plans départementaux internes de sécurité », comme le rappelle Françoise Souliman. L’exercice consiste ni plus ni moins à réaliser un état des lieux de la situation par territoire, accompagné de propositions de solutions et dont une copie est attendue le 20 janvier. Travaux aboutissant à l’élaboration d’une feuille de route listant « sept actions opérationnelles » ciblées. par secteur, dans les domaines du logement social, des transports en commun, de la délinquance dans les zones sensibles, de l’accompagnement et de l’accompagnement des victimes, de l’occupation illégale des terrains (122 cas enregistrés en 2024). Concernant ce dernier aspect, la préfecture et les collectivités concernées doivent finaliser le schéma départemental d’accueil des voyageurs d’ici fin 2025 pour être sur les rails. Un sujet sur lequel il est toujours difficile de trouver un terrain d’entente, reconnaît le préfet.
-Aide aux industries
Concernant la situation économique, point essentiel de ces bilans réguliers, la santé des entreprises de Meurthe-et-Mosellanes zigzague et s’inscrit dans « une trajectoire incertaine » malgré « certains signaux positifs ». Globalement, le taux de chômage est inférieur à la moyenne nationale (4 % en 54 contre 7 % en France) ; un chiffre d’affaires global des entreprises en baisse de 4%, il en va de même pour le secteur de la construction avec une baisse de 4,8% ; des investissements « dynamiques » avec une hausse de 12% ; ainsi qu’une hausse de 20% des offres d’emploi, notamment dans les secteurs de la maintenance, de l’industrie et de l’agriculture, preuve de la difficulté dans ces secteurs à recruter, « malgré les efforts déployés ». Un chiffre qu’il faut néanmoins contrebalancer avec la récente obligation d’inscrire les bénéficiaires du RSA auprès de France Travail (anciennement Pôle emploi).
Mais le gros du travail, du côté des entreprises, consiste, pour les années à venir, à accompagner les industries dans leurs plans de décarbonation, ces dernières étant « particulièrement consommatrices d’énergie ». Dans le cadre de l’appel à projets national « France 2030 », 80 projets ont été sélectionnés dans le département pour un montant total d’aide estimé à 235 millions d’euros. En ce sens, deux appels à projets « majeurs » doivent avoir lieu au cours de l’année 2025, dans le cadre du dispositif national « DECARB IND 25 », dédié aux demandes d’aides supérieures ou égales à 20 millions d’euros. D’autant que la Meurthe-et-Moselle compte sur son territoire « quatre des cinquante sites industriels les plus émetteurs de CO2 ».2 de France » : Novacarb, Solvay, PaM Saint-Gobain et Vicat. « La survie de ces entreprises passe par la décarbonation », souligne le préfet.
Parallèlement, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a entrepris le recrutement de plusieurs porteurs de projets dont la mission sera d’accompagner cette transition écologique sur trois territoires ciblés : Val de Lorraine, Pays Terre de Lorraine, Pays du Lunévillois. Pour cela, une enveloppe de 80 000 euros sera déployée sur deux ans par territoire via le Fonds vert. Récemment, l’entreprise de Saint-Hubert, basée à Ludres, a pu bénéficier de l’accompagnement de ce dispositif via le programme « Territoire d’industrie en transition écologique ».