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« l’équilibre » budgétaire selon Paris Cité

« l’équilibre » budgétaire selon Paris Cité
« l’équilibre » budgétaire selon Paris Cité

Le vote du budget 2025 de l’Université Paris Cité était à l’ordre du jour du conseil d’administration qui a précédé les vacances de Noël. De nombreuses autres universités ont voté le budget ces dernières semaines, souvent avec des budgets déficitaires. A Paris 8, le déficit s’élève à 15,6 millions d’euros pour l’année 2024, au Mirail à Toulouse à 10 millions d’euros, et à Nanterre, sans être chiffré, la présidence s’exprime » déficits importants « . Pour y remédier, chacune de ces universités prépare des cures d’austérité drastiques.

Bien qu’opposée au budget du gouvernement Barnier, la présidence a néanmoins affirmé, lors d’une conférence le 3 décembre, avoir déjà fait des « efforts » – y compris des coupes budgétaires – pour pouvoir amortir les conséquences d’une crise budgétaire, tout en refusant la normalisation du budget. classes pour la journée de grève du 5 décembre. Force est de constater que cette logique d’austérité et d’hypocrite se poursuit dans le budget prévu pour 2025.

Ainsi, lors du dernier conseil d’administration de Paris Cité, la présidence s’était alors félicitée d’avoir atteint l’équilibre, assurant dans la note de présentation du budget initial 2025, que ce dernier « démontre la capacité de l’université à respecter sa trajectoire budgétaire pour atteindre l’équilibre, tout en menant des projets ambitieux et structurants pour ses activités de formation et de recherche et d’innovation » et « bénéficie des efforts déployés par l’ensemble de l’université pour réduire les dépenses de fonctionnement et maîtriser le déclin technique des personnes âgées [l’évolution de la masse salariale du personnel universitaire en fonction du vieillissement, ndlr]. »

Derrière le retour à « l’équilibre » : 24 millions de coupes budgétaires

LE ” les efforts déployés » en question concernent en réalité les 24 millions de réductions budgétaires qui ont été appliquées l’année dernière en obligeant chaque faculté (Santé, Sciences et Société et Humanité) à réduire son budget de 20 % hors masse salariale. Ainsi, neuf millions d’euros ont été supprimés de la partie « fonctionnement » du budget, et quinze millions de la partie « investissement ». Si Paris Cité est en équilibre contrairement à d’autres universités, c’est parce que des progrès ont déjà été réalisés et que la violente cure d’austérité a déjà commencé l’année dernière.

Loin d’être ponctuelle, cette dernière va se poursuivre dans les années à venir. La note budgétaire précise que : « Les efforts demandés aux unités et composantes de recherche pour leurs dépenses en 2024 ont été maintenus en 2025, et le niveau d’allocation 2024 sera le même. » Et cela a des conséquences concrètes sur l’emploi, les conditions de travail mais aussi les conditions d’études.

En effet, la discussion sur le budget s’est accompagnée d’un vote sur la « campagne pour l’emploi 2025 ». Celui-ci propose les « mesures d’économie » suivantes : « construire le recrutement des enseignants-chercheurs sur le principe d’un objectif d’économies calculé en faisant la différence entre la masse salariale libérée par les départs et le remplacement de ces postes par ATER pendant un an », et « encadrer le remplacement des BIATSS au regard de la criticité des activités et de leur impact en termes de continuité de service et d’accueil des usagers ».

Il s’agit donc, d’une part, de remplacer les enseignants-chercheurs par des ATER (Attachés Temporaires d’Enseignement et de Recherche) et donc par des contrats très précaires, d’un an, payés au Smic, avec des délais de paiement de plusieurs mois parfois. Et d’autre part, il s’agit de supprimer des postes BIATSS ou de ne pas assurer leur renouvellement, cela se reflète en termes de recrutement : en 2022 les concours généraux pour BIATSS étaient au nombre de 191, et ils sont passés à 100 en 2025, soit une réduction de moitié. dans trois ans. Et ce alors que les services sont déjà épuisés, le personnel du secrétariat n’arrive pas à faire face aux demandes des étudiants, et les situations de burn-out se multiplient ces dernières années.

Ainsi, l’équilibre promu par la présidence se réalise sur le dos des précaires qui doivent faire fonctionner l’université à plein régime, avec des conditions de travail et d’études qui ne cessent de se dégrader.

L’austérité pour mieux imposer les entreprises aux universités

Cette austérité est imposée par le gouvernement à travers des réductions d’allocations et des augmentations de dépenses non compensées par l’État (comme l’augmentation des coûts de l’énergie ou celle du CAS Retraite), poussant vers un « autofinancement ». Ceci dans le but d’accélérer la sélection et d’augmenter les frais d’inscription, de supprimer la formation ou encore d’intensifier les partenariats avec le secteur privé.

Et la présidence de Paris Cité, à la pointe du projet néolibéral pour l’université, l’a bien compris. Elle se félicite du « dynamique de notre CAF [Capacité d’auto-financement, soit la capacité d’investir à partir de la trésorerie directement générée par l’activité de l’université, sans décalage de paiement ndlr] ” OMS ” devrait permettre à l’établissement de retrouver une capacité d’investissement à moyen et long terme, contribuant ainsi à l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail. » Toutefois, ces ressources propres (hors subventions régionales et autres) sont celles des frais d’inscription (directement payés par les étudiants et leurs familles) et de recherche dont les « contrats de prestation de recherche hors ANR » (712 000 euros), permettant aux entreprises de façonner un budget supplémentaire. partie intégrante de la recherche publique dans leur intérêt. Parmi les sources de revenus propres à l’Université Paris Cité on retrouve également la Fondation Université Paris Cité qui structure des partenariats avec le secteur privé et des entreprises telles que BNP Paribas, AXA, AG2R La Mondiale, Air Liquide, etc.

L’austérité vise à imposer le projet néolibéral des classes dominantes à l’université. Il s’agit de façonner les universités en fonction des besoins des employeurs en matière de main-d’œuvre et de recherche. Et si la présidence de l’UPC a marqué une opposition superficielle aux attaques budgétaires promises par l’ancien ministre ESR, elle est à l’avant-garde de la création de cette université néolibérale.

Il est donc urgent pour nous, étudiants et personnels de l’université, de reprendre le contrôle de la lutte contre l’austérité. En Californie, le Poing levé a voté contre le budget et contre la précarité des travailleurs universitaires. Mais pour mettre véritablement fin aux attaques en cours, il faut commencer dès maintenant à reconstruire un mouvement étudiant fort, qui transformera les assemblées générales tenues l’année dernière en un vent de colère et de contestation capable d’imposer une université autre que celle qui soumet la recherche. aux besoins et désirs des entreprises et de leurs actionnaires.

 
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