Inde –
Début du pèlerinage géant hindou de Kumbh Mela
400 millions de fidèles sont attendus à Prayagraj, au nord de l’Inde, pour le pèlerinage hindou de la Kumbh Mela, organisé tous les douze ans.
Publié aujourd’hui à 3h14
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C’est parti pour le plus grand pèlerinage de tous les temps ! Des bains rituels de masse ont débuté lundi à Prayagraj, dans le nord de l’Inde, à l’occasion du méga-festival hindou du Kumbh Mela où sont attendus quelque 400 millions de personnes.
Avant l’aube, les premiers groupes de pèlerins plongeaient dans les eaux froides du confluent des fleuves sacrés du Gange, de la Yamuna et de la mythique Sarasvati pour, comme l’exige la tradition hindoue, laver leurs péchés.
“C’est une opportunité à ne pas manquer pour un hindou”, résume Reena Rai, une entrepreneuse de 38 ans originaire de l’Etat central du Madhya Pradesh, à mille kilomètres de là.
240 millions de personnes en 2019
Organisé tous les douze ans, ce rendez-vous s’annonce cette année comme celui de tous les records – du 13 janvier au 26 février. Les dernières célébrations religieuses organisées au même endroit en 2019 ont rassemblé 240 millions de fidèles, selon le gouvernement.
A titre de comparaison, le grand pèlerinage musulman annuel à La Mecque (Arabie Saoudite) n’a rassemblé que 1,8 million de fidèles en 2024. Même pour le pays le plus peuplé du monde, avec ses 1,4 milliard d’habitants habitués à la logistique des célébrations de masse, accueillant l’équivalent de la combinaison des populations américaine et canadienne était une tâche herculéenne.
Les organisateurs ont installé 150 000 toilettes, 68 000 lampadaires et un campement de tentes qui couvre une superficie équivalente aux deux tiers de la péninsule new-yorkaise de Manhattan. Une foule compacte de pèlerins venus de toute l’Inde et d’ailleurs y ont élu domicile pendant le week-end.
Cortèges
Malgré la pluie, les baigneurs ont commencé à affluer dimanche sur les berges des rivières, au son des tambours et au milieu de cortèges d’éléphants et de tracteurs chargés de statues de dieux ou de déesses.
Au milieu d’eux, les moines entièrement parés d’orange – couleur de l’hindouisme – et les ascètes au corps noirci de cendre distribuaient des bénédictions de toutes leurs forces. Quant aux fidèles les plus impatients, ils n’ont pas attendu le coup d’envoi des festivités, lundi avant le lever du soleil, pour s’immerger.
Chandrakant Nagve Patel, 56 ans, a jeté les sacs en plastique qui le protégeaient de la pluie pour se baigner dans les eaux froides. “Une fois que vous êtes dans l’eau, vous ne ressentez même plus le froid”, a-t-il déclaré avec bravade. “C’est comme si je ne faisais qu’un avec Dieu.”
« Tout est si beau »
En plus de laver les péchés, les bains pris au confluent des rivières sacrées lors de la Kumbh Mela permettent également de se libérer du cycle des renaissances et des réincarnations. Des centaines de bateaux sont prêts à accueillir ceux qui ne se contentent pas d’une immersion sur les berges en les emmenant au milieu des eaux jusqu’au Sangam, point exact de confluence des trois rivières.
La police indienne a déployé de nombreux militaires pour assurer, selon un porte-parole, une « sécurité maximale » aux pèlerins. Partout, les ruelles de la ville éphémère qui a grandi à Prayagraj (l’ex-Allahabad) étaient ornées d’affiches glorifiant le Premier ministre hindou ultranationaliste Narendra Modi, annoncé sur place.
Originaire de l’État du Maharashtra (ouest), Bhawani Baneree, un fonctionnaire, n’a pas regretté d’avoir fait le déplacement. L’ambiance est “très animée”, s’est-il réjoui, “tout est si beau”. En 2017, la Kumbh Mela a été déclarée patrimoine immatériel de l’humanité par l’UNESCO, qui la qualifie de « plus grand rassemblement pacifique de pèlerins au monde ».
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