Soupçons de financement libyen : Sarkozy attendu devant le tribunal

Soupçons de financement libyen : Sarkozy attendu devant le tribunal
Soupçons de financement libyen : Sarkozy attendu devant le tribunal

Soupçons de financement libyen

Nicolas Sarkozy est attendu lundi au tribunal de Paris

L’ancien chef de l’Etat français est accusé, avec trois anciens ministres, de financement illégal de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.

Publié aujourd’hui à 10h26

Abonnez-vous maintenant et profitez de la fonction de lecture audio.

BotTalk

Nouveau procès pour Nicolas Sarkozy : l’ancien chef de l’Etat est attendu lundi après-midi au tribunal d’instance de Paris, cette fois pour répondre, depuis quatre mois et aux côtés de trois anciens ministres,accusations de financement illégal de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.

L’ancien président, 69 ans, sera présent pour l’ouverture de son procès à 13h30, assure son entourage, se disant “combatif” et “déterminé” à prouver son innocence face à ce qu’il a toujours qualifié de ” fable”.

Il est accusé d’avoir conclu un « pacte de corruption » avec le riche dictateur libyen tombé en 2011 fin 2005, notamment avec l’aide de ses très proches amis Brice Hortefeux et Claude Guéant, afin de le « soutenir financièrement » son accession. à l’Élysée.

Dix ans de prison et 375 000 euros d’amende

Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, il encourt 10 ans de prison et 375 000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc inéligibilité) pouvant aller jusqu’à 5 ans. . L’accusation sera portée par le Parquet national financier (PNF).

“Je suis convaincu d’une culpabilité qui donne lieu à un procès”, tirée des “auditions, témoins, traçage des flux financiers, éléments d’entraide qui nous ont été fournis par 21 pays au total”, a déclaré lundi matin le procureur financier Jean-François Bohnert. sur BFMTV/RMC.

Mais cette thèse, « qui sera combattue par la défense », « doit être partagée par ceux qui décident, les juges », qui trancheront après les quatre mois de procès, a-t-il ajouté.

“Nous n’avons qu’une seule boussole”

« Notre travail n’est pas un travail politique, nous ne sommes pas engagés politiquement », a-t-il également déclaré. Nous n’avons qu’une seule boussole, et c’est la loi.

Il s’agit du cinquième procès en cinq ans de Nicolas Sarkozy, condamné en première instance et en appel dans l’affaire Bygmalion (sur le financement de sa campagne de 2012, il a fait appel), et dans l’affaire Bismuth.

Dans cette dernière affaire, dite des « écoutes », son recours a été rejeté mi-décembre, rendant définitive sa peine à un an de prison sous bracelet électronique, une sanction inédite pour un ancien président.

Il ne porte pas encore de bracelet – cela pourrait prendre plusieurs semaines – qui lui a permis de passer ses vacances aux Seychelles, avec son épouse, la chanteuse Carla Bruni, et leur fille.

“Il va se battre.”

Le procès débutera par l’appel des 12 accusés, parties civiles et témoins, avant les questions de procédure, qui devraient occuper le tribunal tout au long de la première semaine.

Les audiences auront lieu les lundi, mercredi et jeudi après-midi jusqu’au 10 avril. Selon son entourage, Nicolas Sarkozy sera présent à chaque audience durant le premier mois, consacré aux soupçons de financement. Des aspects supplémentaires seront discutés dans les semaines à venir.

« Il combattra la construction artificielle imaginée par le parquet. Il n’y a pas de financement libyen pour la campagne”, a déclaré son avocat, M.e Christophe Ingrain.

« Pacte de corruption »

Pour l’accusation, le « pacte de corruption » a été conclu à l’automne 2005 à Tripoli, sous la tente de Mouammar Kadhafi, connu pour être très généreux avec ses visiteurs étrangers.

Nicolas Sarkozy était alors un ministre de l’Intérieur ambitieux et très médiatisé qui pensait à l’élection présidentielle « pas seulement quand (il) se rase ». Sa visite en Libye était officiellement consacrée à l’immigration clandestine.

L’accusation n’a pas été en mesure d’établir le montant total exact du financement allégué. Mais après 10 ans d’enquête, un « faisceau d’indices » a convaincu les juges d’instruction de l’existence de ce soutien financier, qui serait venu par l’intermédiaire de Claude Guéant et Brice Hortefeux, alors garde rapprochée de Nicolas Sarkozy.

Visite controversée à Paris

Les supposées contreparties ? Une réhabilitation internationale d’abord : Kadhafi sera accueilli en grande pompe par Nicolas Sarkozy, président nouvellement élu, lors d’une visite controversée à Paris, la première depuis trois décennies.

Mais aussi la signature d’importants contrats et un coup de pouce judiciaire à Abdallah Senoussi, directeur des renseignements libyens condamné à perpétuité en son absence en pour son rôle dans l’attaque du DC-10 d’UTA en 1989, qui coûta la vie à 170 personnes. personnes dont 54 Français. Une vingtaine de proches sont parties civiles au procès.

Parmi les prévenus figure l’ancien ministre Eric Woerth, trésorier de la campagne, dans laquelle circulait de l’argent liquide d’origine inconnue selon l’enquête. Ainsi que deux hommes de l’ombre, rompus aux négociations internationales parallèles : le discret Alexandre Djouhri et le sulfureux et polyvalent Ziad Takieddine – aujourd’hui en cavale au Liban.

Bulletin

“Dernières nouvelles”

Vous voulez rester au courant de l’actualité ? La Tribune de Genève vous propose deux rendez-vous par jour, directement dans votre boîte email. Ainsi, vous ne manquez rien de ce qui se passe dans votre canton, en Suisse ou dans le monde.

Autres bulletins d’information

Se connecter

AFP

Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.

11 commentaires

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Forage interdit dans une zone maritime
NEXT Trump fait appel de la condamnation prévue vendredi