Lun itinéraire Le principal lien reliant la région de Kurram au reste du Pakistan est coupé par les autorités depuis plus de soixante-dix jours pour tenter d’endiguer une flambée de violence. Les habitants manquent de tout : moyens de transport pour aller à l’école, médicaments, bois de chauffage, nourriture. Ce blocage a entraîné une grave crise humanitaire, avec une trentaine d’enfants morts ces deux derniers mois faute de soins. Situé au nord-ouest du Pakistan, le district montagneux de Kurram est le seul de la province de Khyber Pakhtunkhwa où la communauté musulmane chiite, minoritaire au Pakistan, est majoritaire.
Le 21 novembre, la route a été exceptionnellement ouverte à un convoi, escorté par la police, transportant des hommes, des femmes et des enfants de Parachinar à Peshawar. Les véhicules ont été pris dans une embuscade tendue par des militants sunnites. Les violences se sont poursuivies pendant trois jours, faisant 130 victimes.
Terreur et mort
Un vieux conflit foncier oppose les deux communautés, mais la résurgence de la violence est enracinée dans la géographie du district de Kurram. Elle est située non loin de la ligne Durand qui délimite la frontière moderne entre le Pakistan et l’Afghanistan, passage et point de repère pour les groupes terroristes, qui prospèrent dans la région depuis le retour, en 2021, des talibans à Kaboul. L’une des premières décisions des nouveaux hommes forts afghans a été de libérer les membres du Tehrik-e-Taliban Pakistan (TTP), les talibans pakistanais, emprisonnés par le précédent gouvernement.
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