François Bayrou a convoqué tout le monde, sauf la France Insoumise et le Rassemblement national.
AFP
Près d’une semaine après sa nomination, le nouveau Premier ministre français François Bayrou a invité jeudi les forces politiques, à l’exception de LFI et du RN, et leur a proposé de rejoindre son gouvernement, se disant prêt à “reprendre” la réforme des retraites.
Selon les services du Premier ministre et plusieurs participants à ces discussions, celui-ci a tenté de convaincre la trentaine de responsables assis autour de lui avec deux propositions phares. La première : une « offre publique de participation » au gouvernement, adressée à tous les partis présents autour de la table.
La seconde : « reprendre sans suspendre » la réforme des retraites adoptée en 2023, que la gauche et le Rassemblement national veulent abroger.
Un accueil plutôt cool
Rien ne garantit toutefois que les propositions du Premier ministre feront bouger les lignes, tant l’accueil de cette réunion au sommet a été cool auprès de certains invités, même si tous ont honoré leur participation.
Le centriste a succédé à Michel Barnier, renversé après seulement trois mois de mandat par une censure historique votée par les députés de gauche et d’extrême droite.
François Bayrou devient ainsi le sixième chef du gouvernement depuis la première élection d’Emmanuel Macron en 2017 et le quatrième en 2024, une instabilité de l’exécutif que la France n’avait pas connue depuis des décennies.
Nommé vendredi, au terme d’une matinée tendue dans le bureau d’Emmanuel Macron, François Bayrou a depuis reçu dirigeants politiques et parlementaires lors de réunions officielles ou plus informelles. Mais sa première semaine à Matignon a surtout été marquée par le barrage de critiques sur sa présence au conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, en pleine crise à Mayotte.
Le nouveau Premier ministre a dû s’en expliquer lors de sa première séance à l’Assemblée nationale, sans faire taire les critiques. Le tout en multipliant les déplacements à l’Élysée pour la formation du gouvernement.
Un gouvernement dimanche ?
Emmanuel Macron étant à Mayotte jeudi, avant de se rendre ensuite auprès des troupes françaises à Djibouti, plusieurs acteurs parlent d’une annonce gouvernementale dimanche. Mais les deux chambres de l’exécutif français ne donnent aucune date.
Dans sa lettre aux parties, François Bayrou évoque, à côté de la crise politique et budgétaire, la situation de l’archipel de l’océan Indien, qui subit « probablement la plus grave catastrophe naturelle de l’histoire de France depuis plusieurs siècles ».
Sans majorité à l’Assemblée, le centriste, qui prône depuis des décennies un gouvernement rassemblant diverses sensibilités, se trouve actuellement confronté aux revendications fortes des Républicains (LR) à droite et aux tentatives croissantes de censure à gauche.
Seulement 36% de satisfaits
Le format de la réunion convoquée jeudi par le Premier ministre n’est pas sans rappeler celui d’il y a neuf jours autour d’Emmanuel Macron à l’Élysée, où étaient évoqués des scénarios de non-censure des oppositions, en échange d’une absence de recours en 49.3 par le gouvernement ou dissolution par le président.
Le Premier ministre n’obtient que 36% de satisfaction, selon un sondage Ifop pour Sud Radio jeudi, contre 52% et 53% pour ses prédécesseurs Michel Barnier et Gabriel Attal, lors de leurs débuts à Matignon.
(AFP)