l’Arctique émet aujourd’hui plus de CO2 qu’il n’en absorbe, selon un rapport américain

“C’est un signe supplémentaire, prédit par les scientifiques, des conséquences d’une réduction insuffisante de la pollution due aux combustibles fossiles”, prévient Rick Spinrad, directeur de l’Agence américaine d’observation atmosphérique et océanique.

Publié le 12/10/2024 22:46

- de lecture : 3min

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Un paysage montagneux, sur les îles Axel Heiberg, dans l’Arctique canadien (Canada), le 5 novembre 2024. (MICHAEL RUNKEL / ROBERT HARDING RF / AFP)

C’est une région du particulièrement soumise aux effets du réchauffement climatique. L’Arctique émet désormais plus de dioxyde de carbone qu’il n’en stocke en raison notamment de la dégradation de sa végétation, selon un rapport américain de référence publié mardi 10 décembre. « va aggraver les effets du changement climatique »selon Rick Spinrad, directeur de l’Agence américaine d’observation atmosphérique et océanique (NOAA), auteur de ce rapport. Il voit « un signe de plus, prédit par les scientifiques, des conséquences d’une réduction insuffisante de la pollution due aux combustibles fossiles ».

Présente dans une grande partie de l’Arctique, la toundra est un milieu écologique composé de végétation adaptée aux régions très froides, recouverte de pergélisol. Aussi appelé pergélisol, ce sol gelé contient des quantités importantes de carbone. Or, au cours des dernières décennies, les incendies de toundra n’ont cessé de se multiplier et ont atteint un record en 2023, note l’agence. En brûlant la végétation, ces incendies libèrent du dioxyde de carbone dans l’atmosphère et endommagent également les couches isolantes du sol, accélérant ainsi le dégel à long terme du pergélisol.

« L’année 2023 a été une année record en matière d’incendies, en raison des incendies au Canada, qui ont émis près de 400 millions de tonnes de dioxyde de carbone »a expliqué Brendan Rogers, co-auteur du rapport, lors d’une conférence de presse. Cela représente, à titre de comparaison, « plus que les émissions annuelles de tous les autres pays à l’exception de la Chine, des États-Unis, de l’Inde et de la Russie »a-t-il précisé.

Après cette année record, 2024 arrive en deuxième position en termes d’émissions liées aux incendies de forêts survenant au nord du cercle polaire arctique, précise l’agence sur son site Internet. Par ailleurs, selon le rapport de la NOAA, basé sur des observations réalisées entre 2001 et 2020, les températures enregistrées à la surface de l’Arctique, mais aussi celles à au moins 15 mètres de profondeur, dans le permafrost, n’ont cessé d’augmenter ces dernières années.

Le fait que la toundra rejette désormais plus de CO2 qu’elle n’en stocke est « un signal d’alarme alarmant »a réagi mardi Brenda Ekwurzel, climatologue de l’ONG américaine Union of Concerned Scientists. « Une fois atteints, nombre de ces seuils d’impacts négatifs sur les écosystèmes sont irréversibles »elle a prévenu.


Monde

 
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