En Syrie, le Premier ministre chargé de la transition promet la stabilité

En Syrie, le Premier ministre chargé de la transition promet la stabilité
En Syrie, le Premier ministre chargé de la transition promet la stabilité

Le Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bashir, immédiatement nommé, a promis mardi calme et stabilité aux Syriens, deux jours après la chute du pouvoir de Bachar al-Assad lors d’une fulgurante offensive d’une coalition de rebelles.

Après la fuite de Bachar al-Assad vers la Russie et l’entrée des rebelles à Damas dimanche, la vie est revenue à la normale dans la capitale syrienne où les commerces ont rouvert. Mais pour de nombreux Syriens, la priorité reste la recherche de leurs proches disparus, pris dans des décennies de répression féroce de la part du clan Assad.

Dans le même esprit, Abu Mohammad al-Jolani, le chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) à la tête de la coalition rebelle en Syrie, a déclaré à Sky News depuis Damas que « les gens sont épuisés par le pays. pas prêt pour une autre, et ne se retrouvera pas dans une autre (guerre).

Il a également appelé les Syriens de l’étranger à rentrer chez eux pour permettre au pays de « prospérer », dans un entretien publié mercredi dans le quotidien italien Corriere della Sera.

« Préserver la stabilité »

Mohammad al-Bashir a présidé une réunion réunissant les nouveaux ministres et ceux du pouvoir déchu. “La mission du gouvernement intérimaire est de préserver la stabilité des institutions et d’éviter la désintégration de l’Etat”, a-t-il déclaré. Mohammad al-Bashir Bashir a été chargé de diriger le gouvernement de transition jusqu’au 1er mars.

>> Écoutez aussi le reportage à Damas de Céline Martelet et Noé Pignède :

Un Premier ministre « de transition » proche des rebelles du HST nommé jusqu’au 1er mars 2025 en Syrie / La Matinale / 4 min. / aujourd’hui à 07h18

Né en 1983, le Premier ministre a dirigé ces dernières années l’administration des rebelles à Idlib, leur fief du nord-ouest du pays. Dans cette ville, les rebelles ont installé une sorte de laboratoire islamo-conservateur, désireux de faire fonctionner les services publics et de démontrer leur aptitude à la gouvernance. Idlib présente un tableau très vaste de la terreur exercée par le califat déchu de l’État islamique. Mais le cadre religieux est strict : le culte chrétien est autorisé mais les croix sur les églises ont été supprimées.

Mohammad al-Bashir a toutefois assuré mercredi que les droits de toutes les confessions seront garantis dans le pays.

Ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, HTS affirme avoir rompu avec le jihadisme, alors que les pays occidentaux, dont les États-Unis, le qualifient de terroriste.

>> Explications du forum :

Les rebelles syriens nomment un Premier ministre de transition / Forum / 4 min. / hier à 18h00

Un optimisme prudent

Avec prudence, la communauté internationale a noté des signes plutôt positifs à l’égard des minorités et une absence jusqu’à présent de représailles à grande échelle contre les partisans du dictateur renversé.

Avant la nomination de Mohammad al-Bashir, l’envoyé de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a indiqué qu’il était en contact avec HTS, soulignant que cette organisation et d’autres groupes armés “envoyaient un message positif au peuple syrien”.

“Le test le plus important” sera la mise en œuvre de la transition, a-t-il néanmoins souligné.

Le chef de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a évoqué des « défis énormes » à venir, espérant que la Syrie ne reproduise pas les « scénarios terrifiants » de l’Irak, de la Libye et de l’Afghanistan.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a de son côté déclaré que les États-Unis « reconnaîtront et soutiendront pleinement un futur gouvernement syrien issu d’un processus (politique) inclusif ».

Des centaines de frappes israéliennes

Depuis la chute de Bachar al-Assad, l’ennemi d’Israël, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays « ne permettra à aucune force hostile de s’établir à sa frontière ».

>> Lire aussi : La fin du régime Assad rebat les cartes du pouvoir au Moyen-Orient

L’armée israélienne a déclaré avoir mené en 48 heures des centaines de frappes dans plusieurs villes de la Syrie voisine contre des sites militaires stratégiques “pour éviter qu’ils ne tombent entre les mains d’éléments terroristes”. Les dirigeants israéliens semblent craindre que le chaos ne se prépare en Syrie et agissent en conséquence, disent les experts.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné à l’armée d’établir « une zone exempte d’armes et de menaces terroristes dans le sud de la Syrie ». Auparavant, les troupes israéliennes avaient pris position « dans la zone tampon », à la limite de la partie du Golan syrien occupée par Israël.

Selon un responsable de l’ONU à New York, qui a requis l’anonymat, les forces israéliennes occupent sept positions dans la zone tampon.

hkr avec ats

 
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