Nouvelle vague d’instabilité politique à l’échelle nationale, avec la chute du gouvernement de Michel Barnier. Le député de la deuxième circonscription Emmanuel Tjibaou a réagi ce jeudi 5 décembre sur NC La 1ère, au vote de la motion de censure adoptée à l’Assemblée nationale à Paris.
En ce jour de commémoration de la disparition des dix séparatistes tués dans une embuscade en 1984, leLe député Emmanuel Tjibaou assiste aux cérémonies qui se déroulent à Hienghène, dans sa tribu en Tiendanite et au centre culturel Goa Ma Bwarhat. Il constate le vote sur la motion de censure. Emmanuel Tjibaou siège au sein du groupe de la Gauche Républicaine et Démocratique, et il n’a pas soutenu l’initiative parlementaire portée par le Nouveau Front Populaire.
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NC le 1er : L’adoption de la motion de censure intervient en ce jour particulier de commémoration. Comment voyez-vous les progrès que vous avez réalisés ?
Emmanuel Tjibaou: Ce devoir de mémoire ne se limite pas simplement à l’histoire de Hienghène ou à celle de Tiendanite. C’est l’histoire de notre pays tout entier et la contradiction qui existe aujourd’hui dans l’achèvement du processus de décolonisation.
Nous sommes les héritiers de cette mémoire depuis 1985. C’est le sens de nos échanges à travers les commémorations qui ont lieu chaque année avec un volet particulier car cela fait 40 ans aujourd’hui. Ce travail de mémoire est le fruit d’une génération.
J’avais 8 ans au moment des faits. Aujourd’hui, j’ai 48 ans. Je ne veux pas que mes enfants vivent à nouveau la même chose. C’est le sens de mon engagement, celui des gens de la vallée, des gens du bord de mer et de tous ceux qui arrivent aujourd’hui.
En fin de compte, nous commémorons non seulement l’histoire de cette incompréhension qui a provoqué des affrontements jusqu’au sang, mais qui permet aujourd’hui d’assumer et de porter un regard apaisé sur la décolonisation et en tout cas sur le chemin qu’il nous reste à parcourir vers une un avenir plus paisible.
NC 1er : Quelles conséquences sur les discussions politiques avec la chute du gouvernement Barnier ?
Emmanuel Tjibaou: Je suis d’accord avec les déclarations de Gil Brial sur votre radio cet après-midi concernant la situation critique actuelle.
Le dernier congrès de l’Union Calédonienne nous a donné mandat de discuter. Nous demandons maintenant au gouvernement de clarifier le cadre de ces négociations. Je pense que c’était aussi le sens des propos du député Nicolas Metzdorf.
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Clarifier le cadre nous permettra de nous asseoir autour de la table. Il y a eu le comité des signataires, puis il y a eu les partenaires. Et en début d’année, il y a eu des tentatives de tout le monde. Quand le gouvernement Barnier arrivera, on nous dit qu’il va essayer une nouvelle méthode et faire table rase… Nous avons dit négatif !
Nous devons améliorer les progrès réalisés par les loyalistes et les séparatistes et qui ont été stoppés par les événements du 13 mai.
Nous devons améliorer les progrès réalisés par les loyalistes et les séparatistes. Ils ont été arrêtés par les événements du 13 mai.
Si le mandat est assumé aujourd’hui par les deux présidentes de la chambre, Yaël Braun-Pivet
pour l’Assemblée nationale et Gérard Larcher pour le Sénat, une méthode doit de toute façon être déterminée. Et puis, on connaît déjà le calendrier. Nous avons décidé de le reporter, afin d’assurer ces discussions. C’est ce dont nous avons discuté à Canala lors de son dernier congrès.
Si l’État veut reprendre le contrôle, aujourd’hui, bien sûr, il n’y a plus d’exécutif. On nous dit qu’il y a quand même un patron, c’est M. Macron.