La ville de Kaédi, dans la vallée du fleuve Sénégal, a été secouée dans la nuit de lundi à mardi par des actes de pillage et de vandalisme qui ont conduit les forces de sécurité à affronter les “émeutiers” et à arrêter un certain nombre d’entre eux, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Deux des « émeutiers » sont morts en détention, le troisième plus tard à l’hôpital, a-t-il précisé.
Le ministère n’a pas fourni plus de détails sur les circonstances des décès, précisant seulement que les « émeutiers » avaient été placés en garde à vue en raison des circonstances du moment, à une heure tardive et en présence d’un grand nombre de manifestants.
Deux membres des forces de sécurité ont été grièvement blessés, dont l’un a été admis aux soins intensifs, a indiqué le ministère, qui a promis une “enquête transparente et approfondie” pour établir les causes des décès.
Le communiqué ne mentionne aucune nature politique à ces troubles. Il intervient cependant dans un contexte de protestations après l’annonce lundi des résultats définitifs provisoires donnant à M. Ghazouani une large victoire au premier tour de l’élection présidentielle de samedi.
Lire aussi : Mauritanie : El Ghazouani réélu président dès le premier tour avec 56,12% des voix
Le candidat Biram Dah Abeid, arrivé deuxième aux élections, a dénoncé des fraudes et menacé de manifestations pacifiques. Il a déclaré lundi qu’il attendait que ses propres équipes compilent les résultats avant de prendre “une décision finale”.
Des dizaines de personnes ont été interpellées à la suite de troubles lundi soir dans la capitale et à Nouadhibou (nord), a indiqué mardi à l’AFP une source proche de la police. Parmi elles figurent “de nombreux étrangers”, a-t-elle précisé sans donner plus de détails.
Espace de stabilité
Le calme régnait mardi à Nouakchott, où les commerces étaient ouverts et la population vaquait à ses occupations.
Mais l’internet mobile est coupé depuis lundi soir dans la capitale.
Les autorités n’ont fourni aucune explication pour cette interruption.
Les restrictions d’accès à Internet sont devenues courantes dans le monde entier alors que les gouvernements sont confrontés à des manifestations.
Lire aussi : Mauritanie : l’Internet mobile coupé après les manifestations liées à l’élection présidentielle
Les lendemains du scrutin de 2019, qui avait également vu M. Ghazouani remporter la victoire dès le premier tour, ont été marqués par des affrontements, l’arrestation d’opposants et de ressortissants de pays voisins accusés d’avoir participé à des manifestations, ainsi qu’une coupure d’internet pendant une dizaine de jours.
La Commission électorale nationale a déclaré lundi Ghazouani vainqueur du scrutin avec 56,12% des voix. Ces résultats doivent encore être validés par le Conseil constitutionnel.
S’il est confirmé, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, militaire de carrière de 67 ans élu une première fois en 2019, dirigera pendant cinq ans encore ce vaste pays désertique au carrefour de l’Afrique du Nord et de l’Afrique subsaharienne, zone de stabilité dans un Sahel troublé par le jihadisme et les coups d’Etat, et futur producteur de gaz.
Ce pays de 4,9 millions d’habitants n’a pas connu d’attaque jihadiste sur son sol depuis 2011, alors qu’elles pullulent au Mali voisin et ailleurs au Sahel.
Aucun incident majeur n’a été signalé durant l’élection présidentielle.
La Mauritanie a connu une succession de coups d’État de 1978 à 2008, avant que l’élection de 2019 ne marque la première transition entre deux présidents élus.
Par Le360 Afrique (avec AFP)
07/02/2024 à 19h24
