Brenda Biya, la fille du président du Cameroun, fait son coming out – .

La fille du président camerounais Brenda Biya, alias King Nasty, et son compagnon, le Brésilien Layyons Valença. Photo publiée sur son compte Instagram le 30 juin 2024. @KINGNASTYY/INSTAGRAM

La photo a été publiée sur Instagram le dimanche 30 juin, dernier jour du mois des fiertés pour la communauté LGBTQ+. Brenda Biya, 27 ans, fille du président camerounais Paul Biya, apparaît en train d’embrasser son compagnon, le mannequin brésilien Layyons Valença. Ce n’est pas la première fois que les deux femmes affichent leur proximité sur les réseaux sociaux. Mais cette fois, King Nasty, dont le pseudonyme de rappeur compte plus de 300 000 abonnés, a mis un terme aux rumeurs. Sur la photo, on voit Brenda Biya et Layyons Valença s’enlacer dans un ascenseur : « Je suis fou de toi et je veux que tout le monde le sache »est écrit dans la légende de la publication.

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La photo serait peut-être passée inaperçue s’il ne s’agissait pas de la fille du chef de l’État où l’homosexualité est un délit. Depuis 2016, l’article 347-1 du Code pénal camerounais prévoit jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et une amende de 200 000 francs CFA (305 euros) en cas de rapport sexuel entre deux personnes du même sexe.

Les condamnations ne sont pas rares, tandis que « Depuis les années 2000, le développement des mouvements LGBTQ+ à l’échelle internationale et la réponse mondiale au VIH ont renforcé la stigmatisation et la violence à l’encontre des personnes homosexuelles au Cameroun »explique l’anthropologue Patrick Awondo, directeur du Centre de recherche sur le genre et les discriminations à l’Université de Yaoundé I. Signe de la sensibilité du sujet, Brenda Biya a également désactivé la possibilité de commenter sa photo.

Un espoir

Ce « coming out » d’un enfant célèbre a été accueilli comme un espoir par les associations camerounaises de défense des droits LGBTQ+ que les mentalités évoluent. « Je salue le courage de Brenda Biya qui assume son droit fondamental d’aimer et d’être aimée »réagit à la Monde L’avocate Alice Nkom, figure de proue de la lutte pour les droits LGBTQ+ au Cameroun. Elle a notamment été l’avocate de Shakiro, une femme transgenre agressée en pleine rue à Douala puis condamnée en 2021 à cinq ans de prison au Cameroun avant d’être contrainte à l’exil en Belgique deux ans plus tard.

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Pour Nkwain Hamlet, directeur de l’organisation de défense des droits des homosexuels Working for our Wellbeing au Cameroun, c’est l’occasion de remettre la question au cœur du débat public : « Avant, cela ne venait que du milieu militant, mais maintenant que le sujet concerne la famille présidentielle, les choses pourraient changer. »

Dans un message sur X, l’activiste a appelé le président Paul Biya à ouvrir le débat sur la dépénalisation de l’homosexualité : « Pouvoir jouir de la liberté sexuelle ne devrait jamais être un privilège » il écrit, convaincu qu’un meilleur accès à l’éducation serait également nécessaire pour faire face à l’homophobie. « Tant que vous êtes protégé par votre classe sociale, vous n’êtes pas exposé à la même répression. »analyse l’anthropologue Patrick Awondo. Brenda Biya, elle, est à l’abri de la loi camerounaise : la fille du président camerounais est installée en Suisse.

 
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