Le Soudan s’enfonce dans une guerre d’usure – .

L’affrontement entre les généraux Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », et Abdel Fattah Al-Bourhane a plongé le Soudan dans une guerre d’usure depuis son déclenchement le 15 avril 2023.

La guerre au Soudan s’éternise. Lorsque le conflit a éclaté le 15 avril 2023, les deux armées pensaient pouvoir l’emporter rapidement. Mais si les deux camps ont longtemps misé sur une victoire militaire totale, celle-ci devient de plus en plus improbable. Les Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, et les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », s’affrontent quotidiennement dans ce qui est devenu une guerre d’usure, d’intensité variable, mais dont les civils paient un lourd tribut.

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« Aucune des deux parties ne semble en mesure de l’emporter. Aucune des deux parties ne dispose des moyens réels pour mener une guerre d’ampleur nationale. »déclare Suliman Baldo du groupe de réflexion Sudan Transparency and Policy Tracker. « Bien qu’ils ne cessent de faire valoir leurs muscles, les belligérants sont très affaiblis. Le pays est vaste et les lignes de front s’élargissent. Les deux camps présentent des faiblesses structurelles et ont perdu beaucoup de troupes. »ajoute Clément Deshayes de l’Institut de recherche pour le développement (IRD).

Alors que la guerre se poursuit, les chaînes de commandement s’effritent et de multiples tensions apparaissent de part et d’autre. Mobiles et bien entraînées au combat, les troupes du général Hemetti sont bien plus efficaces sur le terrain que leurs ennemis, parvenant à mener des offensives éclair. Les FSR sont cependant confrontées à des problèmes de commandement et de discipline de plus en plus sérieux. Leur chef, invisible depuis janvier, s’est discrètement réfugié aux Émirats arabes unis (EAU), d’où il continue de diriger la milice avec l’aide de son frère et bras droit Abderahim Dagalo, qui fait des allers-retours sur le terrain.

« Acheter l’allégeance des dirigeants locaux »

Dans les territoires sous leur contrôle, les FSR semblent incapables d’établir une administration efficace. Que ce soit au Darfour ou dans la région de la Gezira, grenier du pays plongé dans le chaos, les FSR imposent leur domination par la force, multipliant les pillages et les exactions contre les civils, à l’image du nettoyage ethnique mené par les paramilitaires à El-Geneina entre juin et novembre 2023.

« Politiquement, les FSR sont dans une affirmation de leur pouvoir de type mafieux, continues Clément Deshayes. La structure de commandement de la milice reste tribale, centrée principalement autour des Arabes Dagalo et Rizeigat. Grâce à leur manne financière, les RSF parviennent à acheter l’allégeance des dirigeants locaux, mais cela ne va pas sans poser de problèmes.

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