Toujours soutenu par ses alliés, dont la France et les États-Unis qui ont décidé d’ignorer les mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI), Benjamin Netanyahu poursuit son entreprise de destruction. Malgré la signature d’un cessez-le-feu, mardi 26 novembre, entre Israël et le Hezbollah, l’armée israélienne affirme avoir frappé une installation destinée à “pour stocker des roquettes à moyenne portée au sud du Liban” et avoir “a déjoué la menace”dans la soirée de ce jeudi 28 novembre.
Le maire de Baïssariyé, Nazih Eid, a déclaré qu’un avion de chasse avait visé « une zone forestière non accessible aux civils »situé dans sa localité. Des tirs israéliens ont également blessé deux personnes dans le village de Markaba, au sud du Liban, selon l’agence de presse libanaise ANI.
Un cessez-le-feu violé « à plusieurs reprises »
Malgré le cessez-le-feu, Israël a donc frappé le sud du Liban. Lors d’un entretien avec le média israélien Channel 14, Benjamin Netanyahu a menacé, par la même occasion, un « guerre intensive »si jamais la trêve négociée avec le Hezbollah… devait être violée.
Les Forces armées libanaises (FAL), qui ont commencé à déployer des troupes dans le sud du pays – conformément à l’accord – ont accusé Tel-Aviv d’avoir déjà violé “à plusieurs reprises” le cessez-le-feu. Rien d’étonnant quand on se souvient des propos du Premier ministre israélien le 26 novembre : « S’il (et le Hezbollah) tentatives de reconstruction des infrastructures terroristes près de la frontière, nous attaquerons. S’il tire une roquette, s’il creuse un tunnel, s’il amène un camion avec des missiles, nous attaquerons. »
L’accord de cessez-le-feu, conclu en présence de diplomates américains et français – alors que l’Élysée n’a pas hésité à parler de l’immunité de Netanyahu face au mandat d’arrêt émis par la CPI afin d’obtenir l’accord de Tel-Aviv à une présence française dans le pays mécanisme d’observation du cessez-le-feu – prévoit le retrait, dans un délai de soixante jours, de l’armée israélienne du Pays du Cèdre.
Selon Beyrouth, près de 4 000 personnes ont été tuées depuis octobre 2023
Le Hezbollah doit, de son côté, se retirer au nord du fleuve Litani, situé à environ 20 kilomètres de la frontière libano-israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires dans le sud du pays. Les forces armées libanaises devraient enfin déployer 1 500 soldats dans les prochains jours, pour renforcer les 4 000 déjà présents au nord du fleuve Litani. Des renforts qui devraient s’élever à 6 000 soldats dans les six prochains mois.
La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) est également sur place. Ciblée par l’armée israélienne, elle compte désormais poursuivre sa mission auprès des soldats libanais. Dans un communiqué du 27 novembre, il s’est félicité « l’engagement envers la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU comme voie vers la paix ». Cette résolution, datée de 2006 mais jamais mise en œuvre, prévoit effectivement le retrait du Hezbollah au-delà du fleuve Litani mais aussi celui des troupes israéliennes et la cessation par Israël de la violation systématique et répétée des espaces aériens et maritimes libanais.
Selon Beyrouth, près de 4 000 personnes ont été tuées depuis octobre 2023 sur son territoire, la plupart depuis fin septembre 2024. Côté israélien, 82 militaires et 47 civils sont morts sur place en treize mois, selon les autorités libanaises. . L’armée israélienne a envahi le sud du Liban le 1er octobre.
Dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu mercredi à l’aube, des dizaines de milliers de citoyens libanais, contraints de fuir les bombardements, ont néanmoins décidé de rentrer enfin chez eux, au sud. et l’est du pays, ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth. Des zones largement rasées – les villages libanais situés à la frontière avec Israël ont été détruits à au moins 70 % – par les attaques israéliennes, à l’image de ce qu’il a réalisé dans la bande de Gaza.
De son côté, l’armée libanaise continue de se déployer dans la zone, où elle installe des postes de contrôle. Les soldats n’avancent pas dans les zones où l’armée israélienne reste présente. Ce dernier compte rester au sud du Liban “faire respecter” la trêve. En attendant, Tel Aviv envisage de « se concentrer sur la menace iranienne »a annoncé Benjamin Netanyahu lors de son discours du mardi 26 novembre.
Cet accord permettra surtout à l’armée israélienne de reconstituer ses stocks d’armes. « Il y a eu des retards, et des retards importants, dans les livraisons d’armes »a insisté le Premier ministre israélien, ajoutant néanmoins que « ce retard sera bientôt rattrapé ». Une référence directe au retour prochain de Donald Trump, soutien déclaré du gouvernement israélien, à la tête des Etats-Unis.
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