BRUXELLES (Reuters) – Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne doivent se mettre d’accord jeudi sur les grandes lignes stratégiques et valider l’identité des hauts responsables du bloc pour les cinq prochaines années, avec une attention particulière sur les questions de défense pour aider l’Ukraine à vaincre la Russie. .
Les Vingt-Sept prévoient d’ouvrir jeudi leur sommet de deux jours à Bruxelles par la signature d’un accord de sécurité conclu avec le président ukrainien Volodimir Zelensky pour montrer le soutien de l’UE à Kiev dans sa guerre contre Moscou, qui entre dans sa troisième année.
Selon un projet de communiqué du sommet, les dirigeants européens réaffirmeront leur volonté de soutenir l’Ukraine aussi longtemps que nécessaire, soulignant une nouvelle fois que « la Russie ne doit pas prévaloir » et que Kiev doit récupérer les territoires occupés par Moscou.
Ils doivent également demander à l’exécutif européen de travailler sur un projet de prêt de 50 milliards d’euros à l’Ukraine financé par les revenus générés par les avoirs de la banque centrale russe gelés par l’Occident dans le cadre des sanctions imposées à la Russie pour l’invasion lancée en février 2022.
La guerre a mis en évidence le manque de préparation de l’UE à faire face à un conflit, tandis que Bruxelles peine à livrer rapidement suffisamment d’armes à Kiev dans sa lutte contre l’offensive russe. Des appels ont été lancés pour une plus grande coordination européenne en matière de défense, notamment en matière de financement de cette industrie.
La Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie ont appelé mercredi l’UE à établir une ligne de défense le long de la frontière du bloc avec la Russie et la Biélorussie, alliée de Moscou, afin de protéger l’UE de toute menace militaire et activité malveillante russe.
Les investissements dans le secteur de la défense devraient figurer au programme stratégique de l’UE, sur lequel les dirigeants européens devraient s’accorder lors du sommet. Le document fixe les priorités des institutions européennes pour une période de cinq ans.
Outre la défense, le projet de programme stratégique, que Reuters a pu consulter, appelle à renforcer la compétitivité de l’UE pour mieux faire face à la pression économique de la Chine et des Etats-Unis, mais aussi pour préparer le bloc à l’élargissement. avec des entrées attendues d’Ukraine, de Moldavie et des pays des Balkans.
Le document sert traditionnellement de feuille de route pour la Commission européenne. Les Vingt-Sept devraient une nouvelle fois nommer Ursula von der Leyen à la présidence de l’exécutif européen, pour un deuxième mandat consécutif.
Les négociations sur les positions clés de l’UE entre les différentes forces politiques au Parlement européen ont abouti à un accord pour que l’ancien Premier ministre portugais Antonio Costa devienne président du Conseil européen. Le Premier ministre estonien Kaja Kallas sera nommé chef de la diplomatie du bloc.
Il n’est cependant pas exclu que des vents contraires soufflent lors du sommet, la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni et le premier ministre hongrois Viktor Orban ayant critiqué l’accord scellé par le centre-droit, le centre-gauche et les libéraux du Parlement. de Strasbourg.
(Jan Strupczewski, avec les contributions de Kate Abnett, Julia Payne et Phil Blenkinsop à Bruxelles, John Irish et Michel Rose à Paris, Thomas Escritt à Berlin ; version française Jean Terzian ; édité par Deepa Babington)
par Jan Strupczewski et Andrew Gray
