Elon Musk et le président élu Donald Trump assistent à un vol d’essai de la mégafusée Starship de SpaceX au Texas le 19 novembre 2024 (GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Brandon Bell)
Supprimer les subventions au Planning familial, licencier des milliers de fonctionnaires et déréglementer à tout prix : Elon Musk, devenu le bras droit de Donald Trump, a détaillé mercredi son projet « radical » de réforme de l’État fédéral.
L’homme le plus riche du monde explique dans une tribune du Wall Street Journal comment, avec la bénédiction de la Cour suprême conservatrice, le président élu pourra réduire considérablement les effectifs et les dépenses de la fonction publique, quitte à court-circuiter le Congrès. détenteur du pouvoir budgétaire.
“Le 5 novembre, les électeurs ont donné à Donald Trump un mandat clair pour un changement radical, et ils y ont droit”, écrit le multimilliardaire dans cet article cosigné par l’homme d’affaires Vivek Ramaswamy, avec qui il présidera une toute nouvelle “commission sur le gouvernement”. efficacité”.
Cet organisme à rôle consultatif n’est ni un ministère ni une agence gouvernementale.
« Nous faisons les choses différemment. Nous sommes des entrepreneurs, pas des politiciens », écrivent-ils, ajoutant : « Nous réduirons les coûts ».
– Déclaration d’indépendance –
Les deux signataires rappellent que leur rôle doit prendre fin le 4 juillet 2026, date du 250e anniversaire de la Déclaration d’indépendance.
Le patron de Tesla, SpaceX et X, lui-même bénéficiaire de gros contrats fédéraux, a joué un rôle extrêmement important dans la campagne de Donald Trump. Il semble indissociable du Républicain de 78 ans depuis la victoire éclatante de ce dernier à la présidentielle.
Son nouveau rôle, même consultatif, pose la question d’éventuels conflits d’intérêts, puisqu’Elon Musk pourrait formuler des recommandations concernant ses propres secteurs d’activité.
Pour fonder son projet en droit, l’entrepreneur invoque deux récentes décisions de la Cour suprême américaine, à laquelle Donald Trump avait donné une majorité durable de juges conservateurs lors de son premier mandat (2017-2021).
En juin 2022, la Cour a considérablement réduit les pouvoirs de l’État fédéral, jugeant que l’Agence de protection de l’environnement ne pouvait pas émettre de règles générales pour réglementer les émissions des centrales électriques au charbon, car elle n’était pas autorisée par le Congrès.
En juin 2024, elle avait encore réduit les pouvoirs des agences fédérales, en revenant à la « doctrine Chevron », une jurisprudence vieille de 40 ans qui servait de base juridique à des réglementations sur l’eau, les médicaments ou les marchés financiers.
Les décisions de la plus haute juridiction « suggèrent qu’une multitude de réglementations fédérales existantes » ne sont pas légalement fondées et qu’elles peuvent être « immédiatement suspendues » par décret présidentiel, écrit Elon Musk.
– « Menace existentielle » –
Cela va « stimuler l’économie », promet le multimilliardaire, qui développe dans cette tribune une vision ultra-libérale de l’équilibre des pouvoirs entre puissance publique et secteur privé.
Selon lui, « la bureaucratie enkystée et toujours croissante constitue une menace existentielle » pour l’Amérique.
Elon Musk prévoit des « réductions massives d’effectifs dans la bureaucratie fédérale », assurant que les fonctionnaires licenciés seront « accompagnés dans leur transition vers le secteur privé » ou bénéficieront de conditions de départ « décentes ».
Il suggère de revenir au principe du télétravail, qui « entraînerait une vague bienvenue de départs volontaires », ou de délocaliser les agences fédérales hors de Washington, ce qui les rendrait moins attractives.
L’homme d’affaires avance le chiffre de « 500 milliards de dollars » de dépenses qui pourraient être éliminées très rapidement par le président républicain en supprimant les subventions à l’audiovisuel public ou aux organisations « progressistes » comme Planned Parenthood. .
Durant la campagne, le patron de Tesla avait assuré qu’il pourrait réduire les dépenses publiques fédérales de 2 000 milliards de dollars. Cela représenterait une baisse de 30 % par rapport au total de l’exercice 2024.