C’est une guerre oubliée et c’est sans aucun doute la crise humanitaire la plus grave à laquelle est confrontée la planète. Le Soudan est ravagé par la guerre depuis maintenant un an et demi. Elle a fait des dizaines de milliers de morts parmi les civils, 11 millions de déplacés et 26 millions de personnes touchées par l’insécurité alimentaire et, de plus en plus, par la famine. L’ONU est incapable d’endiguer cette tragédie. Au Conseil de sécurité, la Russie a opposé son veto à une résolution appelant à un cessez-le-feu, lundi 18 novembre. Cependant, les ONG continuent d’alerter, comme Solidarités International qui travaille au Darfour depuis plusieurs mois.
Solidarités International décrit une situation humanitaire catastrophique, notamment au Darfour. Il n’y a ni eau, ni nourriture, ni médicaments. Les poches de famine menacent de s’étendre. Les enfants sont la première population touchée. La directrice régionale de cette ONG, Justine Muzik Piquemal, directrice régionale, revient de trois semaines sur place : “Toutes les crises accumulées vont au mieux, si je puis dire, vers des enfants ayant des retards de croissance physique et mentale, et au pire vers une population entière qui va mourir de faim.”
« Cela fait deux ans que les enfants n’ont pas été vaccinés contre la rougeole. Nous savons que la rougeole tue les enfants.
Justine Muzik Piquemal, from Solidarités Internationalsur franceinfo
Aujourd’hui, seules une quinzaine d’ONG opèrent difficilement sur le terrain. Leurs convois sont parfois bloqués par les belligérants. En revanche, les organisations des Nations Unies sont totalement absentes du pays, paralysées par le Conseil de sécurité de l’ONU, notamment par les Russes qui ont opposé leur veto à une proposition de cessez-le-feu.
« La négociation qui a lieu aujourd’hui sur l’accès humanitaire est extrêmement politique, il faut donc la dépolitiser et revenir aux principes humanitaires fondamentaux, à la neutralité des Nations Unies, des ONG travaillant sur place »estime Justine Muzik Piquemal. Sans l’aide de l’ONU, le pire est à venir. Dans cinq mois, ce sera la saison des pluies et des régions entières du Soudan seront inaccessibles.