Lorsqu’il occupera la Maison Blanche en janvier, Donald Trump poursuivra-t-il le programme de soutien américain à l’Ukraine ? Même si la réponse est encore incertaine, plusieurs pays européens se sont dits prêts mardi à apporter une aide financière et militaire à Kiev si Washington réduisait son aide. C’est ce qu’a déclaré le ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski mardi à l’issue d’une réunion diplomatique à Varsovie, au millième jour de l’agression russe.
“Je note avec satisfaction que les principaux pays de l’Union européenne sont prêts à assumer le fardeau du soutien militaire et financier à l’Ukraine dans le contexte d’une éventuelle réduction de l’engagement des États-Unis”, a déclaré Radoslaw Sikorski, qui a également souligné la nécessité renforcer l’UE en matière de défense. Selon lui, c’est la première fois que les cinq plus grands pays de l’UE se prononcent à Varsovie « en faveur des euro-obligations de défense ». C’est quelque chose de grave», a déclaré Radoslaw Sikorski lors d’une conférence de presse commune.
500 milliards pour les dix prochaines années
Son homologue italien Antonio Tajani a également salué cette annonce. « Aujourd’hui, nous avons développé une stratégie. C’est la stratégie de soutenir la défense européenne, d’avoir des euro-obligations […] Nous devons avancer », a-t-il déclaré. Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a évoqué dans ce contexte la mobilisation de « tous les leviers dont nous disposons, y compris la capacité financière et économique de l’Union européenne, pour notre sécurité, pour le développement de la base industrielle et technologique de l’Union européenne ». Défense européenne ».
En juin, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, estimait à 500 milliards d’euros les besoins de l’industrie de défense pour les dix prochaines années face à la menace russe. Parmi les options évoquées déjà à l’époque figurait celle d’un emprunt européen, comme l’UE l’avait fait pour financer son plan de relance post-Covid-19. Plusieurs États membres, dont la France et l’Estonie, y étaient favorables, mais d’autres, comme l’Allemagne et les Pays-Bas, s’y sont opposés.
« Il est temps de sauver l’Europe »
Mardi, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a souligné que l’Europe devait continuer à s’armer « aussi longtemps que la Russie […] poursuivre ses objectifs impériaux. « Le moment est venu de sauver l’Europe », a-t-elle insisté, sans évoquer directement la question des obligations paneuropéennes. Annalena Baerbock a également souligné le rôle de l’Otan qui est selon elle « l’épine dorsale » de la défense commune, de la liberté, et même de la Charte des Nations Unies qui parle de l’interdiction du recours à la force.
Tant la ministre allemande que son homologue italien Antonio Tajani ont insisté d’une part sur la nécessité de « travailler ensemble » avec les États-Unis, mais d’autre part sur la nécessité de « renforcer le pilier européen de l’OTAN ». . Selon Antonio Tajani, cela « renforcera également l’amitié et les relations transatlantiques ».
Le « révisionnisme » russe dénoncé
Dans une déclaration commune signée lors de la réunion, les participants ont dénoncé le « révisionnisme » russe et ses violations du droit international. Ils se sont engagés à investir dans leurs « capacités militaires de base », notamment la défense aérienne, les frappes de précision en profondeur, les drones et la logistique intégrée, ainsi que les infrastructures critiques et la cyberdéfense.
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La réunion, à laquelle ont également participé le futur chef de la diplomatie européenne, l’Estonienne Kaja Kallas, et, par vidéoconférence, les chefs de la diplomatie espagnole José Manuel Albares et le Britannique David Lammy, s’est tenue au lendemain d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE. à Bruxelles. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, a également été invité à Varsovie mais il participe à Kiev à des événements liés au millième jour de l’agression russe.