Publié le 11 juin 2024 à 20h08
Il a fallu deux votes pour éviter l’humiliation à Moscou. Lundi, le candidat russe au conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT) au nom des syndicats a obtenu 65 voix sur les 126 participants au scrutin. Il lui fallait en obtenir 64 pour être élu. A l’annonce du résultat, des clameurs se sont fait entendre dans la salle. C’est l’étonnement. Pour la première fois dans l’histoire de l’organisation, un candidat aurait pu passer inaperçu. Le nombre de candidats, sur la base d’un accord préalable, correspond au nombre de postes à pourvoir. Ils sont généralement élus avec cent voix ou sans opposition au scrutin secret. «Je ne sais pas ce que nous aurions fait», explique Luca Cirigliano, membre du collège électoral en tant que représentant de l’Union syndicale suisse. Ce scénario n’était pas du tout anticipé par le collège électoral.»
L’OIT, dont le siège est à Genève, renouvelle cette semaine ses instances dirigeantes, qui ont la particularité d’être tripartites, avec des représentants des Etats, des employeurs et des salariés. Un processus qui met en lumière les tensions géopolitiques. La Confédération syndicale internationale, qui est l’organe représentatif des travailleurs, ne comprend pas la Chine et a suspendu la Russie suite à l’agression de l’Ukraine. Deux pays qui sont pourtant réputés mener un important travail de lobbying au sein de cette organisation. Deux places « vacantes » leur avaient ainsi été réservées sous la pression des syndicats du Sud.
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