(Washington) Donald Trump a confirmé mardi sa promesse de campagne en nommant l’homme le plus riche de la planète, Elon Musk, à la tête d’un nouveau département de « l’efficacité gouvernementale », après une journée passée à dévoiler la composition de sa future administration.
Mis à jour hier à 23h08
Camille CAMDESSUS
Agence France-Presse
Le président élu a annoncé qu’il comptait nommer le patron de Tesla et X, qui a joué un rôle inédit dans sa campagne, conjointement avec l’homme d’affaires républicain Vivek Ramaswamy.
“Ensemble, ces deux grands Américains traceront la voie à suivre par mon administration pour démanteler la bureaucratie gouvernementale, réduire les réglementations excessives, réduire les dépenses inutiles et restructurer les agences fédérales”, a déclaré Donald Trump dans un communiqué.
Et il prévient : ces deux alliés vont « envoyer des ondes de choc à travers le système ».
Elon Musk avait alors annoncé sur X que les actions du département seraient répertoriées en ligne « pour un maximum de transparence ». Un « classement des dépenses les plus terriblement stupides » sera également publié, qui « sera à la fois extrêmement tragique et extrêmement divertissant », a déclaré M. Musk.
Le républicain, qui a fait un retour extraordinaire en remportant la présidentielle américaine face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris il y a une semaine, s’apprête à nommer des loyalistes à des postes clés.
Après avoir nommé trois de ses lieutenants à l’ONU, à l’Environnement et à l’Immigration, l’ex-président devrait également annoncer la nomination de l’influent sénateur Marco Rubio au poste de secrétaire d’État.
Connu pour être partisan d’une ligne très dure à l’égard de la Chine et de l’Iran, cet élu de 53 ans a auparavant co-présidé la commission du renseignement du Sénat.
Opposés lors des primaires républicaines de 2016, Donald Trump et Marco Rubio ont échangé des insultes dans la cour d’école. Mais les deux hommes semblent avoir depuis enterré la hache de guerre.
Sa prochaine nomination, rapportée par les médias américains, risque de donner des sueurs froides à Kiev : Marco Rubio a estimé début novembre qu’il fallait « mettre fin » à la guerre en Ukraine, dans une « impasse » selon lui.
Présentateur de Fox News à la Défense
Un autre « faucon » – et autre élu de Floride –, Mike Waltz, a été nommé au poste très stratégique de conseiller à la sécurité nationale auprès de la Maison Blanche.
Marco Rubio et Mike Waltz deviendraient ainsi les principaux architectes de la politique étrangère de Donald Trump, qui promet de mettre fin aux guerres en Ukraine et au Moyen-Orient, sans jamais expliquer comment.
Donald Trump a également annoncé qu’il comptait nommer comme secrétaire à la Défense Pete Hegseth, un ancien major de l’armée américaine aujourd’hui présentateur sur Fox News, la chaîne préférée des conservateurs aux Etats-Unis.
L’ancien gouverneur de l’Arkansas Mike Huckabee, ancien pasteur baptiste qui défend la colonisation israélienne des territoires palestiniens occupés, a également été nommé au poste d’ambassadeur en Israël. Et l’ancien élu ultraconservateur John Ratcliffe à la tête de la CIA.
Au-delà de l’aspect diplomatique, le président a également nommé la gouverneure Kristi Noem, une fidèle parmi les fidèles, à la tête du Département de la sécurité intérieure, chargé des douanes et des gardes-frontières.
Autrefois candidate à la vice-présidence, son ambition a été freinée lorsque cette sulfureuse gouverneure du Dakota du Sud a révélé qu’elle avait tiré et tué son jeune chien parce que, selon elle, elle était « indomptable », suscitant un déluge de critiques.
Rencontre avec Biden
Donald Trump, qui poursuivra ces nominations tout au long de la semaine, devait se prononcer mardi sur la légalité de sa condamnation pénale à New York, mais le juge a reporté sa décision au 19 novembre.
Le président élu sera à Washington mercredi pour une rencontre très scrutée avec Joe Biden.
Ce dernier a promis un transfert de pouvoirs « pacifique et ordonné ».
Donald Trump, qui prêtera serment le 20 janvier, pourrait aussi passer une tête mercredi au Capitole, le bâtiment que ses partisans ont pris d’assaut le 6 janvier 2021 pour tenter d’empêcher la certification de l’élection de Joe Biden.
Le 47e Le président des Etats-Unis jouira selon toute vraisemblance des pleins pouvoirs à Washington : son parti a obtenu la majorité au Sénat et devrait conserver le contrôle de la Chambre des représentants, selon un décompte toujours en cours.
“C’est une matinée magnifique à Washington, un nouveau jour pour les Etats-Unis”, a salué le ténor républicain Mike Johnson, qui devrait, sauf surprise majeure, continuer à présider la Chambre.
La direction du Sénat fera l’objet d’une élection à huis clos entre républicains. Elon Musk a jeté toutes ses forces derrière la candidature de l’autre sénateur de Floride, Rick Scott.