Ces derniers mois, les catastrophes climatiques n’ont cessé de frapper la planète, des inondations à Valence (Espagne) aux ouragans aux États-Unis, convoquant toute une palette de superlatifs : « extraordinaire », « dantesque », « monstrueux »… Il faudra ajouter deux records au tableau d’une année exceptionnelle en matière de climat : 2024 est en passe d’être la plus chaude jamais observée, devant 2023, et ce sera la première où le réchauffement dépasse de 1,5°C la période préindustrielle. Pour que l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sonne « alerte maximale face au rythme frénétique du changement climatique », dans son rapport provisoire sur l’état du climat en 2024 publié lundi 11 novembre.
Entre janvier et septembre 2024, la température moyenne à la surface du globe a dépassé de 1,54°C la moyenne préindustrielle, selon l’organisme de l’ONU qui synthétise six ensembles de données internationales (Institut européen Copernicus, NASA, etc.) et dont les estimations seront confirmées en janvier 2025. Pendant seize mois consécutifs (de juin 2023 à septembre 2024), la température moyenne mondiale a battu tous les records précédents, et souvent de loin. Les dix dernières années ont également été les plus chaudes jamais enregistrées. « 2024 marque un tournant historique. Nous sommes sur la tendance forte et attendue du changement climatique »réagit le climatologue Christophe Cassou.
Une telle hausse des températures est due aux émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines, notamment à la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), auxquelles s’est ajouté un épisode El Niño. Ce phénomène naturel associé au réchauffement du Pacifique équatorial, survenu entre juin 2023 et juin 2024, a tiré le thermomètre mondial vers le haut et alimenté de nombreux événements extrêmes.
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« Même si le réchauffement mensuel et annuel dépasse temporairement l’objectif de 1,5°C, cela ne signifie pas que nous n’avons pas réussi à atteindre l’objectif de l’Accord de Paris, il est important de le souligner. »a déclaré Celeste Saulo, secrétaire générale de l’OMM, dans un communiqué.
« Points de bascule climatiques »
L’objectif le plus ambitieux du traité international, qui vise également à maintenir la température mondiale bien en dessous de 2°C, s’entend sur une longue période d’une vingtaine d’années, et non sur une ou plusieurs années individuelles. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que ce seuil sera franchi durablement au début des années 2030. « Les ambitions de l’accord de Paris sont en grand danger »prévient l’OMM.
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