sans majorité absolue, Modi trouve un accord pour une coalition gouvernementale

Le parti nationaliste hindou du Premier ministre indien Narendra Modi s’est mis d’accord mercredi avec ses alliés pour former une coalition gouvernementale, après avoir perdu sa majorité absolue aux élections législatives.

“Nous avons tous choisi à l’unanimité le leader respecté de l’Alliance nationale démocratique (NDA), Narendra Modi, comme leader”, peut-on lire dans le communiqué de cette alliance composée de petits partis, publié par le parti nationaliste hindou Bharatiya Janata de M. Modi. Parti (BJP).

“Le gouvernement NDA, sous la direction de M. Modi, s’engage à servir les pauvres, les femmes, les jeunes, les agriculteurs et les citoyens exploités, démunis et opprimés de l’Inde”, ajoute le texte.

Les 15 partis alliés totalisent 293 sièges au Parlement, prenant ainsi le contrôle.

Au lendemain d’une victoire mitigée inattendue du BJP de M. Modi, ce dernier risque un troisième mandat plus difficile que prévu.

“Cela obligera Modi à adopter le point de vue des autres – nous verrons plus de démocratie et un parlement sain”, a déclaré Nilanajan Mukhopadhyay, auteur d’une biographie du Premier ministre. « Il va devoir être le leader qu’il n’a jamais été. Nous allons voir un nouveau Modi.

Selon les médias indiens, le Premier ministre devrait prêter serment samedi.

« L’Inde élimine Modi »

“L’Inde bat Modi”, titrait mercredi le quotidien The Telegraph. Le journal en ligne Mint s’est moqué de « The Karma Coalition ».

Quelque 642 millions d’Indiens ont voté lors de ce scrutin organisé sur six semaines.

Le dirigeant de 73 ans a célébré la victoire mardi soir, estimant que le résultat du scrutin lui permettait de poursuivre son programme, tandis que ses partisans célébraient l’événement dans tout le pays.

« Ce troisième mandat sera celui de grandes décisions. Le pays va écrire un nouveau chapitre de son développement. Je le garantis », a déclaré M. Modi devant une foule enthousiaste dans la capitale, New Delhi.

Le BJP a remporté 240 sièges au Parlement, soit 32 sièges de moins que la majorité absolue et nettement en dessous des 303 sièges remportés en 2019.

©AFP/Archives

Narendra Modi à Chennai le 9 avril 2024

Contre toute attente, le Congrès, principal parti d’opposition, a acquis 99 sièges, soit presque le double de son score de 2019 (52 sièges). Le président du parti, Mallikarjun Kharge, a déclaré que le résultat du scrutin était un vote contre Modi « ainsi que contre le fond et le style de sa politique ».

“Le pays a dit à Narendra Modi : ‘Nous ne voulons pas de vous'”, a déclaré le chef de l’opposition Rahul Gandhi, réélu haut la main dans la circonscription méridionale de Wayanad.

La plupart des analystes et des sondages sortie des urnes avaient prédit le triomphe de Narendra Modi, accusé par ses détracteurs d’exploiter la justice en emprisonnant des dirigeants de l’opposition et de bafouer les droits des minorités religieuses, dont plus de 200 millions d’Indiens musulmans.

Le Premier ministre a été réélu dans sa circonscription de Varanasi avec une marge bien moindre qu’il y a cinq ans.

Désormais dépendant de ses alliés de coalition, le BJP devra rechercher le consensus pour faire voter ses textes au Parlement.

©AFP

Le Premier ministre indien Narendra Modi fait le signe de la victoire à son arrivée au siège de son parti, le BJP, le 4 juin 2024 à New Delhi.

“La possibilité qu’ils usent de leur influence, encouragés par les propositions du parti du Congrès et d’autres membres de l’opposition, sera une Source d’inquiétude constante pour le BJP”, souligne le quotidien Times of India.

Selon Hartosh Singh Bal, journaliste politique du magazine The Caravan, M. Modi doit désormais “travailler avec ses partenaires (…) qui peuvent se retirer à tout moment”.

« Défaite morale »

L’opposition a peiné face à la puissante machine de campagne du BJP, abondamment financée, et aux poursuites judiciaires contre plusieurs de ses dirigeants, mais les résultats lui ont redonné le sourire.

©AFP

Alliances au Parlement indien élues en 2024

“Le BJP n’a pas réussi à obtenir à lui seul une large majorité”, a déclaré mardi soir le député du Congrès Rajeev Shukla. “C’est une défaite morale pour eux.”

La minorité musulmane a exprimé ses inquiétudes quant à son avenir et à celui de la Constitution laïque de l’Inde, que le programme nationaliste hindou semble menacer.

La Chine, rivale voisine, félicitant la coalition dirigée par Narendra Modi, s’est déclarée « prête à travailler » avec l’Inde.

En Russie, le président Vladimir Poutine a téléphoné à M. Modi et l’a « chaleureusement félicité », selon le Kremlin.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a souhaité « tout le meilleur » à son homologue indien, selon Downing Street.

Les États-Unis se réjouissent de « poursuivre (leur) partenariat avec le gouvernement indien pour promouvoir la prospérité et l’innovation, lutter contre la crise climatique et garantir une région Indo-Pacifique libre et ouverte ».

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a écrit sur X que « l’Union européenne se réjouit de continuer à approfondir son partenariat stratégique avec l’Inde ».

Plus tôt, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait félicité M. Modi en soulignant « le poids et l’importance de l’Inde dans les affaires mondiales ».

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