Les liens russes de plusieurs eurodéputés d’extrême droite deviennent plus clairs

Les liens russes de plusieurs eurodéputés d’extrême droite deviennent plus clairs
Les liens russes de plusieurs eurodéputés d’extrême droite deviennent plus clairs
>>
SéVERIN MILLET

Sept pays de l’Union européenne (UE) enquêtent depuis l’automne 2023 sur une opération inspirée par Moscou visant à déstabiliser le vote européen du 9 juin et à renforcer les forces politiques pro-russes au sein du Parlement européen. Ces Etats, dont la France, ont mobilisé leurs services de renseignement mais aussi, pour certains, leur justice pour traquer les agents de Moscou, qu’ils soient parlementaires, hommes d’affaires ou journalistes qui auraient pu relayer, contre rémunération, les diatribes anti-occidentales et financières complices. médias. Parmi eux, plusieurs personnalités de l’extrême droite française.

Lire aussi | En direct, Européennes 2024 : suivez les derniers jours de la campagne des dirigeants et posez vos questions

Ajouter à vos sélections

Le 29 mai, les polices belges et françaises ont perquisitionné, à Bruxelles et à Strasbourg, le domicile et les bureaux de Guillaume Pradoura, l’assistant français de Marcel de Graaff, représentant européen du Forum pour la démocratie, parti néerlandais allié. du président russe Vladimir Poutine. Il avait occupé les mêmes fonctions auprès de Nicolas Bay – un ancien cadre du Rassemblement national (RN) désormais membre de La Reconquête ! – au Parlement européen, avant d’être exclu du RN, en 2019, pour une photo antisémite, puis, jusqu’en 2022, avec Maximilian Krah, député européen d’Alternative pour l’Allemagne (AfD), parti d’extrême droite allemand.

La justice belge agit dans le cadre d’une enquête ouverte en avril pour « trafic d’influence, corruption passive et appartenance à une organisation criminelle ». Selon le parquet fédéral, des membres du Parlement européen étaient « contacté et payé » pour diffuser la propagande russe. M. Pradoura aurait pu faciliter les échanges entre les donateurs pro-russes et les différentes listes d’extrême droite au Parlement européen. La police a saisi à son domicile un certain nombre de clés USB, d’ordinateurs, de lettres et de photos. M. Pradoura n’a pas encore été entendu dans cette affaire.

Le travail de la justice recoupe celui des services de renseignement. En mars, les autorités tchèques ont dénoncé les activités du site d’information Voix de l’Europe (VoE), enregistré à Prague, accusé d’avoir diffusé de la propagande russe et corrompu des élus européens. Les services de contre-espionnage polonais (ABW) ont indiqué le 28 mars avoir saisi près de 100 000 euros lors de perquisitions menées contre des réseaux pro-Poutine.

L’opération aurait coûté “plus d’un million d’euros”

Selon les informations recueillies par un groupe de médias regroupant Le mondeQuotidiens tchèques Denik N.polonais Gazeta Wyborcza et les Belges, Le soir Et De Morgenl’hebdomadaire allemand Le Temps et l’émission « Kontraste » sur la chaîne ARD, l’opération s’est également appuyée sur deux autres sites d’information : Visegrad Post et Golos.eu. Le premier est un site de référence de l’extrême droite française fondé, en Hongrie, par deux militants identitaires français, François Lavallou, dit « Ferenc Almassy », et Nicolas de Lamberterie. En 2022, M. Almassy a rendu diverses prestations pour la fondation créée par Identité et Démocratie (ID), le groupe auquel est rattaché le Rassemblement national au Parlement européen. Le deuxième site, enregistré en Russie en 2018, indique « lutter pour les Ukrainiens pro-russes ou d’origine russe qui sont politiquement persécutés ou exposés à la haine ethnique ». Les e-mails destinés à Golos.eu sont dirigés vers un serveur avec une adresse IP russe.

Il vous reste 62,38% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Antilles menacées par l’ouragan Beryl, classé « extrêmement dangereux » : Actualités