Nouveau coup porté à la politique migratoire de Giorgia Meloni : un tribunal sicilien a jugé lundi que les demandes d’asile en provenance d’Egypte ne pouvaient pas être traitées selon la procédure accélérée.
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04 novembre 2024 – 19h14
(Keystone-ATS) En octobre, le gouvernement italien a inclus l’Égypte dans sa liste de pays dits « sûrs » vers lesquels les migrants peuvent être renvoyés dans le cadre d’une procédure accélérée.
Mais lundi, le tribunal de Catane a jugé que l’Égypte ne pouvait pas être considérée comme un pays « sûr », citant un arrêt du mois dernier de la Cour de justice européenne (CJUE) qui a estimé que le niveau de sécurité dans ces pays devait être « général et constant ». » pour qu’ils soient considérés comme en sécurité.
« Graves violations des droits de l’homme »
Le président du tribunal de Catane, Massimo Escher, a souligné de « graves violations des droits humains » en Égypte, notamment le recours systématique à la torture par la police, les violences contre les défenseurs des droits humains et les journalistes et la discrimination contre les femmes, les minorités religieuses et les personnes LGBT+.
Ces raisons l’ont amené à refuser de signer un ordre de détention concernant un demandeur d’asile égyptien.
L’avocate de ce dernier, Me Rosa Emanuela Lo Faro, a indiqué à l’AFP que le tribunal de Catane avait refusé lundi de signer les arrêtés de détention de quatre autres migrants, dont deux originaires du Bangladesh.
Rétention invalidée
La décision de la CJUE a également été citée par un juge de Rome, qui a invalidé mi-octobre la détention des 12 premiers migrants, originaires du Bangladesh et d’Egypte, dans deux nouveaux centres gérés par l’Italie en Albanie.
L’accord signé fin 2023 entre Rome et Tirana, prévoyant pour la première fois le traitement des demandes d’asile d’un pays européen dans un pays tiers, est une mesure phare de Mme Meloni.
Cela a suscité de sérieuses inquiétudes quant au respect des droits des personnes transférées.
En réponse à l’arrêt de la CJUE, le gouvernement a mis à jour sa liste de pays « sûrs », supprimant le Cameroun, la Colombie et le Nigeria, mais en conservant 19, dont le Bangladesh, l’Égypte et la Tunisie.
L’Egypte, « destination de vacances
Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, Giorgia Meloni mène une politique migratoire stricte pour stopper les dizaines de milliers de migrants qui arrivent chaque année sur les côtes italiennes en provenance d’Afrique du Nord.
La Ligue, le parti anti-immigration du vice-Premier ministre Matteo Salvini, a critiqué la décision du tribunal de Catane, affirmant que l’Égypte était une « destination de vacances de plus en plus populaire ».