Deux jours avant les élections

Deux jours avant les élections
Deux jours avant les élections

(Détroit) Un sondage donne des ailes au camp Harris, un autre réconforte l’équipe Trump : à deux jours de l’élection, jamais l’issue d’un duel présidentiel aux Etats-Unis n’a été aussi imprévisible.


Publié à 10h34

Mis à jour à 10h42

Roberto SCHMIDT avec Nicolas REVISE et Aurélia END à Washington

Agence -Presse

Le monde entier attend de savoir si les États-Unis ouvriront pour la première fois les portes de la Maison Blanche à une femme, la vice-présidente démocrate Kamala Harris. Ou si elle compte y renvoyer l’ancien président républicain Donald Trump, au terme d’une campagne potentiellement mouvementée.

Plus de 76 millions d’Américains ont déjà voté, par anticipation ou par correspondance. Mardi, lorsque les bureaux de vote de la première puissance mondiale fermeront et que le dépouillement commencera, débutera une période d’attente fébrile, marquée par la crainte de manifestations violentes, surtout si le résultat est très serré.

Selon la dernière enquête New York Times/Sienne, c’est prendre le chemin.

L’enquête d’opinion, concentrée sur sept États cruciaux, donne certainement Kamala Harris en tête dans une majorité d’entre eux (au Nevada, en Caroline du Nord, en Géorgie, au Wisconsin), et en parfaite égalité avec Donald Trump dans deux autres (Pennsylvanie et Michigan), lorsque son rival le devance en Arizona.

Mais ce sondage très suivi montre qu’elle a perdu du terrain dans l’Etat le plus contesté : la Pennsylvanie, qui compte 19 grands électeurs sur les 270 minimum que doit atteindre l’un des deux candidats pour l’emporter.

Petit écart

En tout cas, la différence est infime.

La candidate démocrate, qui fait campagne au centre et qui compte sur la défense du droit à l’avortement pour mobiliser massivement les femmes, se trouve face à un adversaire au message toujours plus extrême.

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PHOTO CHARLY TRIBALLEAU, AGENCE FRANCE-PRESSE

La vice-présidente des États-Unis et candidate démocrate à la présidentielle, Kamala Harris, accueille les passagers d’Air Force Two à l’aéroport LaGuardia de Queens, New York, le 2 novembre 2024.

Samedi, une enquête d’opinion locale a fait la joie du camp démocrate, montrant que Kamala Harris devançait désormais Donald Trump dans l’Iowa, petit État du centre du pays où le milliardaire de 78 ans semblait assuré d’une victoire confortable. .

A l’approche du jour J, les deux rivaux, qui ont dépensé des dizaines de milliers de dollars, tentent d’occuper le terrain et de saturer l’espace médiatique.

Samedi, Kamala Harris a fait une apparition surprise à New York dans l’émission humoristique Samedi soir en directse prêtant à un exercice d’autodérision avec l’actrice Maya Rudolph.

Le vice-président, ancien procureur de Californie né il y a 60 ans d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, est entré brutalement en campagne en juillet après le retrait retentissant de Joe Biden, 81 ans.

« Fasciste », « bête »

Dimanche, elle retourne dans le Michigan, un Etat pôle industriel au bord des Grands Lacs, où elle doit convaincre un électorat ouvrier.

Elle devrait encore appeler à « tourner la page d’une décennie avec Donald Trump », milliardaire de l’immobilier new-yorkais, élu président à la surprise générale en 2016, et qui a bousculé la démocratie américaine comme les relations internationales.

Kamala Harris le dépeint comme un « fasciste » doté d’un esprit « vengeur ».

L’infatigable tribun populiste, sur lequel semblent glisser condamnations et inculpations, sorti indemne de deux tentatives d’assassinat, est passé aux insultes ouvertes : il parle de « Kamala, avec un faible QI » et la dit « stupide comme ses pieds ». ». « .

Il se présente comme un homme providentiel pour des Etats-Unis menacés d’une « dépression du type de 1929 » et « envahis » par des millions d’immigrés clandestins « meurtriers ».

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PHOTO BRIAN SNYDER, REUTERS

Le candidat républicain à la présidentielle, l’ancien président des États-Unis Donald Trump, danse sur scène lors d’un rassemblement électoral à Greensboro, en Caroline du Nord, aux États-Unis, le 2 novembre 2024.

Le système électoral aux États-Unis, pays fédéral, est complexe. La présidence est attribuée au suffrage universel indirect : les Américains votent pour un collège de 538 électeurs, répartis entre les 50 États, sans que le total des voix au niveau national ne soit déterminant.

Une grande majorité de ces États sont déjà considérés pour Kamala Harris ou Donald Trump. C’est pourquoi les efforts des candidats et le suspense se concentrent sur les sept États pivots.

Donald Trump, qui retourne dimanche en Pennsylvanie, en Caroline du Nord et en Géorgie, multiplie déjà les allégations de « tricherie ».

En Virginie, Brandon Dent, chauffeur-livreur de 22 ans, pense que son champion « gagnera haut la main », mais craint que la « fraude » n’inverse le résultat.

L’ancien président n’a jamais reconnu sa défaite de novembre 2020. Il fait face à des accusations criminelles pour son rôle dans l’assaut de ses partisans contre le Capitole, siège du Congrès à Washington, le 6 janvier 2021.

 
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