Des milliers de Libanais déplacés par les bombardements israéliens

Des milliers de Libanais déplacés par les bombardements israéliens
Des milliers de Libanais déplacés par les bombardements israéliens

Publié2 novembre 2024, 13h34

Moyen-Orient: Des milliers de Libanais déplacés par les bombardements israéliens

Dans le village chrétien de Deir al-Ahmar, Hassan Noun a installé sa tente sous un auvent dans la cour d’une église, après avoir fui la région de Baalbeck, à l’est du Liban, où l’armée israélienne a intensifié ses bombardements.

Des habitants constatent l’étendue des dégâts causés par les bombes israéliennes dans un village non loin de Baalbeck.

Sam Skaineh/AFP

« Nous avons besoin d’un abri, il y aura bientôt de la neige et de la pluie, où ces enfants peuvent-ils s’abriter ? » raconte le quadragénaire à la barbe grisonnante, père de cinq jeunes enfants. Déplacé de la région de Baalbeck, il fait partie des 30 000 personnes réfugiées à Deir al-Ahmar et ses environs, l’une des villes chrétiennes de la vallée de la Bekaa épargnées par les bombardements israéliens qui frappent quotidiennement les localités.

“On se retrouve devant des églises et devant des écoles, qui n’ont plus la capacité de nous accueillir”, assure M. Noun, en référence aux écoles devenues centres d’hébergement. Derrière lui, sur un banc d’église vermoulu, la famille a posé sa théière et ses ustensiles de cuisine. Un tapis en plastique est étendu sur le sol en pierre.

« Sur un coup de froid »

Fatima, 17 ans, a fui son village de Chaath « à cause des bombardements ». Près de Deir al-Ahmar, dans une école de Bechouat transformée en dortoir, sa famille campe sous une « tente » improvisée. « Il n’y a pas de chauffage, nous n’avons pas de vêtements qui nous tiennent chaud », souffle l’adolescente. « On perd notre année scolaire, on ne peut plus étudier à cause de la guerre », regrette-t-elle.

Randa Amhaz remercie sincèrement l’école qui a ouvert ses portes, la municipalité, et « Monsieur Joseph qui nous a accueillis ». Elle exprime également des besoins pressants. « Les enfants ont besoin de vêtements chauds et les personnes âgées ont besoin de médicaments », dit-elle.

Depuis le 23 septembre, les frappes israéliennes au Liban ont fait plus de 1.900 morts, selon un décompte basé sur les données du ministère libanais de la Santé. Rien que vendredi, des bombardements sur plusieurs localités du gouvernorat de Baalbek-Hermel ont tué 52 personnes.

Et plus de 78 000 personnes ont été déplacées de leurs foyers dans le district de Baalbeck, selon les statistiques de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

“Où aller?”

Deir al-Ahmar et les villages environnants ont accueilli dans un premier temps 12 000 personnes déplacées, principalement installées « dans des maisons, dépendances d’églises, et certaines encore sur les routes », souligne Rabih Saadé, qui fait partie du comité d’urgence. locale. Cette semaine, avec l’intensification des grèves à Baalbeck, une « deuxième vague de déplacés » est arrivée : 20 000 personnes, « dont une majorité dormait sur les places publiques », a-t-il précisé.

Il appelle l’Etat “à pouvoir continuer : on ne sait pas si la crise va se terminer dans une semaine ou deux, ou dans trois ou quatre mois”.

Dans une cour d’école, les femmes sont souvent toutes vêtues de noir et les enfants profitent du soleil. Les cris des petits résonnent dans les couloirs. Ici aussi, le linge sèche sous les fenêtres de la classe ou sur de vieux pupitres dans la cour. “Nous avons quitté nos maisons, nous ne savons pas où aller, nous ne savons pas quoi faire”, raconte une femme qui a souhaité rester anonyme, assise par terre avec son sac à main, au chevet de sa mère, une vieille dame. avec un air triste et un visage coriace.

Faute de place, elle est allongée sur un matelas en mousse, dans un passage entre deux portes.

(AFP)

 
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