Près de 1 100 détenus ont commencé à être libérés mardi. Il s’agit de la deuxième vague de libérations anticipées au Royaume-Uni, destinée à alléger la pression sur les prisons surpeuplées.
Le gouvernement a également annoncé le lancement d’une mission qui étudiera d’autres formes de sanctions pour les délinquants, en dehors des prisons. Elle a été confiée à David Gauke, ancien ministre conservateur de la Justice. Parmi les options proposées, des montres ou des applications connectées qui permettaient de suivre, en temps réel, la localisation des délinquants sous surveillance ou encore l’instauration de couvre-feux de 12 heures par jour.
“Je crois que le monde moderne nous offre l’opportunité de construire une prison en dehors de la prison, où les yeux de l’État suivraient un prisonnier de plus près qu’un gardien de prison ne le pourrait”, a déclaré le ministre de la Justice. La juge Shabana Mahmood, devant la Chambre des communes. À peine une semaine après leur arrivée au pouvoir en juillet, les travaillistes ont annoncé ces deux vagues de libérations anticipées pour désengorger les prisons.
Les détenus éligibles à une libération anticipée sous contrôle judiciaire ont pu en bénéficier lorsqu’ils ont purgé 40 % de leur peine, contre 50 % auparavant. Le gouvernement a précisé que les agresseurs sexuels et les délinquants condamnés à plus de quatre ans de prison pour « délits violents graves » n’étaient pas éligibles à une libération anticipée.
« Près de l’effondrement »
“Notre système carcéral était sur le point de s’effondrer (…) et si cela s’était produit, il y aurait eu un effondrement de l’ordre public dans ce pays”, avait expliqué plus tôt Mme Mahmood sur la chaîne d’information Sky, ajoutant qu’il “est toujours soumis à de fortes tensions”. ‘. “En août, il restait moins de 100 places de prison dans tout le pays”, a-t-elle poursuivi, accusant le précédent gouvernement conservateur d’ignorer les avertissements de la police et des magistrats.
Quelque 1.700 prisonniers ont déjà été libérés le 10 septembre pour répondre à l’urgence, en plus du millier de prisonniers habituellement libérés chaque semaine au Royaume-Uni. Quelques jours plus tard, il a été rapporté que 37 d’entre eux avaient été libérés à tort avant d’être renvoyés en prison, « une erreur qui ne se reproduira pas », a assuré Shabana Mahmood.
Un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a déclaré mardi qu’il partageait “la colère du public” face aux scènes de célébrations des détenus libérés rapportées dans les médias, mais qu'”il n’y avait pas d’autre choix que d’agir”. Fin septembre, la population carcérale d’Angleterre et du Pays de Galles, l’une des plus importantes d’Europe, était tombée à 86.526, après un sommet historique atteint au début du mois avant la première vague de libérations anticipées.
/ATS