En Géorgie, l’exil comme seul horizon pour de nombreux opposants

En Géorgie, l’exil comme seul horizon pour de nombreux opposants
En Géorgie, l’exil comme seul horizon pour de nombreux opposants
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Keto Kipiani, réalisateur et producteur, à Tbilissi, octobre JULIEN PEBREL / MYOP POUR M LE MAGAZINE DU MONDE

La productrice et réalisatrice Keto Kipiani, 38 ans, a quitté son domicile à Tbilissi, capitale de la Géorgie, pour présenter son dernier film au Festival international du court-métrage de Kutaisi. La troisième ville de cette ancienne république soviétique du Caucase, où s’est déroulé cet événement du 4 au 9 octobre, est culturellement beaucoup moins dynamique mais offre un cadre détendu, presque bucolique. « Tous les membres de la communauté avaient hâte de se retrouver au festival, » a-t-elle ensuite raconté par vidéo depuis sa chambre d’hôtel. C’est comme notre dernière chance de célébrer le cinéma ensemble tout en profitant des dernières minutes de liberté et de démocratie, car qui sait ce qui se passera après le 26 octobre… »

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Peu d’élections ont été aussi cruciales depuis l’indépendance de la Géorgie en 1991. Le parti Rêve géorgien, fondé par l’oligarque Bidzina Ivanishvili, gouverne depuis 2012 la nation caucasienne de 3,7 millions d’habitants. Alors qu’il était initialement modéré et populaire, sa dérive de plus en plus ouverte vers un autoritarisme pro-russe a aliéné des pans importants de la société, notamment les jeunes.

Bien que soutenue par le Rêve géorgien lors de son élection en 2018, la présidente du pays, Salomé Zourabichvili, dont les pouvoirs sont très limités, est désormais la figure morale qui tente d’unifier l’opposition pro-européenne composée de quatre coalitions principales. Ils espèrent obtenir la majorité des voix afin de relancer l’intégration euro-atlantique du pays. A défaut, certains citoyens opposés au rêve géorgien envisagent à contrecœur de quitter leur pays.

“La dernière chance”

Cette élection intervient après plusieurs vagues de protestations antigouvernementales, la dernière en date étant la mobilisation du printemps contre la loi associant les ONG aux « agents étrangers ». Keto Kipiani était alors de tous les défilés. « La raison pour laquelle nous avons arrêté de protester est la perspective d’élections. explique-t-elle. Après les vacances d’été, nous nous préparons à un plus grand combat. C’est peut-être la dernière chance de changement pour les années à venir. »

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En mars, lorsque le gouvernement a remis sur la table son projet de loi contre les ONG après une tentative avortée en 2023, elle a imaginé pour la première fois devoir quitter le pays. “Parfois je pense que je vais rester et me battre jusqu’au bout, parfois je vais partir, elle se confie. Le déclencheur sera sûrement lorsque je ne me sentirai plus en sécurité physiquement. »

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