Les soldats ont passé près de quinze jours à creuser des tranchées jour et nuit pour dissuader les forces russes de franchir la frontière au nord de Kharkiv. Mais, vers 2 heures du matin, le vendredi 10 mai, l’ennemi débarque avec grand bruit. La nouvelle offensive russe contre la deuxième ville d’Ukraine avait commencé.
“Tout était calme, puis l’enfer a commencé, » a témoigné quelques heures plus tard un commandant de section, Nikita, qui s’exprimait depuis le domicile de sa mère à Kharkiv. Nous avons tenu nos positions d’artillerie. Donc. Nous étions au premier rang. »
Pendant les douze heures suivantes, lui et sa section ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour repousser les attaques russes, venues de plusieurs directions sous forme de drones, d’artillerie, de chars et de fantassins.
Les six premières heures de la bataille ont été les plus éprouvantes, alors que les forces ennemies ont traversé une frontière restée intacte pendant plus d’un an. « Nous les avons arrêtés, nous les avons regroupés, ils ont payé un prix très lourd, dit Nikita. Nous n’avons été ni blessés ni tués.
« Les Russes sont entrés dans les tranchées »
Leo, un soldat de la même brigade stationné ailleurs, a vu les Russes infiltrer les positions ukrainiennes. Sa section a été prise pour cible vendredi à 11h30 dans des combats qui ont duré une vingtaine de minutes. Il précise que tout le monde s’en est sorti vivant. “Mais j’ai vu d’autres soldats qui étaient morts, il ajoute. Les Russes sont entrés dans les tranchées.»
Le reste de la journée s’écoule rapidement, les Ukrainiens faisant tout pour empêcher les soldats ennemis d’occuper les villages proches de la frontière. Lors de l’évacuation des civils, Léo a attiré l’attention d’une femme âgée qui semblait terrifiée et désespérée. «Je me sentais triste pour elle» il confie.
La Russie a déclaré le 11 mai que ses forces avaient pris cinq villages : Pletenivka, Ohirtsev, Borysivka, Pylna et
