L’OTAN accélérera la standardisation des équipements utilisés par les pays membres. Une tâche majeure qui commencera par les munitions indispensables « pour gagner les guerres ».
L’Otan s’est engagée vendredi à améliorer la standardisation des équipements qu’elle utilise, un casse-tête pour les militaires de l’Alliance depuis des décennies. “Les normes sont essentielles à notre capacité à combattre ensemble, et des normes plus strictes nous aideront à réduire les coûts”, a assuré vendredi le nouveau secrétaire général de l’Otan Mark Rutte à la presse, à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense de l’Alliance.
La standardisation des équipements permet aux armées des 32 pays de l’OTAN de travailler ensemble. Il fixe des règles, des normes communes, tant pour les procédures que pour les équipements, qu’il s’agisse d’artillerie, de munitions ou d’aviation. Cependant, la guerre en Ukraine a révélé les lacunes d’un processus en cours depuis les origines de l’Alliance, il y a 75 ans.
Les forces armées ukrainiennes ont ainsi constaté que les obus occidentaux de 155 mm utilisés par leur artillerie ne pouvaient pas toujours être utilisés sur les canons de 155 mm, bien qu’ils soient également fournis par les pays de l’Alliance. Un obus néerlandais ne « rentre » pas dans un canon allemand, expliquait l’année dernière un diplomate ukrainien à Bruxelles. Ce problème a depuis été résolu, mais il reste encore beaucoup à faire.
« Il existe actuellement près de 200 groupes de travail au sein de l’OTAN sur la normalisation », a expliqué cette semaine un responsable de l’Alliance, sous couvert d’anonymat.
Moderniser la procédure de normalisation
Outre l’initiative prise globalement par l’Otan, une dizaine de pays alliés, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, ont signé jeudi une lettre d’intention pour renforcer les moyens de l’Alliance dans ce domaine. .
“C’est avant tout un engagement à travailler ensemble et à mettre de l’argent derrière cet objectif”, notamment en ce qui concerne l’artillerie, a expliqué ce responsable.
Les Alliés demanderont également à Mark Rutte de faire des propositions pour « moderniser complètement la procédure de normalisation au sein de l’OTAN », a-t-il encore indiqué.
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L’OTAN compte environ 2 000 « normes », dont certaines concernent des procédures, comme la conduite d’un char sans risque d’accident, qui sont relativement simples à mettre en œuvre. En revanche, pour les matériaux, c’est “là où on a le plus de problèmes”, a reconnu ce responsable. Consciente de l’ampleur de la tâche, l’OTAN se concentrera d’abord sur les munitions, essentielles « pour gagner les guerres », a-t-il encore expliqué. L’un des défis sera la coordination avec les industriels de la défense que l’OTAN souhaite impliquer dès les premières phases de développement de nouveaux équipements, ce qui n’est pas fait actuellement, a-t-il reconnu.
