En Tunisie, une présidentielle sans grand suspense où le sortant Saied fait figure de favori

En Tunisie, une présidentielle sans grand suspense où le sortant Saied fait figure de favori
En Tunisie, une présidentielle sans grand suspense où le sortant Saied fait figure de favori

En Tunisie, une présidentielle sans grand suspense où le sortant Saied fait figure de favori

Les Tunisiens élisent dimanche leur président lors d’un scrutin dont le chef de l’Etat sortant Kais Saied est le favori et qui suscite peu d’enthousiasme au sein d’une population plus préoccupée par ses difficultés économiques que par “la dérive autoritaire” dénoncée par la société civile.

Les bureaux de vote seront ouverts de 8h00 (7h00 GMT) à 18h00 (17h00 GMT) pour accueillir 9,7 millions d’électeurs inscrits, selon l’autorité électorale Isie, qui attend des résultats préliminaires “au plus tard”. dernier » mercredi.

Au berceau des révoltes démocratiques du Printemps arabe de 2011, seuls deux candidats – considérés par les analystes comme des seconds harceleurs – avaient été autorisés à affronter M. Saied, 66 ans, sur 17 candidats initialement rejetés par l’Isie pour de prétendues irrégularités.

Le premier est un ancien membre de la gauche panarabe, Zouhair Maghzaoui, 59 ans, et le second, Ayachi Zammel, un industriel libéral de 47 ans, inconnu du grand public mais incarcéré dès la confirmation de sa candidature au début du mois d’octobre. Septembre.

En moins d’un mois, cet ancien député, soutenu par des forces de gauche et des personnalités de l’ancienne majorité parlementaire, a été condamné à 14 ans et deux mois de prison pour soupçons de faux parrainages, dans trois procédures distinctes. Son équipe a appelé les citoyens à « se rendre massivement aux urnes », exhortant l’Isie « à ne pas manipuler le vote des Tunisiens ».

Porteur d’un projet de gauche souverainiste similaire à M. Saied qu’il soutenait jusqu’à récemment, M. Maghzaoui a dénoncé avant le scrutin “un bilan égal à zéro” du pouvoir sortant, appelant également à une mobilisation des électeurs.

– Bulletin « verrouillé » –

Le président « a verrouillé le vote » et devrait « gagner haut la main », estime l’expert de l’International Crisis Group, Michaël Ayari.

La sélection même des candidats a été contestée en raison du nombre élevé de parrainages requis, de l’emprisonnement de candidats potentiels connus et de l’éviction par l’Isie des principaux rivaux du président.

M. Saïed, élu en 2019 avec près de 73 % des voix (et 58 % de participation), était encore populaire lorsque ce spécialiste du droit constitutionnel à l’image incorruptible s’est emparé des pleins pouvoirs à l’été 2021, promettant l’ordre après des années d’instabilité politique.

Trois ans plus tard, de nombreux Tunisiens lui reprochent d’avoir principalement consacré son énergie à régler des comptes avec ses opposants, notamment le parti islamo-conservateur Ennahdha, dominant dans la décennie de démocratie qui a suivi le renversement du dictateur Ben Ali en 2011.

Une « dérive autoritaire » du pouvoir est dénoncée depuis 2021 par des ONG tunisiennes et étrangères et l’opposition, parmi lesquelles des personnalités de premier plan comme le leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, et à l’autre extrémité du spectre, Abir Moussi, nostalgique passionnaria du parti. L’ère Ben Ali, sont en prison.

Tous critiquent le démantèlement des contre-pouvoirs instaurés en 2011 et l’étouffement de la société civile avec l’arrestation de syndicalistes, militants, avocats et chroniqueurs politiques.

Selon Human Rights Watch, « plus de 170 personnes sont actuellement détenues pour des raisons politiques ou pour avoir exercé leurs droits fondamentaux ».

– « La traversée » –

Près de 800 militants ont défilé vendredi à Tunis pour dénoncer les « libertés bafouées », appelant au boycott d’une élection « masquée ».

“L’abstention s’annonce forte” car “les citoyens ne sont pas très passionnés par cette élection”, comme fin 2022, début 2023, où le taux de participation n’avait atteint que 11% aux législatives, prédit l’expert Ayari. .

Mohamed, un diplômé chômeur de 22 ans rencontré dans un quartier populaire, ne se sent pas concerné par le vote : « ça ne sert à rien ».

“L’effondrement de la participation est l’indice le plus fort du découragement des Tunisiens envers leurs dirigeants”, a déclaré à l’AFP Pierre Vermeren, expert français du Maghreb.

Affirmant vouloir « sauver la Tunisie des traîtres » sous influence étrangère, le président Saïed bénéficie toujours d’un « soutien important au sein des classes populaires », selon M. Ayari, mais il est « critiqué pour son incapacité à sortir le pays d’une profonde crise économique ». crise », marquée par la chute du pouvoir d’achat.

Jeudi, M. Saied a appelé à « voter massivement » car, a-t-il promis, après « une longue guerre contre les forces du complot » ayant « infiltré de nombreux services publics et perturbé des centaines de projets, la traversée va commencer » vers « la construction de une nouvelle Tunisie ».

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