«J’aime dire que je suis devenu celui qui donne le bonheur». Sensibiliser au don de gamètes pour mieux répondre à la demande croissante

«J’aime dire que je suis devenu celui qui donne le bonheur». Sensibiliser au don de gamètes pour mieux répondre à la demande croissante
«J’aime dire que je suis devenu celui qui donne le bonheur». Sensibiliser au don de gamètes pour mieux répondre à la demande croissante

Pour informer sur le don d’ovules et de sperme, l’Agence de la Biomédecine déploie une campagne itinérante, la tournée #madeparents, dans 10 villes de France. Mercredi 25 septembre, c’est à Nantes que le système s’est arrêté.

Entreprise

De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui composent la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé ou la famille.

France Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « Société ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

« Avez-vous déjà entendu parler du don d’ovules et de sperme ? C’est avec cette question que Sylvie Labas, bénévole de la campagne #faitesdesparents, interpelle les passants nantais ce mercredi 25 septembre, place du Commerce.

Depuis 10 heures, un stand et une petite camionnette, portant l’inscription #faitesdesparents, occupent les lieux. De quoi s’agit-il ? Une campagne inédite de l’Agence de la Biomédecine pour sensibiliser la population française au don d’ovules et de sperme.

Du 18 septembre au 11 octobre, un bus s’arrêtera dans 10 villes de France pour recruter des donneurs de gamètes. Sur place, des personnes ayant fait un don, d’autres en ayant bénéficié, ainsi que des médecins spécialistes des centres de don répondent aux questions des intéressés.

Depuis la loi de 2021 relative à la bioéthique, qui autorise les couples de femmes et les femmes seules à recourir à la procréation médicalement assistée (PMA) en France, les demandes d’accompagnement se multiplient. Passer d’environ 2 000 demandes par an avant 2021 pour le don de sperme à près de 13 000 en 2023.

Il y a plus de 20 ans, Marianne utilisait le PMA pour la première fois. Elle et son compagnon ont dû attendre à l’époque deux ans pour que Marianne puisse bénéficier d’un don de sperme. “Il y a vraiment un besoin, une nécessité d’avoir des dons car il y a trop d’attentes »confie-t-elle.

Elle ajoute : «Il ne faut pas hésiter. Nous avions vraiment cette envie d’être parents, d’avoir un enfant, depuis le premier battement de son cœur, lors de la première échographie, jusqu’à notre dernier battement de cœur en tant que parents..

Il y a vraiment un besoin, une nécessité d’avoir des dons car il y a trop d’attente

Marianne

Bénéficiaire d’un don

Sylvie Labas a 43 ans, depuis deux ans et demi, elle est maman d’un petit garçon qu’elle a eu “grâce à un don de sperme dans le cadre d’une PMA solo en Espagne».

Pour elle, qui a été donneuse d’ovules avant de devenir mère, “planter de petites graines” Quand on parle de don de gamètes, c’est ça qui est important.

En général, lorsque nous avons notre premier contact avec le don, c’est parce que nous avons une tante, une cousine, une sœur qui est en difficulté en PMA. Si cela ne vous préoccupe pas dans votre vie personnelle, l’information n’arrive jamais. L’intérêt pour ces opérations est donc grand.»

Pour qu’une femme puisse donner ses ovules, elle doit avoir entre 18 et 37 ans. Mais il est parfois trop tard lorsque ces personnes entendent parler du don, comme le souligne Sylvie Labas.

Ce qui m’a choqué, c’est que beaucoup de femmes autour de moi étaient prêtes à franchir ce pas lorsque j’en parlais, mais elles étaient trop âgées. Le premier contact avec le don ne doit pas arriver à l’âge de 35 ans. On ne décide pas de donner ses ovules en claquant des doigts. Si nous parvenons à semer de petites graines chez les jeunes de 20 à 25 ans, cela peut tout changer.»

Si Sylvie Labas aime dire qu’elle est « est devenu celui qui donne le bonheur » grâce à son don, elle nous rappelle encore que “Ce n’est pas anodin comme le don de sperme.”

Mélanie Lobert est gynécologue spécialisée en fertilité au CHU de Nantes. Elle explique le processus de don d’ovules.

Après un premier rendez-vous avec un gynécologue et un généticien pour s’assurer qu’il n’y a pas de contre-indications au don, « Nous allons stimuler les ovaires de la donneuse, ce qui nécessite des injections d’hormones pendant une dizaine de jours. Durant cette période, il y a environ trois ou quatre contrôles échographiques et analyses de sang pour s’assurer que la stimulation se déroule correctement. Il y a ensuite l’étape de prélèvement des ovules, qui se fait en salle d’opération.

Le cinéma a contribué à créer des préjugés autour du don de gamètes, le plus répandu étant celui de l’enfant qui frappe à la porte du donneur en disant simplement : « Papa ? ».

Si la loi du 2 août 2021 de bioéthique permet désormais à l’enfant, une fois majeur, d’accéder à l’identité du donneur, Mélanie Lobert rappelle que « Dans les pays nordiques où l’accès aux origines est possible depuis longtemps, des statistiques ont été produites. Parmi tous les dons, seuls 7 % des enfants franchissent cette étape pour rechercher leur origine.

Matthieu Gaborit-Lebrequer, 36 ans, est issu d’un don. Il y a deux ans, il a fait une demande pour accéder aux origines de son donneur, pour une raison différente de celles des fantasmes communs. “J’ai fait la demande pour obtenir des renseignements sur la santé. C’est quelque chose qui m’intéresse d’autant plus que j’ai des enfants et un patrimoine génétique qui m’est inconnu.»

Si ce type de préjugés peut être un frein au don, le principal obstacle reste celui de l’ignorance. L’opération lancée par l’Agence de la Biomédecine est donc une manière de tenter de pallier ce problème pour espérer mieux répondre à la demande dans les années à venir.

Retrouvez-nous sur nos réseaux et sur notre site france.tv

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV « Matisse est l’une de nos expositions les plus chères »
NEXT Un chat marche près de 1 450 km pour rentrer chez lui