L’économie libanaise plombée par la guerre, la Russie continue de défier les prévisions

L’économie libanaise plombée par la guerre, la Russie continue de défier les prévisions
L’économie libanaise plombée par la guerre, la Russie continue de défier les prévisions

(Londres) La guerre au Moyen-Orient, dont le front s’est étendu vers le Liban, devrait peser davantage sur l’économie déjà fragile du pays, a averti jeudi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) dans des prévisions économiques révisées.

De son côté, l’économie russe, dopée par ses ventes de pétrole, continue malgré les sanctions liées à la guerre en Ukraine de défier les prévisions de l’institution, qui révise une nouvelle fois à la hausse les perspectives du pays.

Après une contraction de 0,2% en 2023, le produit intérieur brut (PIB) libanais devrait reculer de 1% cette année, selon les projections de la BERD, qui anticipait auparavant une légère croissance en 2024.

Le Liban, plongé dans une impasse politique et plombé par la stagnation des réformes essentielles, a vu son PIB reculer de plus de 40% depuis 2018.

Près d’un an après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le Liban est devenu à son tour une ligne de front.

Les projections risquent de devenir encore plus sombres, car « toute escalade pèsera certainement sur la croissance » du pays, a déclaré à l’AFP Beata Javorcik, économiste en chef de la BERD.

La Russie, de son côté, voit ses projections de croissance s’améliorer : son PIB devrait croître cette année au même rythme que l’an dernier (+3,6%), où l’institution prévoyait un ralentissement.

Moscou peut compter sur « une augmentation estimée à 10% des prix des exportations de pétrole et sur des échanges commerciaux solides » avec des pays qui ne lui imposent pas de sanctions, comme la Chine et l’Inde, explique la BERD.

Mais « le tableau est moins brillant qu’il n’y paraît, car actuellement l’économie russe est en surchauffe », alimentée par les dépenses publiques pour la défense et la hausse des salaires, « et cela signifie que l’année prochaine il y aura un ralentissement significatif », selon Beata Javorcik.

La BERD, fondée en 1991 pour aider les pays de l’ancien bloc soviétique à effectuer la transition vers l’économie de marché, a depuis élargi son champ d’action pour inclure les pays du Moyen-Orient, d’Asie centrale et d’Afrique du Nord.

Dans l’ensemble, les économies des pays dans lesquels elle opère devraient croître de 2,8% cette année, soit moins que prévu, pénalisées également par la stagnation des activités minières au Kazakhstan et en Ouzbékistan et une grave sécheresse dans le sud et l’est de la Méditerranée.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV La masse de 40 milliards de tonnes accumulée par cette construction aurait ralenti la rotation de la Terre de 0,06 microseconde
NEXT L’élimination de Hassan Nasrallah, mauvaise nouvelle pour le Polisario