Depuis samedi, la tempête Boris ravage une partie de l'Europe centrale. Lundi 16 septembre, les autorités de plusieurs pays ont annoncé la mort de sept personnes supplémentaires, portant le total à quinze. En Pologne notamment, un barrage s'est effondré.
L'Europe centrale n'en a pas fini avec la tempête Boris et le bilan humain continue de s'alourdir. Lundi 16 septembre, la police tchèque a annoncé la mort d'une personne, sept autres étant toujours recherchées suite aux inondations. En Autriche, deux décès ont également été confirmés ce matin. Les autorités polonaises ont à leur tour annoncé la mort de quatre personnes dans la journée. Ces annonces portent le bilan à au moins quinze morts, après la mort de six personnes en Roumanie samedi, une personne s'est noyée en Pologne et un pompier est décédé en Autriche. La tempête, qui fait des ravages depuis vendredi, a provoqué des coupures de courant massives, des perturbations du réseau de transport et des évacuations massives d'habitants dans plusieurs pays.
Trois morts en Autriche
Après la mort d'un pompier dimanche, le bilan des morts en Autriche s'alourdit avec la mort de deux personnes âgées la nuit dernière. « Deux personnes âgées de 70 et 80 ans ont été retrouvées mortes dans la nuit de dimanche à lundi » Dans la région de Basse-Autriche, à la frontière avec la République tchèque, la police a annoncé que douze barrages ont rompu, treize communes sont toujours coupées du monde et quelque 2000 hommes sont mobilisés pour sauver les personnes menacées.
La Basse-Autriche est la région du pays la plus touchée par la tempête et a été classée zone de catastrophe naturelle. Avec 1,72 million d'habitants, elle est la plus peuplée d'Autriche après Vienne. « Les hydrologues prévoient des pluies extrêmement fortes dans les prochaines heures, jusqu'à 60 millimètres »a prévenu dimanche son vice-gouverneur Stephan Pernkopf. Près de 5000 interventions ont eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche en Basse-Autriche. Mercredi, le chancelier autrichien Karl Nehammer avait déjà convoqué une réunion de crise et le ministre de la Défense avait déclaré que « jusqu’à mille soldats » pourraient être déployés pour renforcer les pompiers.
Dans les régions montagneuses de l'ouest de l'Autriche, la neige bloque la circulation sur plusieurs routes et les secouristes recherchent un homme porté disparu après une avalanche samedi. Le Tyrol est recouvert par endroits de neige jusqu'à un mètre, une situation exceptionnelle pour la mi-septembre, alors que des températures supérieures à 30°C ont été enregistrées la semaine dernière. « le pic n’est pas encore atteint » Selon le chancelier Karl Nehammer, 4 000 foyers de la région de Styrie étaient privés d'électricité et certaines parties du nord-est du pays ont été déclarées zone de catastrophe naturelle.
Premier décès confirmé en République tchèque
En République tchèque, le chef de la police a confirmé le premier décès d'une personne « qui s'est noyé dans la rivière Krasovka près de Bruntal » Dans le nord-est du pays, sept personnes sont toujours recherchées. La situation est particulièrement grave dans la zone frontalière avec la Pologne, où une grande partie de la ville d'Opava a été évacuée en raison de la crue de la rivière Opava. Dans le sud du pays, un barrage a débordé dimanche et l'eau a inondé les villes et villages en aval.
Six morts et des millions de maisons sinistrées en Roumanie
La Roumanie a payé le plus lourd tribut jusqu'à présent. Après la mort de quatre personnes samedi dans la région la plus touchée de Galati, dans le sud-est du pays, où des milliers de maisons ont été touchées, le bilan s'est alourdi dimanche avec deux nouvelles victimes retrouvées mortes et une disparue. Le ministère roumain de l'Intérieur a annoncé « Plus de 5 000 foyers et plus de 15 000 personnes ont été touchés dans les comtés de Galati et de Vaslui. »
A Slobozia Conachi, il est impossible d'évaluer l'ampleur de la catastrophe à ce stade, selon le maire Emil Dragomir, qui a évoqué 750 maisons touchées et lancé un appel aux dons pour les dizaines d'enfants sinistrés. Dans le village voisin de Pechea, plus d'un tiers de la commune a été dévasté, assure le maire Mihai Mancilan, « y compris les terres agricoles ». « Maintenant que l’eau s’est retirée, ce n’est plus que de la boue. »dit-il encore.
Cinq morts en Pologne, l'état d'urgence décrété
En Pologne, le barrage de Paczków a cédé lundi et l'eau se déverse dans un autre plan d'eau déjà plein. Alors que la ville se trouve à un kilomètre du lac, en contrebas, le maire a annoncé l'évacuation des zones les plus menacées de la ville. Dans certaines villes polonaises, l'eau commence à se retirer, révélant destruction et désolation : rues jonchées de débris, vitres brisées, lampadaires cassés.
Dimanche, les eaux de crue ont débordé des digues des villes de Glucholazy et Ladek Zdroj, dans le sud-ouest du pays. Quelque 1.600 personnes ont dû être évacuées dans la région voisine de Klodzko et des centaines de milliers de foyers restaient dimanche matin privés d'électricité. Quatre personnes ont été retrouvées mortes dans les régions touchées par la tempête, a indiqué lundi la police polonaise. « Nous avons quatre morts sur le territoire touché par la catastrophe », La porte-parole de la police polonaise, Katarzyna Nowak, a indiqué que les causes exactes des décès n'étaient pas encore élucidées. Une personne avait déjà été retrouvée noyée dimanche.
En conséquence, le Premier ministre polonais a annoncé lundi une aide immédiate d'un milliard de zlotys, soit 234 millions d'euros, aux régions polonaises sinistrées. « Nous avons mis de côté une réserve d'un milliard de zlotys pour les localités et les personnes touchées par les inondations », Donald Tusk a déclaré dimanche aux journalistes l'état d'urgence dans le pays et a demandé l'aide de l'Union européenne.
Ce week-end, plusieurs scientifiques ont appuyé le rôle du changement climatique dans cette catastrophe. Selon l'agroclimatologue Serge Zaka, s'il n'est pas responsable de la formation de la dépression elle-même, il joue un rôle dans l'ampleur et l'intensité des pluies.
Mais le scientifique met également en garde contre les conséquences de ces inondations sur l'agriculture. Selon lui, « plaines inondables » […] entouré de chaînes de montagnes”aggraverait « L’effet d’accumulation »L'agriculture de ces pays pourrait perdre beaucoup, car de nombreux champs n'ont pas encore été récoltés. Cela pourrait avoir des répercussions sur d'autres pays européens, la Pologne étant par exemple le troisième producteur de céréales de l'Union européenne.
Mise à jour : à 16h52, avec la rupture d'un barrage en Pologne.
