L’exclusion du roi Felipe VI provoque une crise entre l’Espagne et le Mexique

L’exclusion du roi Felipe VI provoque une crise entre l’Espagne et le Mexique
L’exclusion du roi Felipe VI provoque une crise entre l’Espagne et le Mexique

La prochaine présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum (à gauche), à ​​Mexico, au Mexique, le 11 juin 2024, et le roi d’Espagne Felipe VI (à droite) à San Salvador, au Salvador, le 31 mai 2024.

AFP

La relation ancienne, dense et profonde entre l’Espagne et le Mexique traverse une crise à six jours de l’investiture de la prochaine présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, à laquelle le roi d’Espagne Felipe VI n’a pas été invité.

« En signe de protestation » contre cette « exclusion » « inexplicable » et « inacceptable », l’Espagne a boycotté le 1er octobre la cérémonie marquant l’arrivée au pouvoir de la première femme présidente de l’histoire du Mexique.

« L’Espagne et le Mexique sont des peuples frères. C’est pourquoi il nous paraît absolument inacceptable que la présence de notre chef d’État soit exclue », a déclaré mercredi à New York le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, lors de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Refus de reconnaître les « dommages » causés par la conquête

Felipe VI a participé « à toutes les investitures » en Amérique latine « en tant que prince et aussi depuis qu’il est devenu roi et chef d’État » en 2014, a ajouté Pedro Sanchez.

Le chef du gouvernement social-démocrate avait lui-même été invité à la cérémonie d’investiture en juillet, a expliqué mercredi la présidente élue du Mexique, Claudia Sheinbaum. Mais pas le roi d’Espagne, car il refuse de reconnaître les “dommages” causés par la conquête il y a cinq siècles, a-t-elle poursuivi dans un communiqué.

Le roi d’Espagne n’a jamais répondu à une lettre du président sortant, Andrés Manuel López Obrador, envoyée en 2019, a-t-elle rappelé. Le président de gauche nationaliste proposait de reconnaître « publiquement et officiellement » ces « dommages » causés par la conquête (1521-1821).

« Une énorme frustration »

« Malheureusement, cette lettre n’a jamais reçu de réponse directe, comme cela aurait dû être la meilleure pratique dans les relations bilatérales », a ajouté Claudia Sheinbaum, du parti de gauche au pouvoir Morena comme le président sortant.

Il y a une semaine, le Mexique a publié la liste des invités à la cérémonie d’investiture du 1er octobre à Mexico. Le roi d’Espagne Felipe VI ne figurait pas sur cette liste, qui comprend également les principaux dirigeants de la gauche latino-américaine, à commencer par le président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva, et la première dame des États-Unis, Jill Biden.

Pedro Sanchez a exprimé son « énorme frustration », d’autant plus que le Mexique est dirigé par des « gouvernements progressistes ». « Nous aussi, nous sommes un gouvernement progressiste et il semble que nous ne puissions pas normaliser nos relations politiques », a-t-il déploré. Dans sa déclaration, Claudia Sheinbaum a indiqué avoir parlé avec Pedro Sanchez il y a deux jours.

« Laissons les deux pays s’entendre et écrire un récit commun »

L’Espagne et le Mexique sont unis par de profonds liens historiques, humains, économiques et culturels. Des milliers d’entreprises espagnoles opèrent au Mexique, à commencer par les banques BBVA et Santander, deux des leaders du marché local.

Le Mexique a acheté cette année 13 centrales électriques au géant espagnol Iberdrola pour 6,2 milliards de dollars (environ 5,2 milliards de francs suisses). Au cours de son mandat, le président sortant Andrés Manuel Lopez Obrador a déclaré à deux reprises une « pause » dans les relations avec l’Espagne.

Dans sa lettre de 2019, il proposait « que les deux pays s’entendent et écrivent un récit public partagé de leur histoire commune », a rappelé Sheinbaum dans sa déclaration. Le roi Felipe VI a participé à quelque 80 cérémonies d’investiture en Amérique latine, selon le site d’information El País.

En 2022 en Colombie, lors de l’investiture du président de gauche Gustavo Petro, des observateurs ont critiqué le monarque espagnol pour être resté assis lors du passage de l’épée de Simon Bolivar, l’un des héros de l’indépendance des colonies espagnoles d’Amérique latine au début du XIXe siècle. Les autres invités s’étaient levés.

(AFP)

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le désert de la mort en toile de fond de l’élection présidentielle américaine
NEXT L’élimination de Hassan Nasrallah, mauvaise nouvelle pour le Polisario