Faux panneaux, visites à 5 000 €… Ces villes prennent des mesures radicales contre le surtourisme – édition du soir Ouest-France – .

Quotas, taxes, zones piétonnes limitées… De plus en plus de villes à travers le monde prennent des mesures pour décourager les visiteurs et lutter contre le surtourisme.

Pour limiter les flux massifs de visiteurs, villes et sites touristiques prennent cette année encore des mesures, pour certaines pour le moins radicales. Aperçu de certains d’entre eux.

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Cinq euros pour visiter Venise

Chaque année, des millions de touristes font un voyage à Venise, pour visiter ses sites et monuments historiques renommés tels que le Grand Canal, la lagune, le centre historique, le Pont des Soupirs, ou encore la somptueuse Basilique Saint-Marc et sa place du même nom. nom. En période de pointe de fréquentation, 100 000 touristes y dorment, en plus des dizaines de milliers de visiteurs quotidiens. A comparer aux quelque 50 000 habitants du centre-ville qui ne cesse de se dépeupler. La saturation est telle que Venise est devenue la première ville au monde où il faut payer pour entrer. A partir du 25 avril 2024, les touristes devront débourser 5 € pour accéder à la Cité des Doges. Cette taxe, dont la mise en place a été plusieurs fois repoussée, ne vise que les touristes quotidiens entrant dans la vieille ville entre 8h30 et 16 heures. Pour l’année 2024, vingt-neuf jours de forte fréquentation touristique sont concernés par cette nouvelle taxe, soit presque tous les week-ends de mai à juillet.

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À Barcelone, certaines lignes de bus disparaissent des applications cartographiques

À Barcelone, la mairie a décidé cette année de supprimer certaines lignes de bus des applications cartographiques comme Google maps et Apple maps, révèle le quotidien Le gardien. C’est le cas de la ligne 116, un itinéraire qui s’arrête au célèbre et très populaire Parc Güell d’Antoni Gaudí. Les habitants du quartier se plaignent depuis des années de ne pas pouvoir rentrer chez eux en raison du manque de places assises dans les bus bondés de touristes. Cette mesure vise donc à rendre les transports en commun accessibles aux habitants. Selon les Barcelonais, la méthode serait plutôt efficace. En tout cas désormais, ils peuvent prendre le bus plus sereinement.

Visiteurs dans les escaliers du Parc Güell, Barcelone. (Photo : Getty Images / iStockphoto / Diego Martin Lopez)

Un collectif en grève de la faim à Tenerife

En Espagne, deuxième destination mondiale, les mouvements hostiles au surtourisme se multiplient. Aux Canaries, un archipel situé au large des côtes du nord-ouest de l’Afrique, apprécié pour ses paysages volcaniques et son soleil, un collectif a entamé une grève de la faim. L’objectif est de faire pression sur les autorités afin d’obtenir l’arrêt de la construction de deux complexes hôteliers à Tenerife, la principale île de l’archipel, ainsi qu’une meilleure prise en compte des habitants et de l’environnement, face aux enjeux envisagés. croissance incontrôlée du tourisme. “Nos îles sont un trésor qu’il faut défendre” assure ce collectif qui s’appelle « Canarias se agota » (Les Canaris sont épuisés). L’année dernière, les Canaries ont accueilli à elles seules 16 millions de visiteurs, soit sept fois plus que leurs 2,2 millions d’habitants. Plus généralement, le pays a accueilli un nombre record de 85,1 millions de visiteurs étrangers en 2023.

Faux signes de risque de « chute de pierres »

Plusieurs mouvements « anti-touristes », largement relayés sur les réseaux sociaux, ont vu le jour ces dernières semaines ailleurs dans le pays. Aux Baléares, par exemple, des militants ont installé de faux panneaux à l’entrée de certaines plages avertissant, en anglais, des risques de « chutes de pierres » ou de « piqûres de méduses dangereuses » pour effrayer les visiteurs. Toujours en Espagne, alors que l’activité touristique devrait à nouveau battre des records en 2024, la ville de Saint-Sébastien, au Pays basque (nord) a décidé fin mars de limiter les groupes touristiques à vingt-cinq personnes dans son hypercentre, après avoir interdit l’utilisation de haut-parleurs lors des visites guidées. Fin mars, Séville (sud) a annoncé qu’elle pourrait rendre payant l’accès à sa célèbre place d’Espagne pour les non-résidents.

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Visites privées de l’Acropole d’Athènes pour 5 000 €

Pour protéger le site historique du tourisme excessif, le gouvernement grec a commencé l’année dernière à imposer des billets datés avec une plage horaire de visite. Cette fois, il augmente les prix. Les billets d’entrée à l’Acropole passeront de 20 à 30 euros en un an, rapporte Le Figaro. Et à partir de ce printemps 2024, le pass qui permettait de visiter plusieurs sites à prix réduit est supprimé, tout comme la réduction pour les plus de 65 ans. Autre mesure controversée, il est également possible de visiter l’Acropole lors de visites privées pour un montant maximum. de cinq personnes, tôt le matin, ou le soir, entre 20h et 22h…. à condition de payer 5 000 €.

De nombreux touristes fréquentent le Parthénon et l’Acropole d’Athènes, en Grèce. (Photo : Franck Dubray / Ouest France)

Interdiction de « s’arrêter de marcher » à Portofino, en Italie

L’année dernière, le petit village italien de Portofino, de 400 habitants, non loin de Gênes, dans la région de la Ligurie, a pris une étrange mesure pour réguler le flux touristique. Il était interdit aux visiteurs de « s’arrêter » dans les zones animées de la ville. Le non-respect de cette règle peut entraîner une amende pouvant aller jusqu’à 275 €, le but étant d’éviter les attroupements importants et de faciliter la circulation des piétons. Concrètement, dans les zones ciblées, les visiteurs pouvaient se promener librement, s’asseoir dans un restaurant ou faire du shopping, mais ils n’étaient pas autorisés à s’arrêter. Pour l’instant, la mairie n’a pas indiqué si elle reconduirait la mesure cette année.

Bali impose une nouvelle taxe aux touristes étrangers

En Indonésie, pour visiter l’île de Bali, les touristes doivent s’acquitter d’une taxe s’élevant à 150 000 roupies, soit environ 9 €, depuis le 14 février 2024. Pour simplifier le paiement, les autorités ont prévu le paiement en ligne : soit sur un site internet dédié ou sur une application mobile, rapporte Visa News. Tous les touristes arrivant de l’étranger et d’autres régions d’Indonésie sont concernés, quel que soit leur âge. Si vous voyagez vers une autre île comme Lombok ou Java, vous devrez à nouveau payer cette taxe à votre retour à Bali. L’argent devrait contribuer à financer la préservation de l’île.

Touristes étrangers dans une rue commerçante de l’île de Bali, en Indonésie. (Photo : Fabriqué Nagi/EPA/MAXPPP)

A Kyoto, les ruelles du quartier des geishas fermées aux touristes

Depuis le 1euh En avril, les touristes ne sont plus les bienvenus dans les rues privées du quartier de Gion à Kyoto, une ville de l’ouest du Japon. Les rues privées du mythique quartier des geishas sont fermées aux touristes, sous peine d’une amende de 10 000 yens (61 €). Gion et ses rues pavées, bordées de charmantes maisons en bois, sont un incontournable d’un voyage à Kyoto : tout le monde espère y croiser une geisha, ou plutôt une geiko selon le terme local qui désigne un “femme qui s’occupe des arts « . Mais les touristes se comportent parfois comme des paparazzi s’attaquant à des célébrités, prêts à tout pour immortaliser une photo d’une de ces femmes.

Au Japon toujours, les randonneurs souhaitant emprunter l’itinéraire le plus prisé pour gravir le Mont Fuji devront débourser 12 € (2 000 yens) du 1euh Juillet. L’objectif : désengorger et améliorer la sécurité de ce volcan japonais, victime du surtourisme. La montée, qui se fait quasiment en file indienne, est loin d’être une carte postale. Pour tenter de redonner ses lettres de noblesse au Mont Fuji, le voyage se fera désormais sur réservation et sera limité à un nombre d’entrées payantes par jour.

 
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