Les Québécois d’origine libanaise sont rongés par l’anxiété en pensant à leurs proches qui vivent toujours au Liban alors que les bombardements font rage dans le pays.
« Je m’inquiète pour ma mère qui est coincée là-bas, je me réveille paniqué la nuit en regardant mon portable pour voir si elle m’a écrit. […] « Je veux qu’elle soit rapatriée, mais ma mère a 77 ans », explique Manal Jomaa, qui vit au Canada depuis 2010.
La Libanaise, qui est également présidente et fondatrice du Centre culturel libano-canadien, continue de recevoir des témoignages de Libanais très inquiets.
« Nous sommes en état de guerre, les gens ont peur, les images de Gaza hantent tous nos esprits, nous ne voulons pas que notre pays soit détruit de cette façon », soupire-t-elle.
Débris d’un bâtiment détruit par une attaque israélienne au Liban, dans le village de Burj Al Shamali, mercredi 25 septembre 2024. Selon le ministre libanais de la Santé, 51 personnes ont été tuées et plus de 220 ont été blessées.
PhotoAFP
La mère de deux garçons est reconnaissante d’être à Montréal avec ses fils, mais elle se sent coupable pour sa mère.
« Je regarde mes enfants et je sais que leur grand-mère est en danger imminent. […] « C’est inacceptable, le gouvernement doit intervenir », a-t-elle ajouté.
Des civils arrivent du côté syrien de la frontière après avoir quitté le Liban, mercredi 25 septembre.
Photo LOUAI BESHARA, AFP
Depuis lundi, le Liban est victime de nombreux bombardements israéliens visant des cibles du Hezbollah à travers le pays. Le bilan de ces frappes dépasse les 600 morts et 2.000 blessés.
« Il y a beaucoup d’émotions, il y a des inquiétudes, pas seulement pour le Liban, mais pour le monde entier. Il semble que la société devienne de plus en plus désensibilisée. […] « Nous nous sentons impuissants », constate Rima Talih, une Libanaise qui vit au Canada depuis 28 ans.
D’une minute à l’autre
« Les gens meurent pour rien, c’est vraiment terrible ce qui se passe là-bas. […] « Ma famille est en sécurité, mais pour combien de temps ? D’une minute à l’autre, tout peut basculer », déplore Élias Kajouni, un Libanais qui vit à Drummondville depuis 50 ans.
Plusieurs de ses amis et cousins vivent encore au Liban, et il reçoit régulièrement de leurs nouvelles.
« Mes cousins me disent que les routes sont détruites, que les gens veulent partir, mais ne peuvent pas. […] « Je pense que la nourriture va également bientôt se faire rare, c’est terrible », ajoute-t-il.
De la fumée s’échappe de la zone touchée par une frappe israélienne dans le village de Khiam, dans le sud du Liban, le mercredi 25 septembre 2024.
Photo RABIH DAHER, AFP
Malgré la situation, sa famille envisage de rester dans le pays.
« Ce sont des gens fiers qui aiment leur pays. Ils n’ont aucune intention de [le] «Partir, je pense, du moins pas pour le moment», dit le cordonnier de Drummondville.
Affaires mondiales Canada recommande aux Canadiens de fuir le Liban pendant qu’il est encore possible de le faire. Aucun rapatriement d’urgence n’est toutefois prévu pour le moment.
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