La capitale Quito en « état d’urgence » en raison de 27 incendies de forêt

La capitale Quito en « état d’urgence » en raison de 27 incendies de forêt
La capitale Quito en « état d’urgence » en raison de 27 incendies de forêt

Des soldats luttent contre le feu sur une colline à Quito le 25 septembre 2024.

AFP

Un vent fort a répandu mercredi une odeur de brûlé dans la capitale équatorienne Quito, placée en « état d’urgence » en raison de 27 incendies de forêt qui ravagent les montagnes environnantes, blessant six personnes, dans le contexte de la pire sécheresse qu’ait connue l’Équateur depuis 61 ans.

Un rapport publié mardi soir faisait état de cinq incendies dans la capitale équatorienne, qui compte près de 3 millions d’habitants.

Le Comité national d’opérations d’urgence (COE) « vient de déclarer l’état d’urgence au niveau métropolitain », a annoncé le maire de Quito, Pabel Muñoz, qui dirige l’organisme. La mesure permettra, entre autres, de demander des prêts de 500 000 dollars aux banques pour la reconstruction des propriétés touchées et la restauration de la flore affectée par les 27 incendies qui ont commencé à éclater mardi, a-t-il ajouté.

« Quito est attaquée »

« Quito est attaquée », a déclaré plus tôt aux journalistes Carolina Andrade, secrétaire à la sécurité de la municipalité, annonçant que les incendies avaient blessé quatre personnes, deux adultes et deux mineurs.

Le maire Pabel Muñoz a fait état de deux pompiers blessés lors des évacuations. Mardi soir, le maire a fait état de « cinq incendies », qualifiant la situation de « critique ».

Ces incendies surviennent alors que le pays traverse sa pire sécheresse depuis 61 ans, avec des coupures d’eau et des pannes de courant pouvant durer jusqu’à 12 heures d’affilée. La sécheresse, que les scientifiques attribuent au changement climatique, touche également la Colombie, le Pérou, la Bolivie, l’Argentine, le Paraguay et le Brésil, également touchés par de violents incendies.

L’observatoire européen Copernicus a rapporté lundi que l’Amazonie et la zone humide du Pantanal ont connu ces derniers mois leurs « pires incendies depuis deux décennies ».

Origine criminelle

Les autorités équatoriennes estiment toutefois que les 27 incendies qui ont eu lieu autour de Quito sont d’origine criminelle, la sécheresse favorisant la propagation des incendies. Elles ont annoncé l’arrestation d’un homme de 19 ans trouvé en possession d’un bidon d’essence.

« Nous chercherons les incendiaires même sous les pierres », a assuré Pabel Muñoz, tandis que les autorités ont offert des récompenses pour retrouver les responsables.

Les incendies se sont déclarés simultanément mardi dans les collines de la banlieue est de la capitale, menaçant plusieurs zones résidentielles. L’incendie était toujours actif mercredi dans cette banlieue, notamment sur la colline d’Auqui. Les flammes ont également touché le parc métropolitain de Guangüiltagua, l’un des plus grands de la ville, et les forêts entourant les quartiers résidentiels de Guapulo, Bellavista et Gonzalez Suarez.

Près de 2.000 pompiers, militaires et secouristes, ainsi que des hélicoptères, ont été déployés. Au total, 107 familles ont été évacuées par précaution, tandis que sept maisons ont été touchées par les flammes.

Odeur de brûlé

Au petit matin, une brume provoquée par la fumée couvrait le ciel et l’odeur de brûlé imprégnait même l’intérieur de certains bâtiments. Des sinistrés inspectaient les restes de leurs maisons calcinées. « Nous avons trouvé la maison en cendres. Nous avons tout perdu. Il ne nous reste que quelques vêtements », a raconté à l’AFP Alexis Condolo, un mécanicien de 23 ans.

À cause de la fumée, « j’ai dû dormir avec un masque et des lingettes humides par-dessus », raconte Claudio Otalima, 82 ans. Une bonbonne d’essence a explosé dans sa maison à cause de l’incendie. L’homme a également perdu sa petite récolte sur le flanc de la colline.

Le président Daniel Noboa a annulé son discours prévu devant l’assemblée des Nations Unies à New York mardi et est rentré chez lui le même jour.

Aux premières heures de la matinée, des alertes incendie ont été émises dans d’autres quartiers de la ville. « Nous ne pouvons pas baisser la garde ni abandonner », a assuré Pabel Muñoz, faisant référence aux vents forts et à la végétation sèche en raison de l’absence prolongée de pluie. « Le fléau a été contenu dans certains points critiques. Surtout, la priorité a été donnée aux endroits où se trouvaient des habitations », a-t-il ajouté.

Air irrespirable

Selon les autorités environnementales de la municipalité, la qualité de l’air dans le centre et le nord de Quito « a atteint des niveaux nécessitant des précautions », tandis qu’à proximité des incendies, la pollution est nocive pour la santé.

Dans les rues, les habitants portent des masques pour se protéger. Les écoles ont suspendu les cours. Les institutions municipales et gouvernementales ont opté pour le télétravail.

La grave sécheresse qui frappe le pays a conduit le gouvernement à déclarer 20 des 24 provinces en alerte rouge. Le pays a enregistré quelque 3.300 incendies de forêt cette année, avec près de 38.000 hectares de végétation détruits, 14 personnes blessées et 797 personnes sinistrées, selon le gouvernement.

(AFP)

 
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